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Aloès
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

(Nombres 24.6 ; Proverbes 7.17, etc.)

Genre d’arbre dont Tournefort compte quatorze espèces ; celui dont il est question dans la Bible n’est pas l’aloès de nos jardins, mais un arbre des Indes, le bois d’aloès appelé aussi bois d’aigle. Il a de huit à dix pieds de hauteur ; sa cime est couronnée d’une touffe de feuilles ovales, dentelées, épaisses et longues d’environ quatre pieds ; ses fleurs, d’un rouge mêlé de jaune ou de blanc, exhalent un parfum délicieux ; son fruit est de la grandeur d’une cerise ; de sorte que c’est un des plus beaux arbres qui existent. L’aloès a une sève extrêmement amère, et son écorce recouvre trois couches de bois différentes ; la couche extérieure est noire, dure et pesante ; la seconde est brune, très poreuse et pleine d’une résine odoriférante ; enfin l’intérieur du bois a une odeur aromatique extrêmement forte. Les anciens faisaient déjà grand cas de cette dernière couche et l’estimaient plus que l’or. On s’en sert pour parfumer les habits, les appartements, etc., soit en le réduisant en poudre, soit en le brûlant, soit en en mettant de petits morceaux appelés calumbaks dans les objets que l’on veut parfumer : on garde ordinairement ces calumbaks dans des flacons pour empêcher l’odeur de s’évaporer.

Balaam, pour indiquer combien le peuple d’Israël est agréable à son Seigneur, et précieux devant lui, le compare à des arbres d’aloès que l’Éternel a plantés (Nombres 24.6). Parmi les attraits que la femme de mauvaise vie met en usage pour séduire, Salomon lui fait dire qu’elle a parfumé son lit d’aloès (Proverbes 7.17). La myrrhe, l’aloès et la casse sont dans les vêtements de la reine chantée (Psaumes 45.8) ; et l’épouse du Cantique (4.14), dit que la myrrhe, l’aloès et tous les parfums aromatiques se trouvent dans le jardin de son époux. Quand le corps de notre Seigneur eut été descendu de la croix (Jean 19, 39), Nicodème apporta de la myrrhe et de l’aloès, non pour embaumer le corps, mais pour mettre ces aromates dans les linges (v. 40), afin de conserver le corps jusqu’après le sabbat.