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Hébreux 0.0 (SAC)

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX

Les Juifs nouveaux convertis de la Judée et de Jérusalem ayant été ébranlés par la persécution et la perte de leurs biens, par les fausses maximes de quelques faux apôtres, qui leur prêchaient que l’on pouvait allier les observations judaïques avec le christianisme, et élevaient fort haut l’ancienne loi au préjudice de la nouvelle, prétendant que la première avait été donnée par le ministère des anges, publiée par Moïse, et que le sacerdoce ancien avait été établi de Dieu dans la personne d’Aaron, et perpétué dans sa famille par une succession non interrompue ; que le tabernacle et le temple avaient été consacrés et sanctifiés par la présence de Dieu, et destinés à lui offrir des sacrifices pour la sanctification et le salut des hommes ; l’apôtre saint Paul, qui avait déjà travaillé à soulager les fidèles dans la perte de leurs biens par les aumônes qu’il leur avait envoyées tant de la Macédoine que de l’Achaïe, crut qu’il était aussi de son devoir de les détromper des erreurs dans lesquelles ces faux docteurs avaient tâché de les jeter, et de détruire les préjugés avantageux qu’ils leur avaient inspirés pour les observances judaïques ; c’est ce que l’apôtre fait par cette lettre, dans laquelle il prouve la divinité de Jésus-Christ, son excellence au-dessus des anges, la préférence que l’on doit donner à sa méditation au-dessus de celle de Moïse ; il leur fait voir combien son sacerdoce est au-dessus de celui d’Aaron ; combien le sacrifice de la croix est au-dessus des sacrifices des animaux ; l’entrée du ciel par Jésus-Christ au-dessus de celle du tabernacle et du sanctuaire. Enfin il encourage les fidèles nouvellement convertis, soutient leur foi, les console, et les fortifie par l’exemple de la fermeté, du courage, de la patience, et de la foi des anciens justes et des premiers patriarches. (Voyez chap. XI.)

Cette lettre fut écrite, selon l’opinion la plus commune et la plus généralement reçue, par l’apôtre saint Paul, lorsqu’il était captif à Rome pour la première fois, à peu près dans le même temps qu’il écrivit aux Éphésiens et à Philémon, c’est-à-dire la vingt-neuvième année après la mort de Jésus-Christ, l’an 63 de l’ère vulgaire.

Plusieurs des anciens Pères soutiennent que l’apôtre a écrit cette lettre en hébreu ou syriaque, qui était alors la langue vulgaire des Juifs auxquels il l’écrivait ; et ceux même qui ne le croient pas auteur du texte grec qui nous reste, assurent qu’on y reconnaît l’apôtre, par rapport au fond de la doctrine, à la sublimité de ses allégories sur les cérémonies et les sacrifices de l’ancienne loi, et même par rapport à des faits et à des circonstances qui lui sont propres et particulières, comme ce qu’il dit de sa captivité et de ses liens, de la délivrance de Timothée, de l’espérance où il est d’aller bientôt en Judée, et du salut qu’il envoie aux Juifs de la part des frères d’Italie, chap. III, v. 3, 19, 23 et 24 ; quant aux allusions faites sur des étymologies grecques de noms propres, comme celle du v. 1, chap. VII, et de quelques idiotismes grecs, comme ceux des v. 15, 16 et 17 du chap. IX, qui ne conviennent pas à un auteur qui écrit en hébreu, ces mêmes Pères les rejettent sur l’interprète grec, dont le nom leur a été absolument inconnu : car les uns prétendent que le style grec de cette lettre a beaucoup de rapport à celle que saint Clément a écrite aux Corinthiens ; d’autres croient qu’elle a été traduite par saint Luc ; Tertullien, lib. de Pudicitia, l’attribue à saint Barnabé ; et saint Jérôme, qui doute si le texte grec est l’ouvrage de l’apôtre saint Paul, n’hésite pas à dire que, quoi qu’il en soit, on n’a jamais douté dans l’Orient que cette Épître ne fût au fond l’ouvrage de cet apôtre, et qu’elle n’y soit reçue comme canonique ; ainsi pensait saint Augustin. Eusèbe, avant eux, l’avait insérée au nombre des quatorze lettres de saint Paul, ainsi que saint Cyrille de Jérusalem, Cateches. IV. Elle a été reçue par les conciles de Laodicée, de Carthage, de Rome sous Gélase, et enfin le dernier concile général de Trente. Elle est citée par saint Clément d’Alexandrie, par Tertullien, par saint Irénée, par Origène, par saint Hilaire, par saint Athanase, et par presque tous les autres Pères qui les ont suivis.

