Chapitre 6 Chapitre 8 1 Le
sort de
l’homme sur la
terre est celui d’un soldat, Et ses
jours sont
ceux d’un
mercenaire.
2 Comme
l’esclave soupire après
l’ombre, Comme
l’ouvrier attend son
salaire,
3 Ainsi j’ai pour
partage des
mois de
douleur, J’ai pour mon
lot des
nuits de
souffrance.
4 Je me
couche , et je
dis : Quand me
lèverai -je ? quand
finira la
nuit ? Et je suis
rassasié d’agitations jusqu’au
point du jour.
5 Mon
corps se
couvre de
vers et d’une
croûte terreuse, Ma
peau se
crevasse et se
dissout .
6 Mes
jours sont plus
rapides que la
navette du tisserand, Ils
s’évanouissent :
plus d’espérance !
7 Souviens -toi que ma vie est un souffle ! Mes yeux ne reverront pas le bonheur. 8 l’œil qui me
regarde ne me
regardera plus ; Ton
œil me cherchera, et je ne serai plus.
9 Comme la
nuée se
dissipe et s’en
va , Celui qui
descend au
séjour des morts ne
remontera pas ;
10 Il ne
reviendra plus dans sa
maison, Et le lieu qu’il
habitait ne le
connaîtra plus.
11 C’est pourquoi je ne
retiendrai point ma
bouche, Je
parlerai dans
l’angoisse de mon
cœur, Je me
plaindrai dans
l’amertume de mon
âme.
12 Suis-je une
mer, ou un monstre
marin, Pour que tu
établisses des
gardes autour de moi ?
13 Quand je
dis : Mon
lit me
soulagera , Ma
couche calmera mes
douleurs,
14 C’est alors que tu
m’effraies par des
songes, Que tu
m’épouvantes Par des
visions.
15 Ah !
je voudrais être
étranglé ! Je voudrais la
mort plutôt que ces
os !
16 Je les
méprise !... je ne
vivrai pas
toujours...
Laisse -moi, car ma
vie n’est qu’un
souffle.
17 Qu’est-ce que
l’homme, pour que tu en fasses tant de
cas , Pour que tu daignes prendre
garde à lui,
18 Pour que tu le
visites tous les
matins, Pour que tu
l’éprouves à tous les
instants ?
19 Quand cesseras-tu d’avoir le
regard sur moi ? Quand me
laisseras -tu le temps
d’avaler ma
salive ?
20 Si j’ai
péché , qu’ai-je pu te
faire ,
gardien des
hommes ? Pourquoi me
mettre en
butte à tes traits ? Pourquoi me rendre à
charge à moi-même ?
21 Que ne
pardonnes -tu mon
péché, Et que
n’oublies -tu mon
iniquité ? Car je vais me
coucher dans la
poussière ; Tu me
chercheras , et je ne serai plus.
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