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Esther 1
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Esther 1

Élévation d’Esther, Mardochée sauve la vie du roi (chapitres 1 et 2)

Chapitre 1 — Disgrâce de la reine Vasthi

1 Et au temps d’Assuérus, de cet Assuérus qui régnait de l’Inde jusqu’à l’Éthiopie sur cent vingt-sept provinces,

Le festin royal, refus de Vasthi d’y paraître (1-12)

Et au temps. Un livre isolé comme le nôtre ne devrait pas, semble-t-il, commencer par un et. Mais l’auteur suppose connus de ses lecteurs les événements qui ont précédé (l’exil, etc.). Comparez Ézéchiel 10.1.

Assuérus, littéralement : Ahaschvérosch, Xerxès I, fils de Darius I, fils d’Hystaspe ; voir Esdras 4.6. On a quelquefois pris Assuérus pour Cyaxare ou Darius le Mède ; mais l’empire mède n’a jamais compté 127 provinces, ne s’est point étendu jusqu’en Inde et en Éthiopie, ni jusqu’aux îles de la Méditerranée (Esther 10.1) et n’a pas eu pour capitale Suse. Notre livre nous transporte dans un temps où les Perses avaient relégué les Mèdes à l’arrière-plan (Esther 1.3 ; Esther 1.14 ; Esther 1.18 ; Esther 1.19), tandis qu’auparavant les Mèdes étaient nommés avant les Perses (Daniel 6.8 ; Daniel 6.15). Dans Esther 10.2 nous retrouverons les Mèdes au premier rang ; mais voir à ce passage. Assuérus ne peut être non plus (Septante et Josèphe) Artaxerxès I Longuemain, qui dans les livres d’Esdras et de Néhémie porte un autre nom (Artaschaschta). On comprend qu’au commencement de son règne, Assuérus ait pu se montrer hostile aux Juifs (Esdras 4.6) ; mais comment, Esther étant reine, Jérusalem serait-elle demeurée dans son misérable état ? Comment Haman aurait-il pu si aisément obtenir la proscription des Juifs du même roi qui, par Néhémie, leur aurait accordé tant de faveurs ? Ce que notre livre raconte d’Assuérus rappelle tout à fait ce que nous savons par l’histoire profane du tyran fastueux, voluptueux, irréfléchi, bizarre, qui s’appelle Xerxès. Il a régné de 485 à 465. Le grand festin, par la description duquel s’ouvre notre livre, répond bien à ce qu’Hérodote nous dit (Esther 7.8) de la grande réunion à Suse, la troisième année de son règne, de tous les personnages les plus distingués de la Perse ; et si Esther n’est choisie que la septième année, c’est que les guerres contre les Grecs sont survenues entre deux. La bataille de Salamine a eu lieu en 480. Dans les inscriptions cunéiformes, Xerxès est appelé Khsajârsa nom qui signifie, comme Hérodote le dit déjà, homme martial, puissant, belliqueux.

De l’Inde jusqu’à l’Éthiopie. Hérodote (VII, 9) cite aussi les Indiens et les Éthiopiens parmi les peuples soumis à Xerxès. Cyrus avait porté ses armes jusqu’aux confins de l’Inde, mais ce n’est que Darius I qui en annexa une partie à l’empire. Quant à l’Éthiopie, Xerxès, dès le commencement de son règne, fit contre les Égyptiens révoltés une expédition qui rétablit la domination perse sur la vallée du Nil. Hérodote, VII, 65 et 69, décrit l’uniforme des Indiens et des Éthiopiens qui figuraient dans les rangs de l’immense armée de Xerxès.

C’est ici, avec Esther 8.9, la seule mention de l’Inde dans l’Ancien Testament. En hébreu Hoddou, en arabe Hind, en perse Hidhou, en syrien Hendu, en sanscrit Sindhu, pays de l’Indus. Le mot Indus lui-même signifie le fleuve.

Cent vingt-sept provinces. Il y en avait 120 sous Darius le Mède (Daniel 6.1). Ne pas confondre ces provinces avec les gouvernements d’Hérodote III, 89, qui étaient au nombre de 20 sous Darius, fils d’Hystaspe et dont chacun renfermait plusieurs provinces.

2 en ce temps-là, le roi, étant assis sur son trône royal dans Suse, la forteresse,

Assis sur son trône : dans tout l’éclat de sa magnificence royale. Sur les monuments, les rois de Perse sont toujours, même en voyage et à la guerre, représentés assis sur des sièges élevés et nous savons par Hérodote, VII, 212 et par Plutarque (Vie de Thémistocle, 43), que Xerxès dirigea les deux batailles des Thermopyles et de Salamine du haut de son trône. Voir aussi Hérodote VII, 44.