Hébreux 0.0 (GBT)

ÉPÎTRE
DE SAINT PAUL
AUX HÉBREUX

Saint Paul adresse cette Épître aux Juifs nouvellement convertis. Il redresse leurs erreurs en établissant la divinité de Jésus-Christ, la prééminence de son sacerdoce et la dignité de son sacrifice ; il fortifie leur courage par l’exemple de la foi des anciens patriarches. Selon l’opinion la plus commune, cette Épître fut écrite de Rome. vers l’an 63 de Jésus-Christ.

Hébreux 0.0 (DBY)

Introduction à l’épitre aux Hébreux

13 chapitres

1. Généralités

L’épître aux Hébreux est une des plus belles lettres du Nouveau Testament. Dans cet écrit, le Seigneur Jésus Christ occupe la place centrale. Cependant, un tel livre compte aussi parmi les plus difficiles. Pour bien saisir le contenu de l’épître, une connaissance approfondie du service divin judaïque sous l’ancienne alliance s’avère nécessaire.

a) Ses destinataires

Débutant sous la forme d’une prédication écrite, le texte de l’épître aux Hébreux se termine de la même façon qu’une lettre. Ni l’auteur, ni les destinataires ne sont mentionnés.

La désignation : « Aux Hébreux » n’apparaît que dans les dernières années du 2e siècle, chez Clément d’Alexandrie (env. 150-215). Comme aucun autre nom ne nous est connu, cette appellation doit remonter à une tradition très ancienne. Mais qui étaient ces Hébreux et où demeuraient-ils ?

On emploie le mot « Hébreux » afin de désigner les Israélites, c’est-à-dire les descendants d’Abraham (comp. Gen. 14.13 ; Phil. 3.5). Toutefois, l’appellation « épître aux Hébreux » n’a pas été donnée à ce texte uniquement en raison de ses nombreuses citations de l’Ancien Testament. Très familiers avec les textes de l’Ecriture sainte, les destinataires de la lettre étaient sans doute, selon les propos mêmes de l’auteur, des gens issus du peuple d’Israël. C’est ce que montre l’emploi des expressions: les « pères », les « prophètes » (Héb. 1.1), les « anciens » (Héb. 11.2), comme aussi l’utilisation des noms de Moïse, Josué et Aaron, qui tous appartenaient au peuple d’Israël.

Les destinataires de l’épître étaient toutefois parvenus à la conviction que le chemin divin du salut n’était pas le service de Dieu sous l’ancienne alliance, mais la foi au Seigneur Jésus Christ (Héb. 2.1-4 ; 3.1, 6 ; 4.1, 2, 14-16 ; 6.1-3 ; 10.13-25). En Romains 11.1-5, l’apôtre Paul parle de ces chrétiens comme d’un « résidu selon l’élection de la grâce ». Mais sous une forte pression extérieure, liée aux persécutions dont ils souffraient, ces croyants étaient exposés au danger de s’éloigner du christianisme pour retourner au judaïsme (Héb. 6.4-8 ; 10.26-31). Le risque demeurait particulièrement grand pour les personnes qui avaient bien fait profession de christianisme, mais ne possédaient pas une foi vivante dans le Rédempteur Jésus Christ.

Dans les deux épîtres de Pierre, les Juifs convertis auxquels s’adresse l’apôtre sont désignés par les termes « ceux de la dispersion » : ces croyants séjournaient parmi les nations. Les destinataires de l’épître aux Hébreux, quant à eux, vivaient en Palestine (voir chap. 10.11, 34 (comp. