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Zacharie 3
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Zacharie 3

Quatrième vision

Le souverain sacrificateur Jéhosua accusé par Satan devant l’ange de l’Éternel

Ce chapitre est composé de deux parties, dont l’une renferme la vision proprement dite (versets 1 à 5) et l’autre une déclaration de l’ange de l’Éternel au souverain sacrificateur, Jéhosua (versets 6 à 10).

La vie israélite avait deux organes constitutifs : la sacrificature, destinée à représenter le peuple devant, Dieu ; et la royauté, représentant la majesté divine devant le peuple. Afin donc que la restauration du peuple fût complète et que le peuple rétabli pût accomplir sa mission, ces deux charges principales devaient être mises en état de fonctionner de nouveau d’une manière aussi normale que le permettait l’état des choses. Nous ne devons donc pas nous étonner qu’après avoir assisté, dans les visions précédentes, au rétablissement du peuple dans la Terre Sainte, nous soyons appelés à contempler maintenant, par l’œil du prophète, la réinstallation de la sacrificature. Rien ne pouvait soutenir et stimuler le peuple dans l’accomplissement de sa tâche actuelle, comme l’assurance que l’ange de l’Éternel présidait lui-même à ces faibles commencements de restauration et qu’il lui rendait cette sacrificature instituée par Moïse et dont l’exercice avait été forcément suspendu pendant les 70 années de l’exil. Sans doute, le sanctuaire n’étant pas encore rebâti, les sacrificateurs ne pouvaient offrir l’encens dans le Lieu saint, ni le souverain sacrificateur se présenter devant l’arche pour y faire une fois l’année, l’expiation des péchés du peuple. Mais ce qui ne pouvait se faire en réalité, l’Éternel pouvait le montrer à son prophète et, par lui, au peuple, s’accomplissant sous forme de vision. Le sanctuaire dans lequel Jéhosua paraît devant l’ange de l’Éternel, dans la vision suivante, n’est donc pas un Lieu très saint déjà existant ; c’est celui qui existera plus tard, lorsque le peuple aura rempli sa tâche de reconstruire le sanctuaire ; ou plutôt, c’est le sanctuaire idéal dont celui-là ne sera que la représentation visible. Jéhosua est là en sa qualité de souverain sacrificateur ; son titre est expressément relevé ; et il se tient devant l’ange de l’Éternel, c’est-à-dire comme remplissant une fonction officielle. Il ne doit donc pas devenir souverain sacrificateur ; il l’est par droit d’hérédité, mais il doit de nouveau être divinement investi de cette charge après l’interruption qu’elle a subie et le peuple doit sentir qu’il possède de nouveau, sinon le Lieu très saint où Jéhosua fonctionnera, du moins la personne sainte qui peut accomplir pour lui l’expiation.

1 Et il me fit voir Jéhosua, le souverain sacrificateur, qui se tenait devant l’ange de l’Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour lui faire opposition.

Il me fit voir. Le sujet ne peut être que l’ange interprète, intermédiaire entre le prophète et la vision soit pour lui montrer, soit pour lui expliquer celle-ci (comparez 4.1).

L’ange de l’Éternel. Il ne représente pas ici le peuple, en tant qu’intercesseur, comme au chapitre 1, mais Dieu lui-même, au nom duquel il reçoit l’adoration du peuple.

Satan : littéralement : l’Adversaire, car l’article dont ce mot est précédé montre qu’il n’est pas pris ici comme nom propre, mais comme qualificatif. Le verbe hébreu, d’où il vient, signifie s’opposer à, attaquer (Psaumes 38.21 ; Psaumes 109.14) ; le substantif est employé souvent dans le sens usuel d’adversaire. Avec l’article, il prend le sens de l’Adversaire proprement dit, dans le sens absolu du mot ; comparez Job 1.7 ; 2.2. L’Écriture nous apprend qu’il y a non seulement des êtres d’une nature supérieure à l’homme mais qu’entre ces êtres il existe des rapports de subordination ; elle donne le nom d’archanges ou chefs d’anges à ceux qui occupent parmi eux la position la plus élevée et comme une partie de ces êtres, dans l’épreuve que toute créature libre doit subir, a persisté dans l’obéissance et que l’autre s’est jetée dans la révolte, il doit, des deux parts, y avoir des chefs exerçant une influence plus ou moins étendue sur les anges qui se sont rattachés à eux. Satan apparaît comme le plus élevé des esprits révoltés. Jésus a reconnu son grand pouvoir non seulement sur les anges déchus, mais encore sur notre terre, en l’appelant le Prince de ce monde. Nous renvoyons à Genèse chapitre 3 et à Job chapitre 1, passages qui prouvent suffisamment que l’idée de Satan chez les Hébreux n’a pas été, empruntée par eux à la religion persane pendant l’exil, comme on l’a souvent prétendu. D’après cela, Satan est à la fois l’adversaire de Dieu, de son œuvre sur la terre et de ceux qui sont soit les agents, soit les objets de celle-ci. C’est en cette qualité qu’il se présente ici dans le sanctuaire comme il le fait Job chapitres 1 et 2, dans le ciel même.