Suse la forteresse. Voir Néhémie 1.4. Cette capitale du pays d’Elam ou de la Susiane, à l’orient de la Chaldée et au nord de l’extrémité du golfe persique, avait été détruite par les Assyriens en 615. Elle renaquit de ses cendres sous Darius I, qui résolut d’y transporter le siège de son empire. Il y installa de nombreux esclaves qui la rebâtirent en exploitant comme carrière les murs des anciennes maisons. Peu d’années suffirent pour qu’elle redevint une brillante capitale. Dans ses palais, auxquels chaque nouveau souverain devait ajouter un palais nouveau, se plurent à résider tous les princes achéménides. Alexandre-le-Grand y trouva, avec des richesses inouïes, des vases d’or dans lesquels on conservait, pour indiquer l’immense étendue de l’empire perse, de l’eau du Danube et de l’eau du Nil. La forteresse et la résidence royale s’élevaient sur un monticule qui dominait au loin la plaine ; à ses pieds et dans la direction de l’orient s’étendait la ville, construite de briques séchées au soleil.

3 fit, la troisième année de son règne, un festin à tous ses princes et serviteurs, réunissant en sa présence l’armée des Perses et des Mèdes, les grands et les chefs des provinces,

L’armée : soit les officiers de l’armée, soit la garde royale, qui se composait de 2000 cavaliers d’élite, de 2000 lanciers et de 40000 fantassins (Hérodote VII, 40 et 41). Après son heureuse campagne d’Égypte, lisons-nous dans le même historien (VI, 8), Xerxès, voulant réunir sous sa main l’armée qu’il destinait à la guerre contre Athènes, convoqua une grande réunion des principaux Perses, afin de sonder leurs dispositions et de leur dire lui-même de tous points sa volonté.

Des Perses et des Mèdes : voir verset 1, note.

Les grands. Nous rendons ainsi le mot de parthemim qui ne se trouve qu’ici et dans Esther 6.9 et Daniel 1.3 ; mot d’origine perse qui signifie les premiers. On peut en rapprocher le grec prôtos.

4 et leur faisant voir la richesse et la gloire de son royaume et le faste magnifique de sa grandeur, durant nombre de jours, durant cent quatre-vingts jours.

Cent quatre-vingts jours. Les festivités, destinées à montrer aux officiers les ressources immenses dont disposait le roi, durèrent une demi-année et furent suivies d’une semaine de largesses accordées à la population entière de la capitale (versets 5 et 9). Dans le texte grec de Judith 1.5, nous lisons que Nébucadnetsar, entre deux campagnes fut 120 jours à se réjouir, lui et son armée. Hérodote (I, 126) parle d’un repas offert par Cyrus à tous les Perses et d’après Ctésias les derniers monarques perses avaient en temps ordinaire 15000 personnes à leur table.

5 Et quand ces jours furent terminés, le roi fit pendant sept jours un festin à tout le peuple qui se trouvait dans Suse, la forteresse, depuis le plus grand jusqu’au plus petit, dans la cour du jardin de la maison du roi.

Dans la cour du jardin, littéralement : Dans le parvis qui était le jardin. En Orient, les palais des rois étaient construits au milieu de parcs et de jardins enclos de murailles. Les hommes seuls furent traités en ce lieu. Pour les femmes, voir verset 9.

6 Il y avait des tentures de coton blanches et violettes suspendues par des cordons de lin blanc et pourpre à des anneaux d’argent et à des colonnes de marbre blanc ; des divans d’or et d’argent sur un pavement de marbre vert, blanc, nacré et noir,

Description du banquet des hommes (6-8)

Il y avait. Ces mots n’existent pas dans le texte, qui se compose d’une série d’exclamations : Des tentures ! … des divans ! … des boissons ! …

Description des tentures qui entouraient la partie du jardin où le festin eut lieu.

Blanches et violettes : on dirait en termes de blason argent et azur, les couleurs nationales des Perses.

Des divans d’or et d’argent : des lits, non pas recouverts d’étoffes tissées de fils d’or et d’argent, mais, d’après Hérodote IX, 82, dans la structure desquels entrait de l’or et de l’argent. Xerxès et ses généraux en emportèrent avec eux dans leur expédition contre les Grecs et ces derniers en prirent plusieurs. Il faut lire tout ce passage dans Hérodote. Pausanias s’étant rendu maître du camp de Mardonius, général de l’armée de Xerxès, ordonna aux cuisiniers de ce général de leur préparer à dîner comme pour Mardonius. Il fut obéi, mais quand il vit la magnificence des lits, des tables d’or et des coupes de la même matière et des chariots chargés de chaudières et d’autre vaisselle d’or et d’argent, il ne put s’empêcher de se récrier sur la folie des Perses, qui, n’étant point contents de tant de richesses et de tant de biens, venaient faire la guerre à des peuples qui vivaient pauvrement. D’après Ctésias, Sardanapale avait 150 lits et 150 tables d’or, dont il brûla un certain nombre avec lui.

