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Zacharie 4
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Zacharie 4

Cinquième vision

Le candélabre et les deux oliviers.

Le sacerdoce vient d’être rétabli en la personne de Jéhosua et de ses collègues. Zacharie contemple maintenant la réinstallation de la royauté en la personne de Zorobabel, représentant de la dynastie de David. Mais à côté de Zorobabel, une place est faite, dans cette nouvelle vision, à Jéhosua, son collaborateur dans la restauration du peuple de Dieu. Ce peuple est représenté sous l’image d’un candélabre, parce que sa mission est de devenir la lumière des nations par la révélation qu’il reçoit, non seulement pour lui-même, mais pour le monde entier (comparez Ésaïe 60.3 : Les nations marcheront à ta lumière et les rois à la clarté de ton lever). De sorte que la royauté et la sacrificature sont représentées ici comme les deux moyens dont Dieu se servira pour élever Israël à la hauteur de sa mission de peuple du salut.

1 Et l’ange qui parlait avec moi me réveilla de nouveau, comme un homme qu’on réveille de son sommeil.

Me réveilla. À la suite des visions précédentes, le prophète était-il retombé dans un sommeil naturel ? Il nous paraît plus probable que cette expression signifie qu’il était sorti de l’état d’extase et revenu à son état naturel. Cet état n’est donc pas celui du sommeil proprement dit ; il est à l’extase ce que le sommeil est à la veille. Par les soins de l’ange interprète, Zacharie est de nouveau ravi en esprit et remis en état de contempler les visions de Dieu.

2 Et il me dit : Que vois-tu ? Et je dis : Voici, un candélabre tout en or, avec son bassin à son sommet, muni de ses sept lampes avec sept conduits pour chacune des lampes qui sont à son sommet.

Et il me dit… Par cette question, l’ange aiguise en quelque sorte le regard du prophète et le stimule à discerner ce qui apparaît.

Et je dis : Le prophète décrit ce qu’il découvre successivement dans le tableau qui s’offre à lui. Le texte massorétique lit et il me dit, comme si c’était l’ange lui-même qui décrivait la vision ; mais la variante d’après laquelle nous avons traduit nous parait absolument préférable.

Un candélabre. Le mot employé est celui par lequel était désigné le chandelier d’or dans le sanctuaire. Le terme de candélabre exprime mieux que celui de chandelier tout un système de lampes.

Son bassin : un réservoir d’huile en forme de boule, qui était placé au sommet du candélabre.

Ses sept lampes. Dans le chandelier du sanctuaire, les sept lampes étaient sur un seul plan horizontal ; mais on ne peut admettre qu’il en fût de même dans le candélabre contemplé par Zacharie, à cause de ce réservoir central qui alimentait toutes les lampes. Rien de semblable n’avait lieu dans le chandelier du temple, dont les lampes étaient fournies d’huile chaque jour par le sacrificateur de service. Nous devons donc plutôt nous représenter les sept lampes comme formant un cercle autour de la tige centrale, au sommet de laquelle (al rôschah) se trouvait le bassin qui les alimentait.

Sept conduits pour chacune. On a essayé de traduire le terme hébreu sept et sept dans le sens de quatorze, ce qui aurait fait deux conduits pour chaque lampe ; mais le seul sens possible est : sept conduits pour chacune des sept lampes… d’après l’usage de la langue hébraïque constaté par 2 Samuel 21.20 ; 1 Chroniques 20.6. Cela nous confirme dans la pensée que les sept lampes formaient un cercle autour du bassin servant de réservoir ; ce n’était qu’ainsi que sept conduits pouvaient conduire de ce réservoir à chaque lampe.

3 Et deux oliviers le dominent, l’un à droite du bassin, l’autre à gauche.

Deux oliviers. En quelque sorte, les deux sources de l’huile qui affluait constamment dans ce candélabre (voir au verset 14).

4 Et je repris et dis à l’ange qui parlait avec moi : Qu’est-ce que ces choses, mon Seigneur ? 5 Et l’ange qui parlait avec moi me répondit et me dit : Ne sais-tu pas ce que sont ces choses ? Et je répondis : Non, mon Seigneur.

