Chapitre 21 Chapitre 23Parabole du festin des noces
1 Jésus, parlant encore en paraboles, leur dit :
2 Le royaume des cieux est semblable à un roi qui célébra les noces de son fils.
3 Il envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui avaient été invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir.
4 Il envoya encore d’autres serviteurs avec cet ordre : Dites aux invités : J’ai préparé mon festin ; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, et tout est prêt ; venez aux noces.
5 Mais eux, n’en tenant aucun compte, s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son trafic ;
6 les autres saisirent les serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. 7 Le roi se mit en colère, et, ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers et brûla leur ville.
8 Puis il dit à ses serviteurs : Le festin des noces est prêt mais ceux qui étaient invités n’en étaient pas dignes.
9 Allez donc dans tous les carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez.
10 Ces serviteurs, étant allés par les chemins, rassemblèrent tous ceux qui s’y trouvèrent, tant mauvais que bons, en sorte que la salle des noces fut remplie de convives.
11 Le roi, entrant pour voir ceux qui étaient à table, aperçut un homme qui n’était pas vêtu d’un habit de noce.
12 Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir un habit de noce ? Et cet homme eut la bouche fermée.
13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Tentatives de piéger Jésus
15 Alors les pharisiens, s’étant retirés, tinrent conseil, afin de trouver dans les propres paroles de Jésus un piège contre lui.
16 Et ils lui envoyèrent leurs disciples, avec les hérodiens, pour lui dire : Maître, nous savons que tu es véridique, et que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité, sans te préoccuper de personne ; car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes.
17 Dis-nous donc ce que tu penses de ceci : Est-il permis de payer l’impôt à César, ou non ?
18 Jésus, connaissant leur malice, répondit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ?
19 Montrez-moi la monnaie de l’impôt ! Ils lui présentèrent un denier.
20 Et il leur dit : Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ?
21 — Ils lui répondirent : de César. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
22 En entendant cette réponse, ils furent dans l’étonnement ; et le laissant, ils s’en allèrent.
23 Ce même jour, les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, s’approchèrent de Jésus, et ils lui firent cette question :
24 Maître, Moïse a dit : « Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve, et il suscitera une postérité à son frère. »
25 Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria et mourut ; et comme il n’avait point d’enfants, il laissa sa femme à son frère.
26 De même aussi le second, puis le troisième, jusqu’au septième.
27 Après eux tous, la femme mourut aussi.
28 Duquel des sept sera-t-elle donc la femme, lors de la résurrection, puisque tous l’ont eue pour femme ?
29 Jésus leur répondit : Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez pas les Écritures, ni quelle est la puissance de Dieu !
30 Car, à la résurrection, on ne se marie pas, et on n’est pas donné en mariage ; mais les ressuscités sont comme les anges dans le ciel.
31 Quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu la parole que Dieu vous a dite :
32 « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » ? Il n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants.
33 Le peuple, entendant ces paroles, était frappé de son enseignement.
34 Les pharisiens, ayant appris qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se rassemblèrent.
35 Et l’un d’eux, docteur de la loi, l’interrogea pour l’éprouver, et lui dit :
36 Maître, quel est, dans la loi, le grand commandement ?
37 Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée ».
38 C’est là le grand, le premier commandement.
39 Et voici le second, qui lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Reproches de Jésus aux chefs religieux
41 Les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea,
42 et il leur dit : Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il fils ?
43 Ils lui répondirent : De David. Il leur dit : Comment donc David, parlant par l’Esprit, l’appelle-t-il Seigneur, en disant :
44 « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis sous tes pieds » ?
45 Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?
46 Personne ne put lui répondre un mot ; et, depuis ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger.