Chapitre 46 Chapitre 48Jugement de Babylone
1 Descends et assieds-toi dans la poussière, vierge, fille de Babel ! Assieds-toi à terre, faute de trône, fille de Chaldée ! Car désormais on ne t’appellera plus la délicate, la voluptueuse. 2 Saisis les meules et va moudre la farine ; relève ton voile, retrousse la traîne de ta robe, découvre tes jambes pour traverser les rivières.
3 Ta nudité sera mise à jour et ta honte sera visible ; je vais exercer ma vengeance, sans me heurter contre personne.
4 Quant à nous, notre sauveur s’appelle l’Éternel-Cebaot, le Saint d’Israël.
5 Reste assise en silence et enfoncée dans les ténèbres, fille de Chaldée ! Car désormais on ne t’appellera plus la reine des empires.
6 J’étais irrité contre mon peuple, j’avais repoussé mon héritage et les avais livrés entre tes mains : tu ne leur témoignas aucune pitié, même sur les vieillards tu fis peser lourdement ton joug.
7 Et tu disais : "À jamais je serai souveraine !" parce que tu ne prenais rien de tout cela à cœur et ne pensais nullement à la fin.
8 Or maintenant, écoute donc ceci, amie des plaisirs, qui trônes en sécurité et dis en toi-même : "Moi et personne hors de moi ! Je ne serai pas réduite au veuvage ni n’éprouverai la privation d’enfants !"
9 Eh bien, ces deux coups te frapperont soudain, le même jour : privation d’enfants et veuvage ; dans toute leur étendue ils t’atteindront, malgré la multiplicité de tes magies et le nombre infini de tes sortilèges.
10 Tu avais foi dans ta malfaisance, tu disais : "Personne ne me voit !" Ta sagesse, ta science t’ont égarée, et ainsi tu pensais en toi-même : "Moi et personne que moi !"
11 C’est pourquoi, un malheur s’abat sur toi que tu ne sauras prévenir, une catastrophe t’atteint que tu ne pourras conjurer ; la ruine t’accable soudain, sans que tu l’aies prévue.
12 Relève-toi donc au moyen de tes sortilèges et de tes nombreuses magies auxquelles tu as consacré tes forces depuis ta jeunesse ; peut-être réussiras-tu à en tirer profit, peut-être recouvreras-tu ta puissance.
13 Tu t’es épuisée à force de faire des projets ; qu’ils se lèvent donc et te sauvent, ces contemplateurs du ciel qui observent les étoiles, qui pronostiquent à chaque lunaison ce qui doit t’arriver.
14 Mais les voilà devenus comme du chaume, que l’incendie a consumé, ils ne peuvent se préserver des atteintes de la flamme ; ce n’est pas du charbon pour se chauffer, ni un brasier devant lequel on puisse s’asseoir.,
15 Voilà à quoi te servent ceux pour qui tu t’es mise en frais ; ceux qui trafiquèrent avec toi depuis ta jeunesse errent chacun de son côté, personne ne vient à ton secours.
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