Chapitre 19 Chapitre 21 1 Un de ces jours-là, comme il enseignoit et évangélisoit dans le temple, les Princes des prêtres, les Scribes et les Anciens vinrent ensemble,
2 Et lui parlant, dirent : Dites-nous par quelle puissance vous faites ces choses ? ou : Qui vous a donné cette puissance ?
3 Et Jésus, répondant, leur dit : Moi aussi je vous ferai une question. Répondez-moi.
4 Le baptême de Jean étoit-il du ciel ou des hommes ?
5 Mais ils pensoient en eux-mêmes, disant : Si nous disons du ciel, il dira : Pourquoi donc n’y avez-vous point cru ?
6 Et si nous disons des hommes, tout le peuple nous lapidera : car ils tiennent pour certain que Jean étoit Prophète.
7 Et ils répondirent qu’ils ne savoient d’où il étoit.
8 Et Jésus leur dit : Ni moi non plus je ne vous dirai par quelle puissance je fais ces choses.
Parabole des vignerons
9 Alors il commença à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, et la loua à des vignerons ; puis, il s’en alla pour longtemps en un pays étranger.
10 Et dans la saison il envoya un de ses serviteurs aux vignerons, pour qu’ils lui donnassent du fruit de la vigne. Mais eux, l’ayant battu, le renvoyèrent vide.
11 Il envoya encore un autre serviteur, et l’ayant aussi battu et chargé d’outrages, ils le renvoyèrent vide.
12 Il en envoya un troisième, qu’ils blessèrent et jetèrent dehors.
13 Et le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé : peut-être qu’en le voyant ils le respecteront.
14 Les vignerons l’ayant vu, pensèrent en eux-mêmes, disant : Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage devienne nôtre.
15 Et l’ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ?
16 Il viendra et perdra ces vignerons, et donnera sa vigne à d’autres. Ce qu’ayant entendu, ils lui dirent : À Dieu ne plaise !
17 Mais lui, les regardant, dit : Qu’est-ce donc que cette parole qui est écrite : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissoient est devenue le sommet de l’angle ?
18 Quiconque tombera sur cette pierre sera fracassé ; et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera.
19 Et connoissant que c’étoit contre eux qu’il avoit dit cette parabole, les Princes des prêtres et les Scribes vouloient se saisir de lui à l’heure même ; mais ils craignirent le peuple.
Tentatives de piéger Jésus
20 Et cherchant un prétexte, ils envoyèrent des gens qui feignoient d’être justes, pour lui tendre des embûches et le surprendre dans ses paroles, afin de le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur.
21 Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, nous savons que vous parlez et enseignez droitement ; que, sans acception de personne, vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité.
22 Nous est-il permis de payer le tribut à César, ou non ?
23 Découvrant leur ruse, il leur dit : Pourquoi me tentez-vous ?
24 Montrez-moi un denier : de qui est cette effigie et cette inscription ? Ils lui répondirent : De César.
25 Et il leur dit : Rendez donc à César, ce qui est de César, et à Dieu ce qui est de Dieu ?. 26 Et ils ne purent reprendre aucune de ses paroles devant le peuple : et ayant admiré sa réponse, ils se turent.
27 Quelques-uns des Sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection, s’approchèrent alors et l’interrogèrent,
28 Disant : Maître, Moyse a écrit pour nous cette ordonnance, que si un homme, ayant une femme, meurt sans laisser d’enfants, son frère prenne sa femme, et suscite des enfants à son frère.
29 Il y avoit donc sept frères. Le premier prit une femme et mourut sans enfants.
30 Le second prit sa femme, et mourut aussi sans enfants.
31 Et le troisième la prit ensuite, et pareillement tous les sept, et ils moururent sans laisser d’enfants.
32 Enfin celle qui avoit été la femme de tous mourut aussi.
33 Dans la résurrection donc, duquel sera-t-elle la femme ? Car tous les sept l’ont eue pour femme.
34 Jésus leur dit : Les enfants de ce siècle se marient et sont donnés en mariage :
35 Mais ceux qui seront trouvés dignes du siècle à venir et de la résurrection des morts, ne se marieront point et n’épouseront point de femme :
36 Car ils ne pourront plus mourir ; parce qu’ils seront égaux aux anges et les enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection.
37 Et que les morts ressuscitent, Moyse le montre par ce que le Seigneur lui dit dans le buisson : Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob.
38 Or, Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants : car tous vivent devant lui.
39 Quelques-uns des Scribes, répondant, lui dirent : Maître, vous avez bien dit.
40 Et ils n’osoient plus lui faire aucune question.
Reproches de Jésus aux chefs religieux
41 Alors, il leur dit : Comment dit-on que le Christ est le fils de David ?
42 Lorsque David lui-même dit dans le livre des Psaumes : Le Seigneur a dit à mon Seigneur, asseyez-vous à ma droite,
43 Jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds.
44 David l’appelle Seigneur ; comment donc est-il son fils ?
45 Tout le peuple écoutant, il dit à ses disciples :
46 Gardez-vous des Scribes, qui affectent de marcher vêtus de longues robes, et qui aiment à être salués dans les places publiques, à seoir sur les premières chaires dans les synagogues, et aux premières places dans les festins ;
47 Qui, sous prétexte de leurs longues prières, dévorent les maisons des veuves. Ceux-ci recevront une plus dure condamnation.