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Job 30.8 Lausanne
1 Et maintenant, je suis la risée d’hommes qui me sont inférieurs en âge, dont j’aurais dédaigné de mettre les pères avec les chiens de mon menu bétail ! 2 Et aussi, à quoi me servirait la force de leurs mains ? En eux la vieillesse s’éteint. 3 Desséchés par la disette et la faim, ils rongent une terre aride, hier [déjà] dévastée et désolée ; 4 ils arrachent les herbes sauvages près des broussailles, et pour leur pain ils ont la racine des genêts. 5 On les chasse du milieu [des hommes], on crie après eux comme après un voleur ; 6 ils sont réduits à faire leur demeure dans des ravins affreux, dans les trous de la poussière et parmi les rochers ; 7 ils ne font que braire entre les broussailles, il se couchent sous les buissons : 8 fils d’insensés, oui, fils de gens sans nom, qui sont honteusement chassés de la terre ! 9 Et maintenant je suis devenu leur chanson et je leur suis un sujet de discours. 10 Ils m’ont en abomination, ils s’éloignent de moi, et ils n’épargnent pas les crachats devant moi. 11 Parce qu’il a détendu la corde [de] ma [vie], et qu’il m’a humilié, il se lâchent le frein devant moi ; 12 cette engeance se lève à [ma] droite, ils chassent mes pieds [de dessous moi], et ils élèvent contre moi leurs voies de calamité ; 13 ils effondrent mon sentier, il aident à ma ruine, eux à qui personne ne porterait secours. 14 Ils arrivent comme [par] une large brèche, ils se précipitent avec fracas. 15 Les terreurs se tournent contre moi, elles poursuivent ma gloire comme le vent, et mon salut passe comme un nuage ! 16 Et maintenant mon âme s’épanche sur moi : les jours de l’humiliation me saisissent. 17 La nuit perce mes os [et les détache] de dessus moi, et ceux qui me rongent ne dorment pas. 18 La douleur dans sa force est devenue mon vêtement, elle me serre comme l’ouverture de ma tunique. 19 Il me jette dans la boue, et je suis devenu semblable à la poussière et à la cendre. 20 Je crie à toi et tu ne me réponds pas ! Je me tiens là, et tu me contemples ! 21 Tu t’es changé pour moi en [ennemi] cruel ; tu me poursuis de la puissance de ta main. 22 Tu m’enlèves sur le vent, tu me fais emporter comme par une monture, et tu fais fondre pour moi toute ressource. 23 Car je le sais, tu me ramènes à la mort, et à la maison où sont assignés tous les vivants. 24 Seulement, du sein de la ruine n’étend-on pas la main, et dans le malheur ne crie-t-on pas sur sa [détresse] ? 25 N’ai-je pas pleuré sur celui pour qui les temps étaient durs ? mon âme ne s’est-elle pas attristée pour le pauvre ? 26 Et quand j’attendais le bonheur, le malheur est arrivé ; et quand j’espérais la lumière, l’obscurité est arrivée ! 27 Mes entrailles bouillonnent et n’ont aucun repos ; de jours d’humiliation m’ont surpris. 28 Je marche en vêtements lugubres, privé de l’ardeur du soleil ; je me lève dans l’assemblée et je crie ; 29 je suis devenu le frère des chacals, et le compagnon des autruches. 30 Ma peau noircit [et se détache] de dessus moi, et mes os sont embrasés d’une chaleur desséchante. 31 Ma harpe est devenue deuil, et mon chalumeau, la voix de ceux qui pleurent !
Sauf erreur, cette Bible est dans le domaine public.