La réponse de l’ange a pour but de stimuler l’intelligence du prophète.

6 Et il répondit et me parla, disant : Voici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel : Ni par armée, ni par force, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées.

À Zorobabel. Zacharie n’était que l’intermédiaire par lequel l’encouragement divin devait parvenir à Zorobabel. Dieu avait, tout à l’heure, encouragé Jéhosua à reprendre ses fonctions sacerdotales, malgré son indignité et celle du peuple, en lui faisant contempler le terme sublime auquel devait aboutir ce sacerdoce : le Messie et son sacrifice. Il encourage maintenant Zorobabel en lui donnant l’assurance que, malgré sa faiblesse propre et celle de la nation, le travail récemment repris de la construction du temple, ainsi que tout ce qui s’y rattache dans l’avenir, arrivera à bonne fin.

Par mon Esprit. Sans force et sans armée, Zorobabel pouvait se dire : Comment cette œuvre de relèvement réussira-t-elle ? Le Seigneur répond : Ce n’est point ici une œuvre accomplie par la force humaine ; mon Esprit seul en est l’agent.

Cette réponse est une application plutôt qu’une explication de la vision : mais celle-ci est renfermée dans celle-là, car il est évident, que l’huile découlant des oliviers dans le candélabre est ici, comme en général dans l’Écriture, l’emblème du Saint-Esprit que Dieu déclare être la seule force nécessaire à Zorobabel et au peuple. Comparez les expressions d’Apocalypse 1.4, les sept esprits qui sont devant le trône et Apocalypse 1.20, les sept chandeliers qui sont les sept églises.

7 Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel ? Plus rien qu’une plaine. Et il élèvera la pierre au sommet, aux acclamations de : Grâce, grâce sur elle !

Grande montagne. Zorobabel voit devant lui une œuvre qui lui paraît impossible à accomplir, semblable à une montagne inaccessible que contemple sur son chemin le voyageur. Par la puissance de l’Esprit divin agissant en lui, cette montagne deviendra aussi facile à franchir qu’une plaine. Comparez les expressions proverbiales semblables Matthieu 21.21 ; 1 Corinthiens 13.2.

Il élèvera la pierre… C’est ici la pierre principale qui doit figurer au fronton du temple. Il en avait été parlé dans la vision précédente comme étant, dès maintenant, l’objet de toute la sollicitude de Dieu et portant en elle la marque de cette protection spéciale. Zorobabel reçoit de la bouche de Dieu l’assurance qu’il aura certainement la joie de hisser cette pierre à la place qui lui est destinée, et cela, aux acclamations de tout le peuple réuni pour cette cérémonie.

Grâce, grâce sur elle ! Littéralement : Grâce, grâce à elle ! Le peuple sent bien, après les catastrophes passées, que cet édifice ne sera durable qu’autant que la faveur divine reposera sur lui.

8 Et la parole de l’Éternel me fût adressée en ces mots :

L’ange déclare ici sans image à Zorobabel ce qui était renfermé dans la figure précédente : l’achèvement, par ses soins, de la construction du temple.

Tu connaîtras. En voyant consommée l’œuvre qui lui paraissait impossible, Zorobabel comprendra que cette vision n’était pas un vain songe, mais que l’ange qui lui fait cette promesse était réellement l’envoyé de l’Éternel.

9 Les mains de Zorobabel ont posé les fondements de cette maison, et ses mains l’achèveront, et tu connaîtras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous. 10 Car, qui dédaignerait le temps des petites choses ? Ils se sont réjouis en voyant le fil à plomb dans la main de Zorobabel, ces sept-là, les yeux de l’Éternel, eux qui parcourent toute la terre !

Qui dédaignerait… ? Ce n’était point seulement pour la construction du temple, c’était pour toute l’œuvre de la restauration d’Israël, que Zorobabel avait besoin d’apprendre à contempler sans découragement le temps des petites choses.