Se tenait à sa droite. L’accusateur se tenait, en général, à la droite de l’accusé (Psaumes 110.6).

Pour lui faire opposition : comparez Apocalypse 12.10, accusateur des élus. Il voulait empêcher le rétablissement du culte lévitique, condition de vie indispensable du peuple israélite et pour cela il cherchait a montrer que Jéhosua n’était pas digne d’être investi de nouveau de la fonction sacerdotale. Or, la personne du souverain sacrificateur était le centre du sacerdoce tout entier.

2 Et l’Éternel dit à Satan : Que l’Éternel te tance, Satan, que l’Éternel te tance, lui qui a fait choix de Jérusalem ! Celui-ci n’est-il pas un tison arraché du feu ?

L’Éternel dit… : Que l’Éternel… Nous avons déjà vu dans le chapitre précédent (versets 8 et 9) l’Éternel distingué de l’ange qui agit et parle comme l’Éternel ; il en est de même ici. C’est l’Éternel, c’est-à-dire l’ange de l’Éternel, qui parle ; et il en appelle à l’Éternel comme à celui qui doit reprendre l’Adversaire.

Te tance (comparez Jude 1.9) : te réprimande. Il y avait une singulière audace a chercher la ruine d’un homme qui venait d’être l’objet de la grâce de l’Éternel, quand il l’avait tiré de la fournaise de la captivité ; et ce n’était pas seulement, ni même essentiellement, à Jéhosua qu’en voulait Satan, c’était au peuple entier ; c’est pourquoi l’ange rappelle à Satan l’élection de Jérusalem, avant même de lui parler de la faveur accordée à Jéhosua.

3 Or Jéhosua était vêtu d’habits sales et se tenait devant l’ange.

On se demande quelles raisons Satan pouvait avoir à avancer pour appeler le courroux de Dieu sur Jéhosua : nous l’apprenons ici.

Vêtu d’habits sales. On connaît les règlements sévères relatifs au costume que devait revêtir le souverain sacrificateur, chaque fois qu’il fonctionnait devant l’Éternel (comparez Exode 28.1-43 ; Lévitique 16.4) : tiare de fin lin avec la lame d’or ; chemise de fin lin, etc. Or, dans ce cas-ci, Jéhosua était vêtu d’habits couverts d’ordures (c’est ce qu’indique littéralement le mot hébreu ). Nous ne pouvons discerner sûrement, d’après le texte, si ces vêlements étaient ses habits sacerdotaux, ou si c’étaient des vêtements ordinaires avec lesquels il était entré devant l’Éternel, parce qu’il avait négligé de se revêtir de son costume. Quoiqu’il en soit, cette violation du décorum divin attirait à Jéhosua la peine de mort et c’était là le motif que faisait valoir contre lui l’Adversaire. Il n’est pas difficile de comprendre le sens de ce symbole. Cette souillure extérieure est l’emblème de la souillure morale soit du sacerdoce, soit du peuple entier, car le souverain sacrificateur est la personnification la plus élevée de l’un et de l’autre. L’idée est donc celle-ci : que ni le peuple revenu de captivité, ni les sacrificateurs qui s’approchent de Dieu pour lui, ni Jéhosua lui-même ne sont dignes de subsister devant l’Éternel et de continuer à être les objets de ses faveurs.

