Appuyez sur Entrée pour rechercher ou ESC pour annuler.

Comparateur biblique
1 Pierre 0.0

1 Pierre 0.0 comparé dans 29 versions de la Bible.

Les « Louis Segond »

Les Bibles d'étude

Les « autres versions »

1 Pierre 0.0 (SAC)

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PIERRE

L’apôtre saint Pierre ayant appris les peines et les persécutions que les fidèles répandus dans les provinces du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie, souffraient de la part des Gentils, se crut obligé de leur écrire pour les consoler et les fortifier dans la foi. Il paraît qu’il leur envoya cette lettre par Silas ou Silvain, et qu’il fut pressé par le départ précipité de ce disciple, puisqu’au v. 12 du chap. V, il s’excuse de la brièveté de sa lettre, dont lui-même fait le sommaire en ce peu de paroles ; Vous déclarant et vous protestant que la vraie grâce de Dieu est celle dans laquelle vous demeurez fermes. En effet, il en emploie la plus grande partie à établir la grandeur de la grâce de leur vocation, sur le choix que Dieu a fait d’eux, lorsque actuellement ils étaient ses ennemis ; sur le prix du sang de Jésus-Christ, par lequel ils ont été délivrés de l’esclavage du péché, et faits enfants de Dieu ; sur l’excellence des grâces du Saint-Esprit, sur la participation qu’ils ont aux promesses faites aux patriarches par l’assurance de jouir de la vie éternelle, dont la résurrection de Jésus-Christ leur est un gage très-assuré. En conséquence, il les exhorte à supporter patiemment les maux de la vie présente, à les regarder comme des moyens dont Dieu se sert pour les purifier et les associer aux souffrances de son Fils, et les rendre comme lui les cohéritiers de sa gloire ; il les invite à s’y préparer par une vie nouvelle, dont la sainteté et l’innocence puissent fermer la bouche aux calomnies des ennemis de leur foi ; et, pour y réussir, il leur prescrit des règles pour se conduire avec sagesse dans les différents états où ils se trouvent ; il leur ordonne à tous d’obéir avec respect à toutes les puissances que Dieu a établies sur eux ; aux serviteurs, de servir fidèlement leurs maîtres ; aux femmes, d’être soumises à leurs maris, de s’abstenir d’ornements d’or ; et à tous généralement de s’entr’aimer les uns les autres, de souffrir avec soumission les afflictions et les persécutions ; aux pasteurs, de se conduire avec un entier désintéressement, et de gouverner leur troupeau avec charité et avec douceur, etc. Tout ceci est traité avec la majesté et la gravité qui conviennent à la prééminence de la dignité de cet apôtre ; le style en est serré, précis ; on y voit un zèle et une véhémence tout apostoliques ; mais il y a quelques hébraïsmes, qui en rendent certains endroits obscurs et difficiles à bien entendre.

La plus commune opinion soutient que cette lettre est écrite de Rome, la dixième année après la mort de Jésus-Christ, la quarante-troisième année de l’ère vulgaire, avant le départ de saint Marc. Ce sentiment est appuyé sur ce que l’apôtre dit, chap. V, v. 13 : L’Église qui est dans Babylone, et qui est élue comme vous, et mon Fils Marc vous saluent ; or, sous ce nom, on prétend que saint Pierre a voulu, ainsi que l’apôtre saint Jean, dans son Apocalypse, chap. XVII, v. 18, désigner la ville de Rome, où Eusèbe assure que saint Pierre alla prêcher l’Évangile, sous l’empire de Claude, et d’où il écrivit cette lettre (voyez lib. II, cap. XIII et XIV) ; et c’est à ce voyage qu’on applique ce qui est dit dans les Actes, chap. XII, v. 17, qu’après que saint Pierre fut sorti de la prison où Hérode l’avait fait mettre, il partit pour s’en aller en un autre lieu ; ce qui convient assez au nom de chrétien, dont se sert ici saint Pierre, chap. IV, v. 16, qui a commencé d’être en usage pour la première fois à Antioche, l’an 41 de l’ère vulgaire (voyez Actes, XI, 26), environ neuf ans après la mort de Jésus-Christ ; mais, comme le même apôtre, dans sa seconde lettre, chap. III, v. 1, dit que c’est la seconde lettre qu’il écrit à ces peuples, et qu’il est évident que cette dernière lettre fut écrite dans son dernier voyage de Rome, l’an 66 de l’ère vulgaire, trente-trois ans après la mort de Jésus-Christ, peu de temps avant son martyre (voyez Épître II, chap. I, v. 14 et 15) ; plusieurs ont douté si cette première lettre n’a pas été écrite de Rome, peu de temps avant sa seconde, n’y ayant pas d’apparence que cet apôtre leur eût cité une lettre écrite plus de vingt ans auparavant. D’autres prétendent que saint Pierre a écrit sa première lettre de Babylone, métropole de la Syrie, ou de Babylone dans l’Égypte, ne pouvant concevoir quelle avait été la raison pour laquelle cet apôtre aurait caché aux nouveaux chrétiens, auxquels il écrit, le lieu de sa demeure, ni pourquoi il l’aurait qualifié d’un nom odieux ; d’autant plus que tout ce que l’on allègue ci-dessus des Actes, chap. XII, v. 17, et du nom de chrétien, dont il se sert dans cette Épître, chap. IV, v. 16, ne détruit point l’idée naturelle, que l’on peut avoir, qu’elle est en effet écrite de Babylone. Mais la même difficulté qu’on a proposée sur le sentiment commun, que cette Épître fit écrite en l’an 43 de l’ère vulgaire, subsiste toujours ; car, qu’elle soit écrite de Rome, ou de Babylone, c’est toujours dans la même année ou environ ; et ainsi cette époque ne peut point convenir avec ce que l’apôtre dit dans sa seconde lettre, chap. III, v. 1. Cette lettre a été reçue généralement de toutes les Églises chrétiennes, et l’on n’a jamais douté qu’elle ne fût véritablement l’ouvrage de saint Pierre (voyez Origène rapporté par Eusèbe, lib. III, cap. III, et lib. VI, cap. XVI). Elle est citée par Tertullien, lib. Scorp., sous ce nom : Petrus ad Ponticos ; par saint Clément d’Alexandrie, Strom., lib. I, et Pœdag., lib. II, cap. VI ; par saint Irénée, advers. Hœres., lib. IV, cap. XXXVII ; et par tous les Pères qui les ont suivis, et dans tous les catalogues dressés par les conciles de Laodicée, de Carthage, et de Rome, etc.

1 Pierre 0.0 (GBT)

Ire ÉPÎTRE
DE L’APÔTRE
SAINT PIERRE

La première Épître de saint Pierre est adressée à tous les chrétiens, mais particulièrement aux Juifs convertis de l’Asie Mineure. Elle a pour but de leur rappeler la sainteté de leur vocation et la nécessité de tout souffrir plutôt que de perdre la foi. Elle respire la force et l’autorité qui conviennent au Prince des apôtres. On croit qu’elle fut écrite de Rome, vers l’an 43 de Jésus-Christ.

1 Pierre 0.0 (DBY)

Introduction à 1 Pierre

5 chapitres

1. Son auteur et ses destinataires

a) Son auteur

L’auteur de l’épître se présente de la façon suivante : « Pierre, apôtre de Jésus Christ » (chap. 1.1). Le vrai nom de ce serviteur était Simon (de l’hébreu Siméon : « entendu »). Le nom Pierre (en grec : « pierre », en araméen : Céphas) fut donné à l’apôtre par le Seigneur Jésus (Jean 1.41, 42). Pierre figura parmi les premiers disciples du Seigneur (Marc 1.16-18). Originaire de Bethsaïda (Jean 1.44), mais vivant à Capernaüm (Marc 1.21, 29), il exerçait le métier de pêcheur. Il était marié et plus tard, comme apôtre, il emmena sa femme avec lui au cours de ses voyages (Marc 1.30 ; 1 Cor. 9.5). Par le moyen de son frère André, Pierre rencontra le Seigneur ; avec Jacques et Jean, il devait constituer le cercle le plus intime des disciples de Jésus (Jean 1.42 ; Marc 5.37 ; Matt. 17.1 ; 26.37). Dans les quatre listes des apôtres, Pierre est nommé le premier (Matt. 10.2 ; Marc 3.16 ; Luc 6.14 ; Actes 1. 13).

