Chapitre 10 Chapitre 12Jésus ressuscite Lazare
1 Il y avait un homme malade, nommé Lazare, du village de Béthanie, où demeuraient Marie et Marthe, sa sœur.
2 Marie était celle qui répandit sur le Seigneur une huile de parfum, et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, son frère, était alors malade.
3 Ses sœurs envoyèrent donc dire à Jésus : Seigneur, celui que vous aimez est malade.
4 Jésus, apprenant cela, dit : Cette maladie n’est pas pour la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié.
5 Or Jésus aimait Marthe, et Marie, sa sœur, et Lazare.
6 Ayant donc appris qu’il était malade, il resta deux jours encore au lieu où il était.
7 Il dit ensuite à ses disciples : Retournons en Judée.
8 Ses disciples lui dirent : Maître, naguère les Juifs voulaient vous lapider, et vous retournez parmi eux !
9 Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures de jour ? Celui qui marche durant le jour ne se heurte pas, parce qu’il voit la lumière du monde ;
10 Mais s’il marche la nuit, il se heurte, parce qu’il n’a pas de lumière.
11 Il leur parla ainsi, et il ajouta : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le tirer de son sommeil.
12 Ses disciples lui répondirent : Seigneur, s’il dort, il sera sauvé.
13 Mais Jésus parlait de sa mort, tandis qu’ils crurent qu’il parlait du sommeil ordinaire.
14 Jésus leur dit donc alors ouvertement : Lazare est mort ;
15 Et je me réjouis à cause de vous de ne pas m’être trouvé là, afin que vous croyiez. Mais allons à lui.
16 Thomas appelé Didyme dit aux autres disciples : Allons, nous aussi, afin de mourir avec lui.
17 Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était dans le tombeau depuis quatre jours.
18 Or Béthanie était éloignée de Jérusalem de quinze stades environ,
19 Et il y avait beaucoup de Juifs qui étaient venus vers Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère.
20 Marthe ayant appris que Jésus arrivait, alla au-devant de lui, et Marie resta dans la maison.
21 Alors Marthe dit à Jésus : Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort ;
22 Mais je sais que, maintenant même, Dieu vous accordera tout ce que vous lui demanderez.
23 Jésus lui répondit : Votre frère ressuscitera.
24 Marthe lui dit : Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.
25 Jésus lui dit : Je suis la Résurrection et la Vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra.
26 Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais. Croyez-vous cela ?
27 Elle lui répondit : Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, qui êtes venu dans ce monde.
28 Ayant ainsi parlé, elle s’en alla, et appela tout bas Marie, sa sœur, en lui disant : Le Maître est ici, et il vous appelle.
29 Dès qu’elle eut entendu ces mots, elle se leva et alla vers lui ;
30 Car Jésus n’était pas encore entré dans le village, mais il était encore à l’endroit où Marthe était venue à sa rencontre.
31 Les Juifs, qui étaient avec Marie dans la maison et la consolaient, ayant vu qu’elle s’était levée promptement et était sortie, la suivirent, en disant : Elle va au sépulcre, pour y pleurer. 32 Lorsque Marie fut venue au lieu où était Jésus, l’ayant vu, elle se jeta à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort.
33 Jésus, la voyant en pleurs, ainsi que les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et se troubla lui même ;
34 Et il dit : Où l’avez-vous déposé ? Ils lui répondirent : Seigneur, venez et voyez.
35 Alors Jésus pleura.
36 Et les Juifs dirent entre eux : Voyez comme il l’aimait.
37 Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Ne pouvait-il pas empêcher qu’il ne mourût, lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle-né ?
38 Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, vint au sépulcre ; c’était une grotte, et on avait mis une pierre sur l’ouverture.
39 Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà mauvais ; car il est mort depuis quatre jours.
40 Jésus lui répondit : Ne vous ai-je pas dit que, si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ?
41 Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus, levant les yeux, dit ces paroles : Mon Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez exaucé.
42 Je savais que vous m’exaucez toujours ; mais je parle ainsi pour ce peuple qui m’environne, afin qu’il croie que c’est vous qui m’avez envoyé.
43 Ayant dit ces mots, il cria à haute voix : Lazare, sortez !
44 Et aussitôt le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes. Son visage était enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller.
45 Beaucoup, parmi les Juifs qui étaient venus vers Marie et Marthe, et avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.
46 Mais quelques-uns d’eux s’en allèrent trouver les pharisiens, et leur rapportèrent ce que Jésus avait fait.
47 Les princes des prêtres et les pharisiens s’assemblèrent, et disaient : Que faisons-nous ? Cet homme opère beaucoup de miracles.
48 Si nous le laissons, tous croiront en lui ; et les Romains viendront, et ruineront notre pays et notre nation.
49 Mais un d’eux, nommé Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien ;
50 Et vous ne pensez pas qu’il vous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas.
51 Or il ne dit pas cela de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ;
52 Et non-seulement pour une nation, mais aussi pour rassembler et réunir les enfants de Dieu, qui étaient dispersés.
53 Depuis ce jour-là, ils pensèrent à le faire mourir.
54 C’est pourquoi Jésus ne se montrait plus en public parmi les Juifs ; et il se retira dans une contrée près du désert, en une ville nommée Éphrem, où il resta avec ses disciples.
55 Or la Pâque des Juifs était proche ; et beaucoup d’hommes de cette contrée, étant allés à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier,
56 Cherchaient Jésus, et se disaient dans le temple, les uns aux autres : Que pensez-vous de ce qu’il n’est point venu pour la fête ?
57 Car les princes des prêtres et les pharisiens avaient donné ordre, si quelqu’un savait où il était, de le faire connaître, afin de le prendre