Se tenait devant l’ange : sans avoir rien à répondre, comme la pécheresse de l’Évangile devant Jésus (Jean 8.1 et suivants).

4 Et celui-ci répondit et parla à ceux qui se tenaient devant lui, disant : Enlevez de dessus lui les habits sales. Et il lui dit : Regarde, j’ai fait passer de dessus toi ton iniquité et t’ai revêtu d’habits de fête.

C’est l’ange de l’Éternel qui prend sa défense, comme Jésus celle de la pécheresse.

Ceux qui se tenaient devant lui. Il s’agit des simples anges qui l’entouraient comme ses serviteurs.

Enlevez de dessus lui… Le premier acte de grâce de la part de l’ange est d’enlever, le second est de donner. Il commence par faire enlever ce qui constitue la faute, c’est l’emblème de l’absolution divine prononcée sur le coupable. Puis il donne ce qui constitue l’état de justice, les vêtements purs avec lesquels Jéhosua aurait dû se présenter devant lui ; c’est l’emblème de la position de juste que Dieu rend au sacrificateur et au peuple sincèrement humiliés. Après cela, rien ne pourra plus s’opposer à ce qu’il fonctionne désormais devant Dieu, comme souverain sacrificateur, en faveur du peuple.

Regarde… L’acte n’existe encore que sous la forme de l’ordre donné au serviteur. Cependant Jéhosua doit l’envisager comme déjà accompli et se voir purifié et juste avant de l’être en effet.

D’habits de fête. Le terme signifie proprement habits qu’on ôte, c’est-à-dire des vêtements qu’on ne porte qu’exceptionnellement et que l’on dépose une fois l’occasion passée, pour reprendre les habits ordinaires.

5 Et je dis : Qu’ils lui mettent une tiare pure sur sa tête !
Et ils posèrent la tiare pure sur sa tête, et ils le revêtirent d’habits ; et l’ange de l’Éternel était présent.

L’intérêt du prophète est si vivement sollicité par la scène dont il est témoin qu’il ne peut s’empêcher d’y prendre part (comparez Ésaïe 6.5 ; Ésaïe 6.8 ; Ésaïe 6.11) : Et je dis. On a pensé que ces mots signifiaient Et j’ai dit, c’est-à-dire : J’ai ordonné et qu’ils étaient la continuation du discours de l’ange. Mais il faudrait dans ce cas : Qu’ils te mettent… sur ta tête…

Tiare. Le mot employé ici (tsaniph) désigne ordinairement la coiffure des rois et des princes (Job 29.14), mais il a la même racine que celui qui désigne habituellement la coiffure du souverain sacrificateur (mitsnépheth, Exode 28.1). C’était sur le devant de cette tiare qu’était fixée la lame d’or portant ces mots : Sainteté à l’Éternel (Exode 28.38). Aussi comprend-on l’intérêt que met le prophète, sacrificateur lui-même, à ce que cette pièce du vêtement sacerdotal, qui rappelait si expressément la sainteté, gloire d’Israël, ne soit point oubliée.

Ils posèrent la tiare. Ils commencent par ce qu’il y a de plus en vue, la tête.

Était présent : non seulement pour montrer que cet acte de ses serviteurs était bien le sien, mais aussi parce qu’il avait quelque chose d’important à ajouter à la suite de cette scène.

Comment ne pas penser ici à l’enfant prodigue dépouillé de ses haillons par les serviteurs de son père et revêtu par eux de la plus belle robe ! Comment ne pas penser surtout à Celui qui a porté sur lui le péché du monde et qui a rapporté du tombeau à la fois sa justice et la nôtre !

6 Et l’ange de l’Éternel fit cette déclaration à Jéhosua :

Le discours suivant est le vrai but de toute la vision, car c’est ici la réinstallation de Jéhosua et des sacrificateurs qui l’entourent dans la plénitude de leur office. L’absolution qui venait de leur être accordée n’était que la condition indispensable de cette rentrée en charge. Pour pouvoir s’approcher de Dieu en faveur du peuple, le sacrificateur doit avoir accès auprès de lui pour lui-même, ce qui suppose sa pleine justification personnelle.

7 Ainsi parle l’Éternel des armées : Si tu marches dans mes voies et si tu gardes mes préceptes, toi aussi tu administreras ma maison et tu garderas mes parvis, et je te donnerai accès parmi ces assistants.