Doté d’une forte personnalité, dévoué totalement à son Seigneur, Pierre éprouva pourtant plus d’une humiliation, en raison de son zèle impulsif (Matt. 14.28-31 ; 16.16-23 ; 26.33, 34 ; Jean 18.10, 11). Lorsqu’il renia son maître, qui se trouvait alors devant ses accusateurs, Simon connut la plus grave chute de sa vie (Luc 22.54-62). Mais après la résurrection, le Seigneur rencontra personnellement Pierre (Luc 24.34 ; 1 Cor. 15.5) ; puis ils eurent un entretien public (Jean 21. 15-22), au cours duquel le Seigneur renouvela, en le complétant, le mandat qu’il avait confié autrefois à son disciple (comp. Matt. 16.19 ; Luc 22.32).

Dans la première partie des Actes des apôtres (chap. 1 à 12), Pierre est le principal instrument employé par le Saint Esprit pour répandre l’évangile, parmi les Juifs (Actes 2), les Samaritains (Actes 8) et aussi les Gentils (Actes 10). Mais il avait reçu avant tout « l’apostolat de la circoncision », comme nous le voyons en Galates 2. 7-9, c’est-à-dire le ministère destiné aux Juifs. Aussi, pendant les années qui suivirent, l’apôtre exerça son service dans différentes régions, principalement parmi ses compatriotes. Toutefois, nous ne possédons que peu de détails sur le déroulement de son activité à cette époque. Les deux épîtres dont Pierre est l’auteur constituent les ultimes témoignages à l’égard de ce serviteur.

La première mention claire de cette lettre se trouve chez Polycarpe de Smyrne déjà (env. 70-155), dans un écrit que cet évêque adressa aux Philippiens. Irénée (env. 140-202), Clément d’Alexandrie (env. 150-215), Tertullien (env. 160-220) et Origène (env. 185-254) attestent aussi que Pierre est l’auteur de cette épître.

Plus récemment, des voix critiques se sont élevées pour contester cette tradition ancienne : en remarquant la pureté de la langue grecque qui caractérise l’épître et ses similitudes avec les lettres de Paul, des commentateurs refusent de reconnaître la paternité de Pierre! Pourtant, la plupart des érudits s’accordent pour rejeter des arguments de cette nature. L’auteur se présente en tant que témoin oculaire des souffrances de Christ (chap. 5.1), il rappelle l’annonce relative à l’Assemblée qui lui a été faite par le Seigneur (chap. 2.4, 5 ; comp. Matt. 16.18), de même que le mandat de pasteur qu’il lui a confié (chap. 5.1-4 ; comp. Jean 21.15-17). On peut encore faire de nombreux parallèles entre le contenu de cette première épître et les discours de Pierre, tels qu’ils sont transcrits dans le livre des Actes des apôtres.

b) La date et le lieu de sa rédaction

Selon une tradition ancienne, Pierre aurait passé les dernières années de sa vie à Rome, où il serait mort en martyr. Cependant, aucune preuve n’existe à ce sujet. Paul, qui a écrit plusieurs de ses épîtres de Rome, ne mentionne jamais Pierre. En 2 Timothée 4.11, signalant d’abord la seule présence de Luc auprès de lui, l’apôtre des nations constate : « Dans ma première défense (c’est-à-dire : comparution devant les tribunaux), personne n’a été avec moi, mais tous m’ont abandonné » (v. 16). Pierre aurait-il compté parmi ces « tous » ? C’est inconcevable. Pourtant, la plupart des exégètes continuent d’affirmer que Pierre fut mis à mort à Rome peu après la composition de sa première épître. Nous ne possédons aucune indication quant à la date de rédaction; mais on admet généralement que cette lettre a été écrite au cours des années 60-64.

