Chapitre 12 Chapitre 14Paraboles du royaume des cieux
Le semeur et les terrains
1 Ce jour-là Jésus, après être sorti de la maison, se tenait assis près de la mer,
2 et une foule nombreuse se rassembla auprès de lui, en sorte qu’étant monté sur une barque il s’y assit, et toute la foule se tenait debout sur le rivage.
3 Et il leur parla de beaucoup de choses sous forme de paraboles, en disant :
4 « Voici, le semeur sortit pour semer, et pendant qu’il semait, une partie tomba le long du chemin, et les oiseaux étant venus la mangèrent toute.
5 Mais une autre partie tomba sur les endroits rocailleux où elle n’avait pas beaucoup de terre, et aussitôt elle leva parce qu’elle n’avait pas un sol profond ;
6 mais, le soleil s’étant levé, elle fut brûlée, et, comme elle n’avait pas de racine, elle sécha.
7 Mais une autre partie tomba sur les épines, et les épines montèrent et l’étouffèrent.
8 Mais une autre partie tomba sur la bonne terre, et elle donnait du fruit à raison de cent, et de soixante, et de trente pour un.
9 Que celui qui a des oreilles entende ! »
10 Et les disciples s’étant approchés lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
11 Mais il leur répliqua : « C’est qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, tandis qu’à eux cela ne leur a pas été donné.
12 Car quiconque a, il lui sera donné et il regorgera ; mais quiconque n’a pas, même ce qu’il a lui sera enlevé.
13 Voici pourquoi je leur parle en paraboles ; c’est qu’en voyant ils ne voient pas, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent ;
14 et c’est pour eux que s’accomplit la prophétie d’Ésaïe, qui dit : Oyez par l’ouïe, et vous ne comprendrez certainement pas ; et en voyant vous verrez et vous n’apercevrez certainement pas :
15 car le cœur de ce peuple s’est épaissi, et ils ont difficilement ouï avec les oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient avec les yeux, et qu’ils n’entendent avec les oreilles, et qu’ils ne comprennent avec le cœur, et qu’ils ne se convertissent ; et Je les guérirai.
16 Mais pour vous, vos yeux sont heureux parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent.
17 Car en vérité je vous déclare que beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, et entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu.
18 Pour vous donc, écoutez la parabole du semeur :
19 Quiconque entend la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin survient et enlève ce qui a été semé dans son cœur ; c’est celui qui a été semé le long du chemin.
20 Quant à celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
21 mais il n’a pas de racine en lui-même, au contraire il est sans persistance, et s’il survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il trébuche aussitôt.
22 Quant à celui qui a été semé dans les épines, c’est celui qui entend la parole, et les soucis du siècle et le faux attrait de la richesse se réunissent pour étouffer la parole et elle devient stérile.
23 Mais celui qui a été semé sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend la parole ; qui, par conséquent, donne du fruit et rapporte à raison de cent, de soixante et de trente pour un. »
La mauvaise herbe et le bon grain
24 Il leur proposa une autre parabole en disant : « Le royaume des cieux ressemble à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ ;
25 mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, et il a encore semé de l’ivraie parmi le blé, et il s’en est allé.
26 Or, quand l’herbe eut poussé et fructifié, alors apparut aussi l’ivraie.
27 Mais les esclaves du chef de famille étant venus lui dirent : « Seigneur, n’est-ce pas une bonne semence que tu as semée dans ton champ ? D’où vient donc qu’il a de l’ivraie ? »
28 Mais il leur dit : « C’est un ennemi qui a fait cela. » Sur quoi ils lui disent : « Veux-tu donc que nous allions la cueillir ? »
29 Mais il dit : « Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie vous n’arrachiez le blé avec elle ;
30 laissez-les l’un et l’autre croître ensemble jusqu’à la moisson ; et au moment de la moisson je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie et la liez en gerbes pour la brûler toute, mais, quant au blé, serrez-le dans mon grenier. »
La graine de moutarde et le levain
31 Il leur proposa une autre parabole en disant : « Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde, qu’un homme a pris et semé dans son champ ;
32 cette semence est, il est vrai, plus petite que toutes les autres, mais quand elle a crû, elle est plus grande que les plantes potagères et elle devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent s’abriter dans ses branches. »
33 Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et pétri dans trois mesures de farine, jusques à ce que le tout fût levé. »
34 Jésus dit toutes ces choses en paraboles à la foule, et il ne leur disait rien sans parabole ; —
35 afin que fût accompli ce dont il a été parlé par l’entremise du prophète lorsqu’il dit : «  J’ouvrirai ma bouche par des paraboles, je proférerai des choses cachées dès la création . »
Explication de la parabole de la mauvaise herbe
36 Alors ayant congédié la foule, il entra dans la maison, et ses disciples s’approchèrent de lui en disant : « Éclaircis-nous la parabole de l’ivraie du champ. »
37 Or il répliqua : « Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme ;
38 le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du malin ;
39 l’ennemi, c’est le diable qui l’a semée ; la moisson, c’est la consommation du temps, et les moissonneurs, ce sont les anges.
40 De même donc que l’on cueille l’ivraie et qu’on la brûle toute dans le feu, de même en sera-t-il lors de la consommation du temps ;
41 le fils de l’homme enverra ses anges, et ils recueilleront, pour les ôter de son royaume, tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité,
42 et ils les jetteront dans la fournaise du feu ; c’est là que sera le pleur et le grincement des dents.
43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende !
Comparaisons diverses
44 « Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans le champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché, et dans sa joie il s’en va, et vend tout ce qu’il possède et achète ce champ-là .
45 Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles ;
46 or, ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu’il possédait, et il l’a achetée.
47 Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer, et qui a ramené des poissons de toute espèce ;
48 lorsqu’il a été rempli, après l’avoir tiré sur le rivage, et s’être assis, on a recueilli les bons dans des vases, et on a jeté dehors les pourris.
49 Il en sera de même lors de la consommation du temps ; les anges sortiront et sépareront les méchants du milieu des justes,
50 et ils les jetteront dans la fournaise du feu ; c’est là que sera le pleur et le grincement des dents.
51 Avez-vous compris toutes ces choses ? » Ils lui dirent : « Oui. »
52 Et lui leur dit : « C’est pour cela que tout scribe qui a été instruit pour le royaume des cieux est semblable à un chef de famille, qui tire de son trésor du neuf et du vieux. »
53 Et il advint, lorsque Jésus eut terminé ces paraboles, qu’il s’éloigna de là ,Fin du ministère de Jésus en Galilée et au-delÃ
Jésus rejeté à Nazareth
54 et s’étant rendu dans sa patrie, il les enseignait dans leur synagogue, en sorte qu’ils étaient stupéfaits, et qu’ils disaient : « D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ?
55 Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier ? Est-ce que sa mère ne s’appelle pas Marie, et ses frères, Jacques et Joseph et Simon et Judas ?
56 Et ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ? »
57 Et il était pour eux une pierre d’achoppement. Mais Jésus leur dit : « Ce n’est que dans sa patrie et dans sa famille, qu’un prophète est méprisé. »
58 Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.