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1 Rois 3.20 La Bible du Rabbinat français - Tanakh
1 Salomon s’allia avec Pharaon, roi d’Égypte : il épousa la fille de Pharaon et l’installa dans la Cité de David, jusqu’à ce qu’il eût achevé de bâtir sa propre maison, le temple du Seigneur et le mur d’enceinte de Jérusalem. 2 Cependant, le peuple sacrifiait sur les hauts-lieux, parce qu’aucune maison n’avait encore été, jusque-là, édifiée en l’honneur de l’Éternel. 3 Salomon aima le Seigneur, se conformant aux instructions de son père David ; seulement, il offrait des sacrifices et brûlait de l’encens sur les hauts-lieux. 4 Le roi alla à Gabaon pour y sacrifier, car là était le principal haut-lieu ; et sur cet autel, Salomon offrit mille holocaustes. 5 Etant à Gabaon, Salomon vit, dans un songe nocturne, apparaître le Seigneur, qui lui dit : "Demande ; que dois-je te donner ?" 6 Salomon répondit : "Tu as témoigné à ton serviteur, à mon père David, une grande faveur, parce qu’il a marché devant toi avec sincérité, justice et droiture de cœur ; et tu lui as continué cette faveur insigne en lui donnant un fils, son successeur sur le trône, comme il l’est aujourd’hui. 7 Maintenant donc, Éternel, mon Dieu, tu m’as fait régner, moi ton serviteur, à la place de David, mon père, et je suis un tout jeune homme, inhabile à me conduire. 8 Et ton serviteur est entouré d’un peuple qui est le tien, que tu as élu, peuple nombreux dont la multitude est incalculable. 9 Donne donc à ton serviteur un cœur intelligent, capable de juger ton peuple, sachant distinguer le bien du mal ; autrement, qui pourrait gouverner un peuple aussi considérable que celui-ci ?" 10 Ce discours plut au Seigneur, satisfait de la demande exprimée par Salomon 11 et Dieu lui dit : "Parce que tu as fait une telle demande, parce que tu n’as demandé ni de longs jours, ni des richesses, ni la vie de tes ennemis, que tu as seulement demandé l’intelligence afin de savoir rendre la justice, 12 j’acquiesce à ton désir je te donne un tel esprit de sagesse et d’intelligence, que ton pareil n’a pas existé avant toi ni ne se verra après toi. 13 Mais je te donne, de plus, ce que tu n’as pas demandé : la richesse et la gloire, en quoi ne t’égalera aucun des rois, pendant toute la durée de ta vie. 14 Et si tu marches dans mes voies, fidèle à mes lois et à mes préceptes, comme a fait David, ton père, je prolongerai tes jours." 15 Salomon s’éveilla et vit que c’était un songe. De retour à Jérusalem, il se présenta devant l’arche d’alliance du Seigneur, offrit des holocaustes et des sacrifices rémunératoires, et donna un festin à tous ses serviteurs. 16 En ce temps-là, deux femmes de mauvaise vie vinrent se présenter devant le roi. 17 Et l’une de ces femmes dit "Ecoute-moi, Seigneur ! Moi et cette femme nous habitons la même maison ; j’y ai donné naissance à un enfant, étant avec elle. 18 Trois jours après ma délivrance, cette femme a également accouché. Or, nous vivons ensemble, nul étranger n’habite avec nous la maison, nous deux seules y demeurons. 19 Pendant la nuit, l’enfant de cette femme est mort, parce qu’elle s’était couchée sur lui.20 Mais elle s’est levée au milieu de la nuit, a enlevé mon fils d’auprès de moi, tandis que ta servante était endormie, l’a couchée sur son sein, et son fils qui était mort, elle l’a déposé entre mes bras.21 Comme je me disposais, le matin, à allaiter mon enfant, voici, il était mort ! Je l’examinai attentivement quand il fit grand jour, et ce n’était pas là le fils que j’avais enfanté. 22 Non pas ! dit l’autre femme, mon fils est vivant, et c’est le tien qui est mort ! Point du tout, reprit la première, c’est le tien qui est mort, celui qui vit est le mien !" C’est ainsi qu’elles discutaient devant le roi. 23 Le roi dit alors : "L’une dit : Cet enfant qui vit est le mien, et c’est le tien qui est mort ; l’autre dit : Non, c’est le tien qui est mort, celui qui vit est le mien." 24 Le roi ajouta : "Apportez-moi un glaive ;" et l’on présenta un glaive au roi. 25 Et le roi dit : "Coupez en deux parts l’enfant vivant, et donnez-en une moitié à l’une de ces femmes, une moitié à l’autre." 26 La mère de l’enfant vivant, dont les entrailles étaient émues de pitié pour son fils, s’écria, parlant au roi : "De grâce, seigneur ! Qu’on lui donne l’enfant vivant, qu’on ne le fasse pas mourir !" Mais l’autre disait : "Ni toi ni moi ne l’aurons : coupez !" 27 Le roi reprit alors la parole et dit : "Donnez-lui l’enfant vivant et gardez-vous de le faire mourir : celle-ci est sa mère." 28 Tout Israël eut connaissance du jugement que le roi avait rendu, et ils furent saisis de respect pour le roi ; car ils comprirent qu’une sagesse divine l’inspirait dans l’exercice de la justice.