Pierre lui-même indique Babylone comme étant son lieu de séjour lorsqu’il dit : « Celle qui est élue avec vous à Babylone, vous salue » (chap. 5.13). Ce verset a suscité les opinions les plus diverses. Qui est cette « élue » ? De nombreux commentateurs ont suggéré que l’appellation se rapporterait à l’assemblée locale ; pourtant, dans le Nouveau Testament, l’élection divine concerne toujours et uniquement les croyants pris individuellement, jamais l’assemblée considérée dans son ensemble (comp. Rom. 8.33 ; 16.13 ; Eph. 1.4 ; Col. 3.12 ; 1 Thess. 1.4 ; 2 Thess. 2.13 ; Tite 1.1 ; 1 Pierre 1.2 ; 2 Pierre 1.10). Pierre parle ici très certainement de sa propre femme, qu’il emmenait, selon 1 Corinthiens 9.5 (comp.   Jean 1 et 13), avec lui, à l’occasion de ses voyages.

Mais de quelle façon faut-il comprendre le terme « Babylone » ? Très tôt déjà, en se fondant en particulier sur Apocalypse 14.8 ; 17.1-9 et 18.2, on a voulu y voir une désignation voilée, mystique, de Rome, la ville aux sept collines. Mais Jean n’a écrit le livre de l’Apocalypse que 25 à 30 années plus tard ; et rien n’indique que cette appellation ait eu cours auparavant. Toutefois, ceux qui soutiennent que Pierre séjourna à Rome doivent nécessairement recourir à cette explication (voir : L’apôtre Pierre et Rome).

Selon certains exégètes, Babylone serait une ville située au nord de l’Égypte. Les habitants auraient donné à leur cité le même nom que celui de la capitale babylonienne.

Selon l’explication la plus plausible, on trouve ici une mention de la fameuse cité construite au bord de l’Euphrate; pourtant la plupart des érudits rejettent aujourd’hui cette idée. Il est vrai qu’à cette époque, Babylone avait perdu de son éclat, mais la ville fut habitée jusque vers 1000 apr. J.C., avant d’être réduite en un monceau de ruines. D’après Josèphe (env. 37-100 ; Antiquités Judaïques 15.3.1), des milliers de Juifs résidaient encore à Babylone. Un passage du livre des Actes (chap. 2.9) mentionne notamment la présence de Juifs de Mésopotamie. Par conséquent, des croyants se trouvaient très vraisemblablement à Babylone. Apôtre de la circoncision, Pierre les visitait. Il écrivit son épître dans ce lieu.

c) Ses destinataires

La première épître de Pierre est adressée « à ceux de la dispersion, du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie » (chap. 1.1). Toutes ces régions étaient situées au centre et au nord de l’Asie mineure, c’est-à-dire à l’intérieur des frontières de la Turquie actuelle. Il n’est pas possible de déterminer d’une façon absolue la situation géographique de ces lieux, parce que nous ne savons pas si ces noms recouvrent les anciens territoires des tribus ou les provinces romaines. Nous ne savons pas non plus si Pierre rencontra les croyants qui habitaient dans ces contrées. En étudiant le Nouveau Testament, le lecteur ne découvre aucune description de voyages entrepris dans ces régions.

Contrairement à l’épître aux Romains par exemple, la première épître de Pierre n’est pas adressée à tous les croyants domiciliés dans un endroit particulier. Pierre ne donne pas non plus un message aux assemblées d’une région, à la façon de Paul quand il rédige l’épître aux Galates. Les croyants « de la dispersion » (chap. 1.1, 17 ; 2.11) étaient des Juifs qui avaient été amenés à la foi au Seigneur Jésus. De ce fait, ils pouvaient être considérés à double titre comme étrangers : en effet, en tant que Juifs de la dispersion, ils vivaient en dehors de leur pays, la Palestine; de plus, comme chrétiens, ils avaient reçu, par la foi, une espérance vivante, céleste. Apôtre de la circoncision, Pierre était chargé d’un mandat particulier, celui d’apporter aux Juifs le message de la grâce et du salut de Dieu en Christ. Tel est le contenu de la lettre qui nous occupe, comme Origène l’avait déjà remarqué. Malgré tout, de nombreux érudits soutiennent aujourd’hui que cette épître est adressée à certains chrétiens issus des nations ou à un groupe disparate formé de chrétiens d’entre les nations et d’entre les Juifs.