Marbre vert, blanc… : une mosaïque.

7 des boissons versées dans des vases d’or de formes variées, et du vin royal d’une abondance royale.

Le mot rendu par festin au verset 5 signifie proprement une fête où l’on boit ; aussi les boissons sont-elles seules mentionnées ici.

8 Et ordre était donné de n’obliger personne à boire, car le roi avait prescrit à tous les grands de sa maison d’agir selon la volonté de chacun.

Et ordre était donné… : littéralement : Et le boire était selon l’ordre : Point de pression ! Ordinairement, il y avait un major de table, au commandement duquel il fallait boire. Mais en ces jours-là, lisons-nous dans Josèphe (Antiquités XI, 6), le roi ordonna à ses officiers de ne contraindre personne de boire selon la coutume des Perses. mais de laisser chacun dans la liberté d’en user comme il voudrait. Jésus Sirach fait allusion à la coutume des rois des festins (Siracide 32.1).

Selon la volonté de chacun (des conviés). À la veille d’une grande guerre, le roi cherche à capter la bonne volonté de ses sujets. Au reste, chacun avait la liberté de boire autant qu’il le voulait.

9 La reine Vasthi fit aussi un festin aux femmes, dans la maison royale du roi Assuérus.

Vasthi, en perse vahisti, la meilleure, la plus belle ou la très belle.

Le palais royal fut mis à sa disposition pour ce festin.

La seule épouse de Xerxès connue par l’histoire profane est Amestris (Hérodote VII, 61, 82), sa cousine germaine, dont le père, Otanès, un des principaux généraux perses, était un frère de Darius, elle avait épousé Xerxès avant la guerre contre la Grèce ; ses trois fils prirent part à cette expédition et étaient des hommes faits lors de la mort de leur père. Il ne peut donc en aucun cas être question de l’identifier avec Esther. Quant à notre Vasthi, il faudrait, si on veut l’identifier avec elle, admettre que ce nom de Vasthi n’est qu’un surnom et qu’elle est rentrée en grâce vers la fin de la vie de Xerxès (Hérodote IX, 111). Le même historien (IX, 108 et suivants) parle des désordres auxquels se livra Xerxès après sa malheureuse expédition. Aurions-nous là une allusion à ce qui sera raconté Esther 2.2 ; Esther 2.3 ; Esther 2.19 ?

10 Le septième jour, comme le cœur du roi était égayé par le vin, il ordonna à Méhuman, Biztha, Harbona, Bigtha et Abagtha, Zéthar et Carcas, les sept eunuques qui servaient en présence du roi Assuérus,

Le septième jour : le dernier.

Égayé par le vin. Même expression que 2 Samuel 13.28. Sur les excès de boisson des Perses, voir Hérodote I, 133 et Xénophon, Cyropédie VIII, 8, 10.

Les sept eunuques. Le nombre sept avait une valeur particulière aux yeux des Perses (verset 14 ; Esdras 7.14).

11 de faire venir la reine Vasthi en présence du roi, avec le diadème royal, pour faire voir sa beauté aux peuples et aux grands, car elle était belle.

Diadème : un haut turban se terminant en pointe.

12 Et la reine Vasthi refusa de venir selon l’ordre que le roi avait donné par les eunuques, et le roi fut fort irrité et sa colère s’enflamma au-dedans de lui.

Quand on a lu Hérodote I,18, on comprend ce refus (Candaule, roi de Lydie, qui veut faire admirer la beauté de sa femme, la montre nue à son serviteur Cygès. CR)

13 Et le roi dit aux sages qui avaient la connaissance des temps (car les affaires du roi étaient portées devant tous ceux qui connaissaient les lois et le droit,

Disgrâce de la reine (13-22)

Aux sages… : astrologues et mages. comparez la réponse de Daniel 2.28) : Il y a vraiment dans les cieux… D’autres prétendent que l’astrologie n’était point pratiquée en Perse et qu’il s’agit ici d’hommes versés dans l’histoire et les coutumes des anciens temps. La suite du verset est favorable à ce dernier sens.

Étaient portées : devaient être portées. Ceci explique pourquoi le roi n’a pas, de son chef, sévi contre Vasthi.

