Chapitre 23 Chapitre 25Paul devant le gouverneur Félix
1 Cinq jours après arriva le grand-prêtre Hananias, accompagné de quelques Anciens et d’un avocat, un certain Tertullus ; ils vinrent dénoncer Paul au procurateur.
2 On le fit appeler, et Tertullus commença son accusation en ces termes :
3 « Excellent Félix, Nous jouissons d’une paix profonde, grâce à toi, grâce aussi, aux réformes faites au sein de ce peuple, et dues à ta sollicitude en tout et partout ; nous en éprouvons une bien vive reconnaissance.
4 Mais je ne veux pas te retenir trop longtemps ; je te prie seulement de nous écouter un instant avec ta bonté habituelle.
5 Cet homme est une peste ; il excite des séditions parmi les Juifs dans le monde entier ; il est chef de l’hérésie des Nazaréens ;
6 nous l’avons trouvé essayant de profaner le Temple ; alors nous l’avons arrêté.
7 (Nous avons voulu le juger selon notre propre Loi : mais le tribun Lysias, étant survenu, l’a arraché de nos mains avec une grande violence, en ordonnant à ses accusateurs de venir devant toi.)
8 Tu peux, en l’interrogeant sur ces faits, apprendre de sa bouche tout ce dont nous l’accusons. »
9 Les Juifs s’associèrent à ces paroles et déclarèrent qu’elles étaient exactes.
10 Sur un signe du procurateur, Paul prit ensuite la parole : « Voilà plusieurs années que tu administres ce peuple, je le sais ; aussi est-ce avec une grande confiance que je viens me défendre moi-même.
11 Tu peux constater : — qu’il n’y a pas plus de douze jours que je suis arrivé à Jérusalem pour y adorer ;
12 - que personne ne m’a vu discuter avec quelqu’un dans le Temple ; — que je n’y ai point fait d’attroupement ; — pas davantage dans les synagogues ou dans la ville ;
13 — et qu’ils ne peuvent pas prouver ce dont ils m’accusent maintenant. »
14 « Mais voici ce que je t’avoue : Il y a une doctrine qu’ils appellent une hérésie, et c’est en la suivant : — que j’adore le Dieu de mes pères ; — que je crois à tout ce qui est écrit dans da Loi et les Prophètes » ;
15 — que j’ai en Dieu l’espérance (et eux aussi ils la partagent) qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes.
16 Voilà pourquoi je m’efforce moi-même d’avoir en tout temps une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes.
17 « Après une absence de plusieurs années, je suis venu faire à mon peuple des aumônes, lui porter des offrandes.
18 C’est alors que certains Juifs d’Asie m’ont trouvé dans le Temple, occupé à des purifications, sans le moindre attroupement, sans le moindre bruit.
19 Ils auraient dû se présenter devant toi et m’accuser, s’ils avaient un reproche à me faire ;
20 ou bien, que ceux ici présents disent de quel méfait ils m’ont trouvé coupable quand j’ai comparu devant le Sanhédrin.
21 Serait-ce de leur avoir dit ces mots, les seuls que je leur ai adressés : C’est la question de la résurrection des morts qui me fait juger aujourd’hui par vous ? »
22 Félix, qui savait assez exactement de quelle doctrine il s’agissait, ajourna la cause, en disant : « Quand Lysias, le tribun, sera ici, j’étudierai votre affaire. »
23 En attendant, il ordonna au centurion de garder Paul, mais de le traiter avec douceur et de n’empêcher aucun des siens de lui rendre des services. 24 Quelques jours après, Félix vint avec sa femme Drusille, qui était juive. Il fit appeler Paul et l’entendit parler de la foi au Christ Jésus ;
25 et comme il traitait de la justice, de la tempérance, du jugement à venir, Félix eut peur : « En voilà assez pour le moment, dit-il, je te ferai rappeler à la première occasion. »
26 En outre, il espérait que Paul lui donnerait de l’argent, et, dans ce but, il le faisait venir assez souvent et s’entretenait avec lui.
27 Deux années se passèrent ainsi ; Félix eut pour successeur Porcius Festus, et comme il voulait faire plaisir aux Juifs, il laissa Paul en prison.