2. Son sujet et son but

Le Seigneur Jésus n’avait pas seulement remis à Pierre les clés du royaume des cieux. Il lui avait également donné le mandat de paître le troupeau et d’en prendre soin (Jean 21). Pierre devait encore fortifier ses frères (Luc 22. 32). Dans l’épître, l’exécution de ces tâches est présentée en quatre étapes :

  1. Pierre rappelle aux croyants leur position bénie, céleste, devant Dieu,
  2. il les instruit à propos des relations et devoirs qui leur sont dévolus, comme étrangers dans ce monde,
  3. l’apôtre explique que pendant leur vie ici-bas, les croyants sont placés sous le juste gouvernement de Dieu,
  4. il encourage ses frères à la patience dans les souffrances.

Homme pratique, Pierre s’occupe davantage de la marche que de la doctrine, bien que celle-ci soit partout sous-jacente. Il parle toujours du Seigneur Jésus comme de la personne que nous devons contempler. Christ a laissé pour les siens un exemple à suivre. (Chap. 1.11, 19, 20 ; 2.4, 21-25 ; 3.18-22 ; 4.1.)

Le thème des « souffrances » se trouve dans toute l’épître. Pierre rappelle plusieurs fois les souffrances de Christ : chapitres 1.11 ; 2.21 ; 4.1 ; 5.1. Mais l’apôtre exhorte aussi à la patience dans les souffrances. Il ne pense pas au côté officiel des persécutions qui allaient bientôt commencer, sous les règnes de plusieurs empereurs romains, et dont furent victimes les chrétiens. Pierre considère plutôt :

  • les épreuves que Dieu envoie pour éprouver la foi (chap. 1.6, 7),
  • les souffrances résultant de la conscience envers Dieu (chap. 2.19),
  • les souffrances pour la justice (chap. 3.14),
  • les souffrances pour le nom de Christ (chap. 4.12-14),
  • et les souffrances endurées de la part de l’adversaire, le diable (chap. 5. 8-10).

Mais Pierre place aussi devant ses lecteurs la gloire à venir qui suit ces souffrances. Toutefois l’enlèvement des croyants dans la maison du Père ne constitue pas le sujet de l’apôtre. Conformément au caractère de cette épître qui présente le royaume de Dieu, nous découvrons plutôt la manifestation de la gloire de Christ, à sa venue sur la terre, au début du Millénium (chap. 1.7 ; 4.13 ; 5.4).

Les versets 12 et 13 du chapitre 4 peuvent être considérés comme un passage clé : « Bien-aimés, ne trouvez pas étrange le feu ardent qui est au milieu de vous, qui est venu sur vous pour votre épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire ; mais, en tant que vous avez part aux souffrances de Christ, réjouissez-vous, afin qu’aussi, à la révélation de sa gloire, vous vous réjouissiez avec transport. »

3. Ses particularités

a) Quelques mots clés

Différentes notions importantes de cette épître ont déjà été signalées. Nous donnons ci-dessous un bref tableau des principaux mots clés :

  • Souffrances/souffrir (15 fois) : chap. 1.11 ; 2.19, 20, 21, 23 ; 3.14, 17, 18 ; 4.1 (2 ×), 13, 15 ; 5.1, 9, 10.
  • Gloire/glorifier (14 fois) : chap. 1.7, 8, 11, 21, 24 ; 2.12 ; 4.11 (2 ×), 13, 14, 16 ; 5.1, 4, 10.
  • Conduite/se conduire (7 fois) : chap. 1.15, 17, 18 ; 2.12 ; 3.1, 2, 16.

b) Le nom de chrétien

L’unique passage du Nouveau Testament, dans lequel le terme « chrétien » est employé par un croyant, se trouve en 1 Pierre 4.16. Mis à part ce verset, le nom revient encore deux fois dans le Nouveau Testament. Mais il est alors prononcé par des incrédules (Actes 11.26 ; 26.28).

