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Jérémie 14.9
La Bible du Rabbinat français - Tanakh


1 Voici en quels termes la parole de Dieu fut adressée à Jérémie au sujet de la sécheresse : 2 Juda est en deuil, ceux que renferment ses portes sont consternés, tristement assis à terre, et ce sont des cris plaintifs qui s’élèvent de Jérusalem. 3 Leurs chefs envoient les subalternes chercher de l’eau ; ceux-ci arrivent aux citernes, et n’y trouvent pas d’eau ; ils reviennent sur leurs pas avec leurs vases vides, pleins de confusion, tout honteux et la tête voilée. 4 C’est que le sol est crevassé, nulle pluie n’étant tombée dans le pays ; les laboureurs sont cruellement déçus et se couvrent la tête d’un voile. 5 Oui, jusqu’à la biche dans les champs qui, après avoir mis bas, abandonne [son petit] ; car il n’y a pas de verdure. 6 Les onagres s’arrêtent sur les hauteurs dénudées, aspirant l’air comme les monstres marins : leurs yeux se consument, car il n’y a pas d’herbe. 7 Si nos fautes nous accusent, ô Éternel, agis pour l’honneur de ton nom, quoique nombreuses soient nos défections et nos prévarications envers toi. 8 Espoir d’Israël, son sauveur au temps de la détresse, pourquoi serais-tu comme un étranger dans le pays, comme un voyageur qui dresse [sa tente] pour une nuit ? 9 Pourquoi serais-tu comme un homme déconcerté, comme un guerrier impuissant à secourir ? Tu es pourtant au milieu de nous, ô Éternel, ton nom est associé au nôtre, tu ne peux nous abandonner. 10 Ainsi parle l’Éternel au sujet de ce peuple : "En vérité, il leur plaisait d’aller de côté et d’autre, sans ménager leurs pas ; mais Dieu ne les a pas vus avec plaisir. A présent il se souvient de leurs fautes, il leur demande compte de leurs péchés." 11 L’Éternel me dit encore : "Ne prie pas pour ce peuple, pour son bonheur. 12 S’il jeûne, je resterai sourd à ses supplications ; s’il m’offre des holocaustes et des oblations, je ne leur ferai pas bon accueil. Bien plus, par le glaive, par la famine et la peste, je vais le faire périr." 13 Je m’écriai : "Eh quoi ! ô Éternel, Dieu, mais des prophètes leur disent : Vous ne verrez pas de glaive, la famine ne sévira point parmi vous ; c’est, au contraire, une paix durable que je vous octroie en ces lieux !" 14 L’Éternel me répondit : "Ce sont des mensonges que ces prophètes prophétisent en mon nom ! Je ne les ai point envoyés, je ne les ai chargés d’aucune mission, ni ne leur ai parlé : ce sont des visions imaginaires, des prédictions vaines, des tromperies forgées par leur cœur qu’ils vous prophétisent." 15 C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel : "Pour ce qui est des prophètes qui prophétisent en mon nom, alors que je ne les ai point envoyés, et qui disent que ni glaive ni famine ne séviront en ce pays, eh bien ! Par le glaive et la famine ils périront, ces prophètes ! 16 Et ce peuple auquel s’adressent leurs prophéties, il jonchera les rues de Jérusalem, victime du glaive et de la famine ; personne ne les ensevelira, ceux-là, ni eux, ni leurs femmes, ni leurs fils, ni leurs filles ; je ferai retomber sur eux leur impiété. 17 Et toi, tu leur adresseras cette parole : Nuit et jour mes yeux fondent en Larmes, sans discontinuer, car la vierge, fille de mon peuple, est atteinte d’une terrible catastrophe, d’une blessure douloureuse à l’extrême. 18 Si je sors dans les champs, voilà ceux qui sont tombés victimes du glaive ; si j’entre dans la ville, voici ceux que torture la faim ; oui, tant prophètes que prêtres, ils errent sans but dans le pays." 19 As-tu donc complètement repoussé Juda ? Ton âme a-t-elle pris Sion en dégoût ? Pourquoi nous infliges-tu des blessures auxquelles il n’est point de remède ? On espérait la paix et rien d’heureux ne nous arrive, une ère de réparation et voici l’épouvante ! 20 Nous reconnaissons, ô Seigneur, notre culpabilité, la faute de nos ancêtres ; assurément, nous avons péché contre toi. 21 Pour l’honneur de ton nom ne livre pas au mépris, n’avilis point ton trône glorieux ; souviens-toi, ne romps pas ton alliance avec nous. 22 En est-il parmi les vaines divinités des nations qui répandent la pluie ? Ou bien est-ce le ciel qui dispense les ondées ? N’est-ce point toi, ô Éternel, notre Dieu, toi en qui nous mettons notre espoir ? Oui, toi, tu accomplis tous ces prodiges.

Cette Bible est dans le domaine public.