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Chêne
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

C’est par ce mot que nos versions traduisent le plus souvent les noms hébreux Eil, Elah, Allah, Elan et Allôn, bien qu’elles rendent aussi quelquefois les trois premiers par le mot Térébinthe q. v. Sous le point de vue étymologique, ces différents noms indiquent tous en général un arbre fort, dur et solide, quoique probablement, dans les usages de la langue, ils eussent chacun leur signification spéciale, et l’on ne se trompera guère en admettant que par Elon et Alon il faille entendre le chêne.

Cet arbre se trouvait en abondance en Palestine, et particulièrement dans les forêts du territoire de Basan (Ésaïe 2.13 ; Ézéchiel 27.6 ; Zacharie 11.2) ; les Tyrienss ’en servaient pour faire les rames de leurs vaisseaux. Il y en avait aussi sur la rive occidentale du Jourdain (Juges 9.6-37), et ils étaient l’objet d’un certain culte d’affection : sous l’un de ces arbres fut ensevelie Debora, la nourrice de Rebecca (Genèse 35.8), sous un autre, plus tard, Saül et ses fils (1 Samuel 31.13 ; 1 Chroniques 10.12) ; on y sacrifiait aux dieux païens (Osée 4.13), et des forêts de chênes servirent de lieux de réunion à des assemblées nationales (Juges 9.6). La longue vie de ces arbres les rendait propres à servir de désignations topographiques (1 Samuel 10.3), et souvent ils prenaient le nom des lieux où ils étaient plantés (Genèse 13.18 ; Deutéronome 11.30 ; (mal traduit plaines). On en faisait aussi des idoles (Ésaïe 44.14). L’espèce de chêne mentionnée dans ce dernier passage, et appelée en hébreu Thirzèh, est beaucoup plus dure encore que le chêne ordinaire ; ses feuilles sont indivises, obovées, dentées et couvertes de petits poils à la partie inférieure ; son nom même, en arabe, signifie très dur.