4. Analyse succincte de son contenu

I. 1 Pierre 1.1, 2 :Salutation
II. 1 Pierre 1.3 à 2.10 :Bénédictions et privilèges des élus de Dieu
III. 1 Pierre 2.11 à 3.12 :Relations des croyants en tant qu’étrangers dans le monde
IV. 1 Pierre 3.13 à 4.19 :Consolation et espérance dans les souffrances pour Christ
V. 1 Pierre 5.1-11 :Troupeau et berger
VI. 1 Pierre 5.12-14 :Conclusion.

Tiré de « Vue d’ensemble du Nouveau Testament»,
Arend Remmers, EBLC Chailly-Montreux Suisse

1 Pierre 0.0 (AMI)

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PIERRE

La première épître de saint Pierre a été utilisée de très bonne heure dans l’Église ; saint Clément de Rome, saint Polycarpe, le Pasteur d’Hermas s’en inspirent visiblement. L’attribution au chef des apôtres ressort de la seconde épître (III, 1) et des affirmations très nettes de saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien, etc. Eusèbe, au IVe siècle, déclare que l’épître est incontestée. Les réminiscences évangéliques, les ressemblances avec les discours de Pierre dans les Actes, la simplicité d’âme, l’humilité, l’ardent amour du Christ qui s’y révèlent apportent à la tradition une confirmation qui n’est pas négligeable. L’élégance relative de la langue semble à certains faire difficulté ; il ne faudrait pourtant pas exagérer à plaisir la prétendue médiocrité intellectuelle de Pierre ; il devait connaître le grec, couramment parlé en Galilée ; d’ailleurs il affirme qu’il a eu recours aux bons offices de Silvain (V, 12), jadis disciple de saint Paul (Actes, XV, 22 ; II Corinthiens I, 19) à qui on peut attribuer avec probabilité la rédaction. La présence à Rome avec Silvain de l’évangéliste saint Marc, devenu disciple de Pierre après l’avoir été de Paul, expliquent sans doute les réminiscences pauliniennes qui se remarquent dans l’épître, sans parler de la diffusion des enseignements du Docteur des Gentils dans les Églises où il avait prêché l’Évangile et particulièrement à Rome.

C’est dans la capitale de l’empire qu’à été écrite la première épître de saint Pierre ; le nom de Babylone (V, 13) est un symbole transparent (comparer Apocalypse XIV, 8 ; XVII 5 ; XVIII 2) ; elle est adressée aux communautés d’Asie Mineure, composées surtout, mais non exclusivement, de chrétiens d’origine païenne. Ils ont à souffrir de la part, tant des païens que des Juifs (I, 6 ; IV, 12, etc.) ; ils ont besoin d’être encouragés et invités à ne pas retomber dans les désordres où ils vivaient avant leur conversion : II, 11-12 ; IV, 2 suiv. Cependant la persécution proprement dite n’est pas en vue, ainsi qu’il ressort de la manière dont l’épître parle de l’autorité civile : II, 13-15. Il faut donc la placer avant l’incendie de Rome (juillet 64) et la persécution de Néron. Comme d’autre part l’influence des lettres aux Romains et aux Éphésiens n’est pas douteuse, la date la plus probable est 63 ou 64.

La première captivité de saint Paul avait alors pris fin ; l’apôtre voyageait en Orient ou peut-être en Espagne ; c’est ce qui expliquerait qu’il n’ait pas écrit lui-même à ces Églises d’Asie Mineure dont il était le fondateur. L’allure générale de l’épître est d’une grande noblesse, dans sa simplicité. Il en émane un parfum évangélique qui a été remarqué depuis longtemps.

Langues étrangères