Chapitre 5 Chapitre 7Multiplication des pains pour cinq mille hommes
1 Après cela, Jésus passa au-delà de la mer de Galilée, ou de Tibériade.
2 Et une grande foule le suivait, parce qu’ils voyaient les miracles qu’il opérait sur les malades.
3 Et Jésus monta sur la montagne, et là il s’assit avec ses disciples.
4 Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
5 Jésus donc ayant levé les yeux, et voyant une grande foule qui venait à lui, dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains, afin que ces gens-ci aient à manger ?
6 Or, il disait cela pour l’éprouver, car il savait ce qu’il devait faire.
7 Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pain ne leur suffiraient pas pour que chacun en prît un peu.
8 L’un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit :
9 Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de gens ?
10 Cependant Jésus dit : Faites asseoir ces gens. Or il y avait beaucoup d’herbe dans ce lieu. Les hommes donc s’assirent, au nombre d’environ cinq mille.
11 Et Jésus prit les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua aux disciples, et les disciples à ceux qui étaient assis ; et de même pour les poissons, autant qu’ils en voulurent.
12 Après qu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, afin que rien ne se perde.
13 Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers des morceaux des cinq pains d’orge, qui étaient restés de trop à ceux qui en avaient mangé.
14 Et ces gens, voyant le miracle que Jésus avait fait, disaient : Celui-ci est véritablement le prophète qui devait venir au monde.
15 C’est pourquoi Jésus connaissant qu’ils allaient venir l’enlever, pour le faire roi, se retira encore seul sur la montagne.
16 Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent à la mer,
17 Et étant entrés dans la barque, ils voulaient aller au-delà de la mer à Capernaüm ; il faisait déjà obscur, et Jésus n’était pas encore venu vers eux.
18 Comme il soufflait un grand vent, la mer élevait ses vagues.
19 Or, quand ils eurent ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus qui marchait sur la mer, et s’approchait de la barque, et ils eurent peur.
20 Mais il leur dit : C’est moi, n’ayez point de peur.
21 Ils le reçurent donc avec plaisir dans la barque et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient.
Jésus, le pain de vie
22 Le lendemain, la foule qui était demeurée de l’autre côté de la mer, vit qu’il n’y avait point eu là d’autre barque que celle dans laquelle ses disciples étaient entrés, et que Jésus n’y était point entré avec eux, mais que ses disciples s’en étaient allés seuls ;
23 (Cependant d’autres barques étaient arrivées de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâces) ;
24 Quand donc la foule vit que Jésus n’était point là, ni ses disciples, ils entrèrent dans les barques, et allèrent à Capernaüm, chercher Jésus.
25 Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent : Maître, quand es-tu arrivé ici ?
26 Jésus leur répondit et leur dit : En vérité, en vérité je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains, et que vous avez été rassasiés.
27 Travaillez, non point pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure jusqu’à la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera ; car le Père, Dieu, l’a marqué de son sceau.
28 Ils lui dirent donc : Que ferons-nous pour travailler aux ouvres de Dieu ?
29 Jésus leur répondit : C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.
30 Alors ils lui dirent : Quel miracle fais-tu donc, que nous le voyions et que nous croyions en toi ? Quelle œuvre fais-tu ?
31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon qu’il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel.
32 Et Jésus leur dit : En vérité, en vérité je vous le dis, Moïse ne vous a point donné le pain du ciel ; mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel.
33 Car le pain de Dieu est celui qui est descendu du ciel, et qui donne la vie au monde.
34 Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là.
35 Et Jésus leur répondit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
36 Mais je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point.
37 Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi.
38 Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
39 Or c’est ici la volonté du Père qui m’a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. 40 C’est ici la volonté de celui qui m’a envoyé, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour.
41 Les Juifs murmuraient donc contre lui parce qu’il disait : Je suis le pain descendu du ciel.
42 Et ils disaient : N’est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ?
43 Jésus répondit et leur dit : Ne murmurez point entre vous.
44 Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.
45 Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a écouté le Père et a été instruit par lui, vient à moi.
46 Ce n’est pas que personne ait vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père.
47 En vérité, en vérité je vous le dis : Celui qui croit en moi a la vie éternelle.
48 Je suis le pain de vie.
49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
50 C’est ici le pain qui est descendu du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.
51 Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair. Je la donnerai pour la vie du monde.
52 Les Juifs disputaient donc entre eux, disant : Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger ?
53 Jésus leur dit : En vérité, en vérité je vous le dis : Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes.
54 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour.
55 Car ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage.
56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
57 Comme le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que je vis par le Père ; ainsi celui qui me mange vivra par moi.
58 C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme vos pères qui ont mangé la manne, et ils sont morts ; celui qui mangera ce pain vivra éternellement.
59 Jésus dit ces choses, enseignant dans la synagogue à Capernaüm.
60 Plusieurs de ses disciples l’ayant entendu, dirent : Cette parole est dure, qui peut l’écouter ?
61 Mais Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient de cela, leur dit : Ceci vous scandalise-t-il ?
62 Que sera-ce donc si vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant ?
63 C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous dis sont esprit et vie.
64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le trahirait.
65 Et il disait : C’est à cause de cela que je vous ai dit, que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par mon Père.
66 Dès lors plusieurs de ses disciples se retirèrent, et n’allaient plus avec lui.
67 Jésus dit donc aux douze : Et vous, ne voulez-vous point aussi vous en aller ?
68 Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ;
69 Et nous avons cru, et nous avons connu que tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
70 Jésus leur répondit : Ne vous ai-je pas choisis, vous douze ? et l’un de vous est un démon.
71 Or, il parlait de Judas l’Iscariote, fils de Simon ; car celui-ci devait le trahir, lui, l’un des douze.