Ils se sont réjouis… Quel motif pour Zorobabel de se réjouir du spectacle qu’il a sous les yeux, au lieu de s’en attrister, comme il le faisait sans doute, que la pensée surprenante qu’il y a de la joie jusque dans le cœur de l’Éternel, en contemplant cette œuvre si chétive à vues humaines ! Le serviteur ne se réjouirait-il pas de ce dont se réjouit le Maître ?

Le fil à plomb : Pour bâtir le temple.

Ces sept là. Ces mêmes sept yeux de l’Éternel dont il a été parlé 3.9 et dont il est dit qu’ils étaient fixés sur cette pierre.

Qui parcourent la terre. En contemplant la terre, la toute-science divine n’y rencontre rien qui égale en prix à ses yeux cet humble travail de Zorobabel construisant l’édifice auguste auquel est attaché le salut du monde.

11 Et je répondis et je lui dis : Qu’est-ce que ces deux oliviers à la droite du candélabre et à sa gauche ?

Une chose excite encore la sérieuse curiosité du prophète : Que sont les deux oliviers qui dominent, à droite et à gauche, le chandelier ? L’ange ne répond rien à cette question. Que signifie ce silence ? Il ne peut, à nos yeux, signifier qu’une chose : c’est que nous sommes ici en face d’un saint mystère, d’un arrhèton (non-dit, en grec). Nous ne pouvons donc admettre aucune des explications ordinairement données, comme si ces oliviers représentaient le sacerdoce et la royauté, ou l’église judéo-chrétienne et l’église pagano-chrétienne. Les deux sources suprêmes de l’Esprit Saint qui fait vivre le peuple de Dieu ne peuvent être que l’Éternel et l’ange de l’Éternel. Dans les visions précédentes, les deux personnes de l’Éternel et de son ange ont été, à chaque instant, présentées comme agissant en faveur du peuple. L’huile provient simultanément des deux, de même que dans le Nouveau Testament, il est dit de l’Esprit qu’il procède du Père et du Fils (Jean 15.26).

12 Et je repris la parole et lui dis : Qu’est-ce que ces deux grappes d’olivier auprès des deux entonnoirs d’or desquels l’or découle ?

Un second point qui préoccupe Zacharie, ce sont les deux branches terminées chacune par une grappe d’olives et qui aboutissent aux deux entonnoirs formant les ouvertures latérales du réservoir. Ici, la réponse est nettement donnée par l’ange.

Deux grappes d’olives. Le sens du mot hébreu que nous traduisons par grappes est incertain : il se rapproche beaucoup du mot qui signifie épi ; c’est sans doute le rameau avec la grappe qui le termine. Les olives laissaient couler l’huile dont elles étaient gonflées dans deux réceptacles qui la conduisaient au réservoir ; l’huile découlait sans pression, goutte à goutte, comme de l’or liquide.

13 Et il me parla, disant : Ne sais-tu pas ce que c’est ? Et je dis : Non, mon Seigneur. 14 Et il dit : Ce sont les deux fils de l’onction qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre.

Les deux fils de l’onction. Ce sont les deux charges du sacerdoce et de la royauté, représentées en ce moment par Jéhosua et Zorobabel. Il les appelle littéralement les fils de l’huile, les hommes jouissant du privilège de l’onction. Le souverain sacrificateur portait en Israël le nom de Haccohen hammaschiach : le sacrificateur oint (Lévitique 4.5, etc.) et le roi, celui de Meschiach Jehova : l’oint de Jéhova (2 Samuel 1.14 etc.). Ces deux charges sont en effet les organes des grâces et des forces abondantes que Dieu veut répandre sur son peuple. On pourrait rattacher le sacerdoce à la personne de l’ange de l’Éternel qui a intercédé pour le peuple au chapitre 1 et la royauté à l’Éternel lui-même. Dans la vision Apocalypse chapitre 11, les deux prophètes qui luttent avec l’Antéchrist et qui sont représentés comme un nouveau Moïse et un nouvel Aaron, portent aussi le nom de fils de l’onction, sans doute parce qu’Aaron représentait le sacerdoce et Moïse la royauté.

Qui se tiennent auprès du Seigneur… pour recevoir les ordres qu’ils doivent exécuter.