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Iob 14 André Chouraqui
Comme une ombre
1 L’humain, natif de la femme, bref en jours mais rassasié de tourment, 2 comme un bourgeon éclos se fauche. Il fuit comme une ombre, sans arrêt. 3 Sur cela aussi, tu as dessillé tes yeux ; mais moi, tu me fais venir en jugement contre toi ! 4 Qui donne du pur avec du contaminé ? Personne ! 5 Puisque ses jours sont fixés, le nombre de ses lunaisons dépend de toi. Tu fais ses lois, il ne les transgresse pas. 6 Détourne-toi de lui, il cesse, jusqu’à ce qu’il veuille, tel un salarié, finir sa journée. 7 Oui, l’espoir existe pour l’arbre, s’il est tranché, il change encore, son surgeon ne disparaît pas. 8 Si sa racine vieillit en terre, son tronc périt dans la poussière. 9 Mais il hume les eaux, refleurit, et fais moisson comme un plant. 10 Un brave meurt, il faiblit ; l’humain agonise : où est-il ? 11 Les eaux de la mer s’épuisent ; le fleuve tarit, il est sec. 12 L’homme se couche et ne se relève pas. Jusqu’aux non-ciels ils ne se ranimeront pas ; ils ne s’éveilleront pas de leur sommeil. 13 Qui donnera que tu me recèles au Shéol, que tu me voiles jusqu’au reflux de ta fureur ? Fixe pour moi une loi, un délai ; souviens-toi de moi ! 14 Si le brave meurt, revit-il ? Tous les jours de ma corvée, j’attends l’arrivée de ma mutation. 15 Tu crieras, et je te répondrai moi-même ; tu languiras après l’œuvre de tes mains. 16 Mais maintenant tu comptes mes pas ; tu n’épargnes pas mes fautes. 17 Ma carence scellée dans une bourse, tu plâtres mon tort. 18 Et pourtant une montagne tombe, elle s’érode ; le roc est muté loin de son lieu. 19 Les eaux corrodent les pierres, leur flux inonde la poussière de la terre ; mais l’espoir de l’homme, tu le fais périr. 20 Tu l’attaques avec persistance : il s’en va ; tu changes ses faces et le renvoies. 21 Ses fils sont glorieux, il ne le sait pas ; ils se rabougrissent, il ne le discerne pas. 22 Mais sa chair contre lui s’endolorit ; son être contre lui s’endeuille.