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1 Samuel 16
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de 1 Samuel 16

Rejet de Saül (chapitres 16 à 31)

Chapitre 16 — Onction de David et son appel chez Saül

Ici commence la troisième partie du livre, qui raconte d’une part la série des faits par lesquels s’est consommé graduellement le rejet de Saül et de l’autre les circonstances qui ont amené progressivement David à prendre dans le cœur du peuple la place que Saül y avait occupée au commencement et qui ont ainsi préparé son avènement.

L’Esprit qui avait reposé sur Saül passe, par une cérémonie semblable, sur David, ce jeune berger dédaigné dans sa famille, mais dont les sentiments religieux s’étaient développés dans la solitude. Son éducation pour sa royauté future se fait, d’un côté, par les exploits que Dieu lui donne l’occasion d’accomplir, de l’autre, par les persécutions que lui attire la jalousie de Saül. C’est ainsi que, par les admirables dispensations de la Providence, tandis que l’un descend graduellement du trône, l’autre en monte successivement les degrés. Ce double mouvement est le sujet de la dernière partie de notre livre.

1 Et l’Éternel dit à Samuel : Jusqu’à quand mèneras-tu deuil sur Saül ? Et moi, je l’ai rejeté afin qu’il ne règne plus sur Israël. Remplis d’huile ta corne et va ; je t’envoie chez Isaï, Bethléémite, car j’ai vu parmi ses fils le roi qu’il me faut.

Onction de David (1-13)

Remplis d’huile ta corne. Cet ordre doit montrer à Samuel qu’il n’est plus dans la volonté de Dieu en s’arrêtant à pleurer si longtemps sur Saül.

2 Et Samuel dit : Comment irais-je ? Saül l’apprendra et il me tuera. Et l’Éternel dit : Tu prendras avec toi une génisse et tu diras : C’est pour offrir un sacrifice à l’Éternel que je suis venu.

Un sacrifice. La séparation de l’arche d’avec le Tabernacle faisait qu’il n’y avait plus à cette époque de sanctuaire central. L’ordre de l’Éternel était pour Samuel au-dessus des lois rituelles.

3 Et tu inviteras Isaï au sacrifice ; et moi je te ferai connaître ce que tu auras à faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai. 4 Et Samuel fit ce que l’Éternel avait dit ; il vint à Bethléem, et les Anciens de la ville accoururent inquiets au-devant de lui et dirent : Est-ce quelque chose de bon qui t’amène ?

L’inquiétude qu’éprouvent les Anciens provient sans doute de ce qu’ils craignent que quelque crime ait été commis, semblable au meurtre dont il est parlé Deutéronome 21.1, qui devait être expié par une immolation accomplie par le sacrificateur. Samuel, en vertu de son office de juge (au sens restreint), qu’il conserva jusqu’à sa mort, faisait sans doute de temps en temps des visites dans les villes d’Israël, pour y régler les affaires et spécialement pour réparer les fautes dont on avait négligé de purifier le pays.

5 Et il dit : Quelque chose de bon ; je suis venu pour sacrifier à l’Éternel ; sanctifiez-vous et venez avec moi au sacrifice. Et il sanctifia Isaï et ses fils et les invita au sacrifice.

Sanctifiez-vous : Josué 3.5, note.

Et il sanctifia Isaï… Comme c’est Samuel qui préside lui-même à la purification de cette famille, il est probable que c’était chez elle qu’il avait demandé l’hospitalité et que ce fut là le motif apparent pour lequel il l’invita spécialement au sacrifice. Isaï, d’après 1 Samuel 17.12, doit avoir été un vieillard extrêmement âgé et en quelque sorte un patriarche en Bethléem, ce qui pouvait expliquer aux yeux du peuple le choix que Samuel fit de sa maison.

6 Et, quand ils furent entrés, il vit Éliab et dit : Certes, voilà l’oint de l’Éternel devant lui.

Et quand ils furent entrés : dans la maison d’Isaï, après le sacrifice. La viande du sacrifice fut consommée en ce cas dans des repas de famille particuliers. Samuel prit part au repas qui eut lieu dans la maison d’Isaï et la scène suivante se passa par conséquent en famille.

On voit clairement ici combien le sentiment personnel des prophètes se distingue de la voix de Dieu ; comparez 2 Samuel 7.3-4.