14 et les plus rapprochés du roi étaient Carschéna, Séthar, Admatha, Tharsis, Mérès, Marséna, Mémucan, sept princes des Perses et des Mèdes, qui voyaient la face du roi et qui tenaient le premier rang dans le royaume) :

Et les plus rapprochés. Le roi ne pouvait pas consulter directement l’ensemble des sages (tous ceux qui connaissaient, verset 13). Tout devait passer par les princes qui, seuls, voyaient la face du roi. Il y en avait sept, voir verset 9 ; Esther 2.9 et Esdras 7.14. Au-dessous du grand-vizir il y avait une sorte de conseil permanent, dont les membres étaient de véritables ministres. Ils tenaient le premier rang dans l’empire après le roi et administraient, conjointement avec lui et sous sa direction, les affaires générales. (Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, VI, page 58). Sur l’origine de ce conseil, voir Esdras 7.14, note.

15 Selon la loi que faut-il faire à la reine Vasthi pour ne s’être pas conformée à l’ordre que le roi Assuérus lui a donné par les eunuques ?

Que le roi Assuérus… On s’attendrait à la première personne : Que je lui ai donné. Mais nous avons ici une consultation officielle et qui a passé par un secrétaire.

Par les eunuques : voir verset 12. Sa résistance a eu des témoins.

16 Et Mémucan dit en présence du roi et des princes : Ce n’est pas au roi seul que la reine Vasthi a manqué, mais à l’égard des princes et de tous les peuples de toutes les provinces du roi Assuérus.

Et Mémucan. Le texte porte ici Mumecan. Il serait aventureux de déterminer l’étymologie de noms aussi variables.

Le dernier des princes nommés au verset 14 transmet au roi, dans une réunion de son conseil intime, l’opinion qui a prévalu dans le conseil général des sages.

Il n’est pas étonnant que les sages se soient accordés à blâmer Vasthi ; elle était moins à craindre que le roi, qui dans sa consultation même (verset 5), avait déjà établi la culpabilité de Vasthi.

17 Car la conduite de la reine viendra à la connaissance de toutes les femmes et les portera à mépriser leurs propres maris ; car elles diront : Le roi Assuérus a donné l’ordre de faire venir devant lui la reine Vasthi, et elle n’est pas venue. 18 Et dès ce jour les princesses des Perses et des Mèdes, qui ont appris la conduite de la reine, la citeront à tous les princes du roi, et il y aura beaucoup de mépris et de colère.

Et dès ce jour. Une fois ou l’autre toutes les femmes du royaume apprendront la chose (verset 17). Mais les princesses qui sont à la cour la savent déjà.

Mépris : des femmes pour leurs maris. Colère : des maris contre leurs femmes.

19 Si le roi le trouve bon, qu’on publie de sa part un décret royal, qu’on l’inscrive dans les lois des Perses et des Mèdes, et qu’il soit irrévocable, à savoir que Vasthi ne paraisse plus en présence du roi Assuérus, et que le roi donne sa dignité de reine à une autre meilleure qu’elle.

Les sages tiennent à un décret en bonne et due forme, parce qu’ils redoutent la vengeance de Vasthi au cas où elle rentrerait en grâce.

Irrévocable : une fois remplies les formalités Esther 8.8.

20 Et quand le décret que le roi aura fait sera connu dans tout son royaume malgré sa grandeur, toutes les femmes rendront hommage à leurs maris depuis le plus grand jusqu’au plus petit. 21 Et la chose plut au roi et aux princes, et le roi agit selon la parole de Mémucan.

Et aux princes : réunis devant le roi (verset 16). Ce que Mémucan venait de dire était déjà le résultat de leur délibération ; mais ils ajoutent que Mémucan a fidèlement rendu leur pensée.

22 On envoya des lettres à toutes les provinces du roi, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue, ordonnant que tout homme devait être maître dans sa maison et parler la langue de son peuple.

Pour créer des communications rapides entre les différentes provinces de l’empire, Darius avait établi des courriers répartis par stations, distantes entre elles d’une journée de chemin, qui portaient les ordres du roi aux satrapes et les dépêches de ceux-ci à la cour (Hérodote V, 14 ; VIII, 98). Cette institution favorisait singulièrement l’action du pouvoir central. Xénophon compare au vol des grues la rapidité des courriers royaux (Cyropédie VIII, 6, 18). Notre verset n’est que le résumé de l’édit, qui racontait probablement ce qui s’était passé.

Selon son écriture… selon sa langue, pour que nul ne pût en ignorer. La coutume des Perses d’adresser aux peuples conquis des proclamations en leurs propres langues est prouvée par les inscriptions bilingues ou trilingues des rois achéménides.

Parler la langue de son peuple. L’autorité du mari devait s’exercer jusque dans l’emploi de sa langue par les gens de sa maison et, en particulier, par sa femme. Il ne faut pas qu’une femme puisse prétexter qu’elle n’a pas compris les ordres de son mari. Voir Néhémie 13.24. Tel est le sens probable du texte. Une légère correction, ne portant que sur les points voyelles (medubbar au lieu de medabber), permettrait de supposer que l’édit se terminait par l’ordre à chaque satrape de le publier dans la langue de sa province.