Chapitre 25 Chapitre 27 1 Agrippa dit à Paul: «Tu as la parole pour ta défense.» Alors Paul, ayant fait un geste de la main, se justifia en ces termes:
2 «Roi Agrippa, je m’estime heureux d’avoir aujourd’hui à me disculper devant toi de toutes les choses dont les Juifs m’accusent,
3 parce que tu connais parfaitement toutes leurs institutions et toutes leurs controverses. Je te prie donc de m’écouter avec patience.
4 «Quant à la vie que j’ai menée dès mon jeune âge, tous les Juifs la connaissent, puisqu’elle s’est passée, dès le commencement de ma jeunesse, au sein de ma nation, à Jérusalem.
5 Ils me connaissent de longue date; ils surent, s’ils veulent en témoigner, que j’ai vécu en pharisien, selon les principes de la secte la plus rigide de notre religion:
6 maintenant, me voici mis en jugement, pour avoir espéré en la promesse que Dieu a faite à nos pères,
7 cette promesse, dont nos douze tribus espèrent voir l’’accomplissement en servant Dieu sans relâche, jour et nuit; eh bien! ô roi, c’est pour cette espérance que des Juifs m’accusent!
8 Pourquoi juge-ton incroyable chez vous que Dieu ressuscite les morts?
9 Pour en revenir à moi, j’avais cru qu’il fallait s’opposer fortement au nom de Jésus de Nazareth, 10 et c’est ce que j’ai fait à Jérusalem: j’ai fait enfermer dans les prisons bien des saints; j’en avais reçu le pouvoir des principaux sacrificateurs; et, lorsqu’on les mettait à mort, j’y donnais mon suffrage.
11 J’allais dans toutes les synagogues et je sévissais souvent contre eux pour les forcer de blasphémer; dans mon extrême fureur, je les poursuivais jusque dans les villes étrangères.
12 «C’est dans ces dispositions que je me rendais à Damas avec des pleins pouvoirs et une procuration que m’avaient donnée les principaux sacrificateurs,
13 lorsque je vis, ô roi, en plein midi, sur la route, une lumière venant des cieux, plus éclatante que le soleil, qui m’enveloppa de sa clarté, moi et ceux qui m’accompagnaient.
14 Nous tombâmes tous par terre. J’entendis une voix qui s’adressait à moi, et me disait en hébreu: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon.»
15 Je dis: «Qui es-tu, Seigneur?» Le Seigneur répondit: «Je suis Jésus que tu persécutes:
16 mais relève-toi et te tiens sur tes pieds, car je t’ai apparu précisément pour faire de toi un serviteur et un témoin, tant des choses que tu as vues que de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai.
17 Je t’ai choisi du milieu du peuple et des Gentils chez lesquels je t’envoie,
18 pour leur ouvrir les yeux, en sorte qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, et qu’ils reçoivent par la foi en moi le pardon des péchés, et une part avec ceux qui ont été sanctifiés:
19 en conséquence, ô roi Agrippa, je ne résistai point à la vision céleste;
20 mais m’adressant d’abord à ceux qui étaient à Damas et à Jérusalem, puis à ceux qui étaient dans tout le pays de Judée et aux Gentils, je leur prêchai de se repentir et de se convertir à Dieu, en faisant des oeuvres dignes de la repentance.
21 «Telles sont les causes pour lesquelles les Juifs se sont saisis de moi dans le temple, et ont tâché de me tuer de leurs propres mains.
22 C’est donc grâce à un secours venu de Dieu, que j’ai subsisté jusqu’à ce jour, instruisant petits et grands, ne disant autre chose que ce que les prophètes et Moïse même ont prédit,
23 savoir que le Messie devait souffrir, et qu’étant les prémices de la résurrection des morts, il devait annoncer la lumière au peuple et aux Gentils...»
24 Comme il parlait ainsi pour sa défense, Festus dit à haute voix: «Tu es fou, Paul, ton grand savoir tourne à la folie.»
25 «Très excellent Festus, dit Paul, je ne suis point fou, et les paroles que je prononce sont les paroles de la vérité et du bon sens;
26 car le roi, à qui je parle en toute liberté, est instruit de ces faits; je suis persuadé qu’il n’en ignore aucun, car ils ne se sont point passés en un coin obscur.
27 Roi Agrippa, crois-tu aux prophètes ?... Je sais que tu y crois.»
28 Agrippa dit à Paul: «C’est bien vite me persuader d’être chrétien.»
29 Paul repartit: «Ah! plût à Dieu que, vite ou longuement, non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous fussiez tels que je suis... à la réserve de ces chaînes !»
30 Le roi et le gouverneur, puis Bérénice et tous ceux qui étaient assis avec eux se levèrent;
31 et, s’étant retirés, ils se disaient entre eux: «Il n’y a rien dans la conduite de cet homme qui mérite la mort ou la prison.»
32 Et Agrippa dit à Festus: «Cet homme aurait pu être relâché, s’il n’en eût appelé à César.»