7 Et l’Éternel dit à Samuel : Ne regarde pas à sa figure et à sa haute taille, car je l’ai écarté ; il ne s’agit pas de ce que l’homme voit, car l’homme regarde le visage et l’Éternel regarde le cœur. 8 Et Isaï appela Abinadab, et le fit passer devant Samuel ; et il dit : L’Éternel n’a pas non plus choisi celui-ci. 9 Et Isaï fit passer Samma, et il dit : L’Éternel n’a pas choisi non plus celui-ci. 10 Et Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel, et Samuel dit à Isaï : L’Éternel n’a pas choisi ceux-ci. 11 Et Samuel dit à Isaï. Sont-ce là tous tes garçons ? Et il dit : Il reste encore le plus petit, et il fait paître les brebis. Et Samuel dit à Isaï : Envoie-le chercher ! Car nous ne prendrons point place, qu’il ne soit là.

Personne n’avait songé à faire venir des champs le jeune David.

12 Et il l’envoya chercher. Et il était blond avec de beaux yeux et beau à voir. Et l’Éternel dit : Lève-toi, oins-le, car c’est lui !

Blond. On a souvent rapporté le terme hébreu à la couleur des cheveux. Mais il paraît ressortir de 1 Samuel 19.13, 1 Samuel 19.16 que David avait les cheveux noirs (voir à ce passage) ; ce terme se rapporte donc plutôt au teint clair et florissant de sa figure. Les Orientaux ont en général le teint basané.

13 Et Samuel prit la corne d’huile et l’oignit au milieu de ses frères ; et l’Esprit de l’Éternel saisit David depuis ce jour et dans la suite. Et Samuel se leva et s’en alla à Rama.

Au milieu de ses frères : sans dire ni à eux ni à David quel était le sens de cette onction. On pouvait y voir une consécration de David à la vocation de fils de prophète (1 Samuel 10.5).

Et dans la suite. Ces mots font ressortir ce qui le distingua de Saül.

14 Et l’Esprit de l’Éternel se retira d’avec Saül, et un mauvais esprit venu de l’Éternel le troublait.

David appelé chez Saül (14-23)

Un mauvais esprit. Il nous paraît que les mots désignent une maladie mentale sous forme de sombre mélancolie, résultant d’une force divine qui agissait sur la conscience de Saül. On a pensé aussi d’après l’histoire de Michée (1 Rois 22.19 et suivants) que ces termes désignent un esprit malin auquel Dieu permit de s’emparer de Saül.

15 Et les serviteurs de Saül lui dirent : Voici, un mauvais esprit de Dieu te trouble.

Reconnais qu’il y a autre chose ici qu’une maladie naturelle.

16 Que notre Seigneur parle ! Tes serviteurs sont devant toi ; ils chercheront quelqu’un qui sache jouer de la harpe ; et quand le mauvais esprit de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et cela te fera du bien.

Sont devant toi : prêts à tout faire pour ton service. On voit par 1 Samuel 10.10 que Saül était accessible à l’influence musicale. Cependant ses serviteurs ne comptent pas seulement sur la musique pour le soulager, mais aussi sur l’influence religieuse (verset 18 : l’Éternel est avec lui).

17 Et Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi donc un homme qui soit bon musicien et amenez-le-moi. 18 Et l’un des serviteurs répondit : Voici, j’ai vu un fils d’Isaï, Bethléémite, qui sait jouer ; c’est un homme vaillant, un guerrier, parlant bien, un bel homme, et l’Éternel est avec lui.

Un guerrier : un homme capable de faire des actes de force, tels que ceux que David raconte à Saül (1 Samuel 17.34).

19 Et Saül envoya des messagers à Isaï, pour lui dire : Envoie-moi David, ton fils, qui est avec les brebis ! 20 Et Isaï prit un âne chargé de pain, une outre de vin et un chevreau, et l’envoya à Saül par David, son fils.

En Orient on ne se présentait jamais les mains vides devant un supérieur, pas plus que devant Dieu.

21 Et David arriva chez Saül et se présenta devant lui ; et Saül le prit en affection et il devint son écuyer. 22 Et Saül fit dire à Isaï : Laisse David à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux ! 23 Et quand un esprit [venu] de Dieu était sur Saül, David prenait sa harpe et jouait, et Saül se calmait et se trouvait bien et le mauvais esprit se retirait de lui.

Cette bénédiction accordée à Saül fut changée plus tard par sa faute en une nouvelle occasion de péché et de condamnation.