Toi aussi tu administreras… L’Éternel replace Jéhosua dans la plénitude des droits et des devoirs qu’avaient possédés tous ses pères.

Ma maison : non seulement le temple qui va être rebâti, mais tout le peuple comme maison vivante de l’Éternel (Jérémie 12.7 ; Osée 8.1).

Tu garderas mes parvis : de toute impiété et idolâtrie. On se rappelle les abominations par lesquelles avaient été souillés, avant la captivité, les parvis de l’Éternel (Ézéchiel 8.1-18).

Accès. On traduit parfois : Je te donnerai des guides, ou des conducteurs, ou des assistants parmi ceux-ci… ce qui signifierait que Dieu donnera à Jéhosua des aides et des gardiens parmi les anges présents à cette scène (verset 1). Mais le sens d’accès est plus conforme à l’usage ordinaire du mot hébreu. Jéhosua reçoit le droit de s’approcher du trône divin absolument comme ces anges qui l’entourent habituellement.

8 Écoute, Jéhosua, souverain sacrificateur, toi et tes collègues qui siègent devant toi ! Car ce sont des hommes servant de signes, parce que je vais faire venir mon serviteur Germe.

Écoute : Ce que l’ange de l’Éternel venait de promettre à Jéhosua était déjà quelque chose de grand, mais il va lui révéler quelque chose de plus grand encore et c’est pourquoi il l’invite à redoubler d’attention.

Toi et tes collègues. Ces derniers sont les chefs des classes de sacrificateurs (comparez Ézéchiel 8.16). Les mots qui siègent devant toi ne disent point qu’ils soient présents en ce moment, car Dieu ne dit pas : Écoutez mais : Écoute ; le sens est qu’ils forment le collège habituellement présidé par Jéhosua. Mais c’est à eux non moins qu’à lui que s’applique ce que l’Éternel va dire.

Des hommes servant de signes : littéralement, des hommes de présage (comparez Ésaïe 8.18). Cette expression remarquable s’applique aux sacrificateurs ; elle est expliquée par ce qui suit.

Mon serviteur Germe. C’est ici sans aucun doute le même personnage qui est désigné de ce nom Ésaïe 4.2 (voir note ; comparez Ésaïe 11.1 ; Ésaïe 53.2) ; Jérémie 23.5 ; Jérémie 33.15. Le Messie est présenté ici comme le sacrificateur suprême dont tous les sacrificateurs israélites précédents n’étaient que les précurseurs et les types. D’autre part, on ne peut méconnaître que le nom de Germe le caractérise en même temps comme le rejeton par excellence de la famille de David, qui doit en opérer le relèvement ainsi que celui de tout le peuple ; il apparaît donc ici en sa double fonction de sacrificateur et de roi, mais la première fonction est le trait dominant dans ce tableau et c’est à elle aussi que se rattache ce qui suit (voir fin du verset 9).

9 Or voici une pierre que j’ai mise devant Jéhosua ; sur cette unique pierre sont sept yeux ; je vais sculpter sa gravure, dit l’Éternel des armées, et j’effacerai l’iniquité de ce pays en un seul jour.

