Chapitre 11 Chapitre 13Une nécessaire humilité
1 S’Il faut se glorifier (quoiqu’il ne soit pas avantageux de le faire), je viendrai maintenant aux visions et aux révélations du Seigneur. 2 Je connais un homme en Jésus -Christ, qui fut ravi il y a quatorze ans (si ce fut avec son corps, ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait), qui fut ravi, dis-je, jusqu’au troisième ciel ;
3 et je sais que cet homme (si ce fut avec son corps, ou sans son corps, je n’en sais rien, Dieu le sait),
4 que cet homme, dis-je, fut ravi dans le paradis, et qu’il y entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas permis à un homme de rapporter.
5 Je pourrais me glorifier en parlant d’un tel homme ; mais pour moi, je ne veux me glorifier que dans mes faiblesses et dans mes afflictions.
6 Si je voulais me glorifier, je pourrais le faire sans être imprudent ; car je dirais la vérité : mais je me retiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit en moi, ou de ce qu’il entend dire de moi.
7 Aussi, de peur que la grandeur de mes révélations ne me causât de l’élèvement, Dieu a permis que je ressentisse dans ma chair un aiguillon, qui est l’ange et le ministre de Satan, pour me donner des soufflets.
8 C’est pourquoi j’ai prié trois fois le Seigneur, afin que cet ange de Satan se retirât de moi ;
9 et il m’a répondu : Ma grâce vous suffit : car ma puissance éclate davantage dans la faiblesse. Je prendrai donc plaisir à me glorifier dans mes faiblesses, afin que la puissance de Jésus -Christ habite en moi.
10 Et ainsi je sens de la satisfaction et de la joie dans les faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités où je me trouve réduit, dans les persécutions, dans les afflictions pressantes que je souffre pour Jésus -Christ : car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
11 J’ai été imprudent ; c’est vous qui m’y avez contraint. Car c’était à vous de parler avantageusement de moi, puisque je n’ai été en rien inférieur aux plus éminents d’entre les apôtres, encore que je ne sois rien.
12 Aussi les marques de mon apostolat ont paru parmi vous dans toute sorte de tolérance et de patience, dans les miracles, dans les prodiges, et dans les effets extraordinaires de la puissance divine.
13 Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Églises, si ce n’est en ce que je n’ai point voulu vous être à charge ? Pardonnez-moi ce tort que je vous ai fait.
14 Voici la troisième fois que je me prépare pour vous aller voir, et ce sera encore sans vous être à charge. Car c’est vous que je cherche, et non vos biens ; puisque ce n’est pas aux enfants à amasser des trésors pour leurs pères, mais aux pères à en amasser pour leurs enfants.
15 Aussi, pour ce qui est de moi, je donnerai très-volontiers tout ce que j’ai, et je me donnerai encore moi-même, pour le salut de vos âmes ; quoique ayant tant d’affection pour vous, vous en ayez peu pour moi.
16 On dira peut-être, qu’il est vrai que je ne vous ai point été à charge, mais qu’étant artificieux, j’ai usé d’adresse pour vous surprendre.
17 Mais me suis-je servi de quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés, pour tirer quelque chose de vous ?
18 J’ai prié Tite de vous aller trouver, et j’ai envoyé encore avec lui un de nos frères. Tite a-t-il tiré quelque chose de vous ? N’avons-nous pas suivi le même esprit ? N’avons-nous pas marché sur les mêmes traces ?
19 Pensez-vous que ce soit encore ici notre dessein de nous justifier devant vous ? Nous vous parlons devant Dieu en Jésus -Christ, et tout ce que nous vous disons, mes chers frères, est pour votre édification.
20 Car j’appréhende qu’arrivant vers vous, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez aussi tel que vous ne voudriez pas. Je crains de rencontrer parmi vous des dissensions, des jalousies, des animosités, des querelles, des médisances, de faux rapports, des élèvements d’orgueil, des troubles et des tumultes ;
21 et qu’ainsi Dieu ne m’humilie, lorsque je serai revenu chez vous, et que je ne sois obligé d’en pleurer plusieurs, qui étant déjà tombés en des impuretés, des fornications et des dérèglements infâmes, n’en ont point fait pénitence.