Chapitre 1 Chapitre 3 1 Quatorze ans après, j’allai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé, et je pris aussi Tite avec moi.
2 Or j’y allai suivant une révélation que j’en avais eue, et j’exposai aux fidèles, et en particulier à ceux qui paraissaient les plus considérables, l’Évangile que je prêche parmi les gentils ; afin de ne perdre pas le fruit de ce que j’avais déjà fait, ou de ce que je devais faire dans le cours de mon ministère.
3 Mais on n’obligea point Tite, que j’avais amené avec moi, et qui était gentil, de se faire circoncire.
4 Et la considération des faux frères, qui s’étaient introduits par surprise dans l’Église, et qui s’étaient glissés parmi nous, pour observer la liberté que nous avons en Jésus-Christ, et nous réduire en servitude,
5 ne nous porta pas à leur céder, même pour un moment ; et nous refusâmes de nous assujettir à ce qu’ils voulaient, afin que la vérité de l’Évangile demeurât parmi vous.
6 Aussi ceux qui paraissaient les plus considérables (je ne m’arrête pas a ce qu’ils ont été autrefois, Dieu n’a point d’égard à la qualité des personnes) ; ceux, dis-je, qui paraissaient les plus considérables, ne m’ont rien appris de nouveau.
7 Mais au contraire, ayant reconnu que la charge de prêcher l’Évangile aux incirconcis m’avait été donnée, comme à Pierre celle de le prêcher aux circoncis ;
8 (car celui qui a agi efficacement dans Pierre pour le rendre apôtre des circoncis, a aussi agi efficacement en moi pour me rendre apôtre des gentils ;)
9 ceux, dis-je, qui paraissaient comme les colonnes de l’Église, Jacques, Céphas et Jean, ayant reconnu la grâce que j’avais recue, nous donnèrent la main, à Barnabé et à moi, pour marque de la société et de l’union qui était entre eux et nous, afin que nous prêchassions l’Évangile aux gentils, et eux aux circoncis.
10 Ils nous recommandèrent seulement de nous ressouvenir des pauvres : ce que j’ai eu aussi grand soin de faire.
11 Or Céphas étant venu à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.
12 Car avant que quelques-uns qui venaient de la part de Jacques fussent arrivés, il mangeait avec les gentils ; mais après leur arrivée, il se retira, et se sépara d’avec les gentils, craignant de blesser les circoncis.
13 Les autres Juifs usèrent comme lui de cette dissimulation, et Barnabé même s’y laissa aussi emporter.
14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas devant tout le monde : Si vous qui êtes Juif, vivez comme les gentils, et non pas comme les Juifs, pourquoi contraignez-vous les gentils de judaïser ?
15 Nous sommes Juifs par notre naissance, et non du nombre des gentils, qui sont des pécheurs.
16 Et cependant, sachant que l’homme n’est point justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, nous avons nous-mêmes cru en Jésus-Christ, pour être justifiés par la foi que nous aurions en lui, et non par les œuvres de la loi ; parce que nul homme ne sera justifié par les œuvres de la loi.
17 Mais si, cherchant à être justifiés par Jésus -Christ, nous sommes aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Jésus -Christ sera-t-il donc ministre du péché ? Dieu nous garde de le penser !
18 Car si je rétablissais de nouveau ce que j’ai détruit, je me ferais voir moi-même prévaricateur.
19 Mais je suis mort à la loi par la loi même, afin de ne vivre plus que pour Dieu. J’ai été crucifié avec Jésus -Christ ;
20 et je vis, ou plutôt ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Jésus -Christ qui vit en moi ; et si je vis maintenant dans ce corps mortel, j’y vis en la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré lui-même à la mort pour moi.
21 Je ne veux point rendre la grâce de Dieu inutile. Car si la justice s’acquiert par la loi, Jésus -Christ sera donc mort en vain.