Chapitre 6 Chapitre 8Supériorité de Melchisédek sur les Lévites
1 En effet, ce Melchisédec, roi de Salem, prêtre du Dieu très haut, — lui, qui, après qu’il fut allé au-devant d’Abraham lorsque celui-ci revenait de la défaite des rois, et qu’il l’eut béni,
2 reçut aussi d’Abraham une dîme prélevée sur tout, — lui, qui premièrement, d’après l’interprétation de son nom, est roi de justice, et ensuite, de plus, roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix, —
3 lui, qui est sans père, sans mère, sans généalogie, — lui, qui n’a ni commencement de temps, ni fin de vie, mais qui a été rendu semblable au fils de Dieu, — il demeure prêtre à perpétuité.
4 Or considérez combien est grand ce personnage, auquel Abraham donna une dîme prise sur les prémices du butin, lui, le patriarche ! 5 Tandis que ceux des fils de Lévi qui exercent la prêtrise ont, d’après la loi, l’ordre de lever une dîme sur le peuple, c’est-à-dire sur leurs frères, quoique ceux-ci soient issus des reins d’Abraham,
6 lui, qui ne tire point d’eux sa généalogie, il a levé la dîme sur Abraham, et il a béni celui qui possédait les promesses.
7 Or, il est absolument incontestable que c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur.
8 Et, tandis qu’ici ce sont des hommes mortels qui perçoivent les dîmes, là, au contraire, c’est quelqu’un dont il est attesté qu’il est vivant ;
9 et c’est aussi, pour ainsi dire, sur Lévi, lui qui perçoit les dîmes, que, par l’intermédiaire d’Abraham, est levée la dîme ;
10 car il était encore dans les reins de son père, quand Melchisédec vint au-devant de celui-ci.
11 Si donc la perfection eût été réalisée par la prêtrise lévitique, (car c’est à celle-ci que se rapporte la loi donnée au peuple), il n’eût pas encore été nécessaire que ce fût selon le rang de Melchisédec que s’installât un autre prêtre, et qu’il ne fût pas désigné selon le rang d’Aaron ;
12 car, une fois la prêtrise changée, il en résulte nécessairement aussi un changement de loi.
13 Celui auquel s’appliquent ces paroles appartient, en effet, à une autre tribu, dont aucun membre n’a jamais fait le service de l’autel ;
14 car il est notoire que c’est de Juda qu’a surgi notre seigneur, tribu pour laquelle Moïse n’a rien dit qui concernât les prêtres.
15 Et cela devient encore plus évident, si l’on remarque que c’est à la ressemblance de Melchisédec que s’installe un autre prêtre,
16 qui l’est devenu, non pas selon la loi d’un commandement charnel, mais selon la puissance d’une vie impérissable ;
17 car voici le témoignage qui lui est rendu : « Tu es prêtre pour l’éternité selon le rang de Melchisédec. »
18 En effet, tandis qu’un commandement antérieur est abrogé, à cause de son impuissance et de son inefficacité,
19 (car la loi n’a rien amené à la perfection), il s’introduit en revanche une espérance meilleure, grâce à laquelle nous nous approchons de Dieu.
20 Et, en tant que cela n’a pas eu lieu sans serment, — (
21 car, tandis que les autres sont devenus prêtres sans qu’il y ait eu de serment, pour lui, il l’est devenu avec un serment prêté par Celui qui lui dit : « Le Seigneur en a fait le serment, et Il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour l’éternité »), —
22 Jésus est, par cela même, devenu le garant d’une alliance d’autant plus excellente.
23 Et, tandis que les autres ont formé une pluralité de prêtres, parce que la mort empêche la permanence,
24 pour lui, comme il demeure pour l’éternité, il possède la prêtrise indéfectible,
25 en sorte qu’il peut aussi sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, car il est toujours vivant pour intercéder pour eux.
26 C’est bien, en effet, un tel grand prêtre qui nous convenait : saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et qui est devenu plus élevé que les cieux ;
27 il n’a pas journellement besoin, comme les grands prêtres, d’offrir des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, puis pour ceux du peuple ; car ceci il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même en sacrifice.
28 En effet, tandis que la loi institue, pour grands prêtres, des hommes pleins de faiblesse, la parole du serment, prêté après la loi, institue un Fils qui est parvenu à la perfection pour l’éternité.