Voici une pierre… Les mots suivants que j’ai mise devant Jéhosua montrent que l’ange de l’Éternel s’adresse ici non plus à Jéhosua lui-même, mais au prophète et à tous ceux que le prophète doit instruire. Par cette pierre on a entendu souvent le Messie (comparez Ésaïe 28.16 ; mais il ne nous paraît pas possible que, dans deux versets qui se suivent, le même personnage soit représenté par deux images aussi différentes que celles d’un rejeton et d’une pierre. L’expression placée devant Jéhosua ne conviendrait pas non plus au Messie. On a pensé aussi que cette pierre pouvait être une pierre précieuse placée sur le nouveau pectoral faisant partie du costume du souverain sacrificateur (verset 5) et qui remplacerait les douze pierres de l’ancien pectoral, comme Juda représentait en ce moment la totalité du peuple ; la mention d’une gravure, qui va suivre, peut être alléguée en faveur de ce sens, mais l’expression devant Jéhosua ne s’explique pas bien ; il faudrait : sur le cœur de Jéhosua. Comme le Talmud parle d’une pierre qui aurait tenu la place de l’arche dans le Lieu très saint, on a supposé qu’il s’agissait ici de cette pierre ; mais ce n’est là qu’une fable qui doit peut-être son origine à notre passage même. On doit se rappeler que chez les deux prophètes Aggée et Zacharie, la grande préoccupation était l’œuvre de la reconstruction du temple. La pierre dont il est ici question ne peut donc être que la principale pierre du fondement, la pierre d’angle (Psaumes 118.22), ou la pierre qui doit former le fronton de l’édifice lorsqu’il sera achevé. Ce qui nous parait décider en faveur du second sens, c’est que cette même pierre revient au 4.7 et évidemment pour désigner la pierre du sommet. Il est bien plus significatif et encourageant pour le peuple de voir d’avance, par l’œil du prophète la pierre de l’achèvement que celle qui ne marquait que le commencement du travail. Cette pierre qui doit couronner l’édifice est déjà là, toute taillée de par la main de l’Éternel et sous le regard de Jéhosua, qui doit puiser dans cette vue la confiance dont il a besoin en recommençant son sacerdoce.

Sur cette unique pierre sont sept yeux : les sept yeux de l’Éternel, c’est-à-dire la plénitude de sa sollicitude et de sa prévoyance. Les passages Ésaïe 11.2 et Apocalypse 5.6 ne présentent qu’une analogie lointaine avec le nôtre et ne doivent pas en déterminer l’explication.

Mais ce n’est pas assez pour l’Éternel d’assurer Jéhosua et Israël des soins de sa Providence en faveur de l’œuvre à laquelle ils travaillent ; ils doivent en avoir la preuve en quelque sorte sous leurs yeux et c’est pourquoi la gravure choisie par l’Éternel pour orner cette pierre formant le fronton de l’édifice, doit être précisément la représentation de ces sept yeux. L’expression : Je vais sculpter, montre que cette gravure est encore à exécuter dans la vision même et peut-être aussi dans la réalité. L’Éternel donne ainsi au peuple la garantie de l’heureuse consommation de l’œuvre commencée.

J’effacerai l’iniquité. Comme le Messie est le sacrificateur suprême, dont les sacrificateurs antérieurs n’étaient que l’imparfaite représentation, son œuvre essentielle sera le parfait sacrifice d’expiation dont les sacrifices de victimes dans l’ancienne alliance n’étaient que le prélude.

En un seul jour. Il y avait un jour où le souverain sacrificateur juif accomplissait l’expiation de tous les péchés de l’année pour le peuple entier. C’est à ce jour que fait allusion l’ange de l’Éternel quand il parle de ce jour unique où par le sacrifice du Messie il effacera complètement et pour toujours l’iniquité de la terre. L’expression : de ce pays, peut sans doute se rapporter littéralement à la Terre Sainte seulement ; mais si l’on tient compte de l’extension prédite du peuple de Dieu dont feront partie, au temps du Messie, beaucoup de nations (2.11), il est impossible de restreindre strictement, le sens de ce terme à la Terre Sainte proprement dite.

10 En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et sous le figuier.

En ce jour-là vous vous inviterez… La réconciliation des hommes avec Dieu leur Père est le fondement de leur paix entre eux. C’était un trait de l’âge d’or du peuple d’Israël, au temps du règne de Salomon, que chacun était alors assis sous sa vigne et sous son figuier (1 Rois 4.25). Michée s’était également servi de cette image dans la description du règne messianique (Michée 4.1) ; Zacharie la relève de nouveau, mais en y ajoutant un trait original, celui des invitations mutuelles que s’adresseront les uns aux autres les membres du peuple de Dieu. C’est l’emblème, non seulement de la sécurité et de la paix, mais aussi de la charité et de l’affection mutuelles : les deux conditions du parfait bonheur. Il est intéressant de rappeler ici ce que raconte le Talmud de la manière dont se passait la fin du jour des expiations : lorsque toutes les cérémonies étaient accomplies, le peuple reconduisait chez lui le souverain sacrificateur avec des démonstrations de joie ; celui-ci recevait ses amis pendant que les jeunes gens et les jeunes filles se répandaient dans les vergers et dans les vignes avec des chants et des danses.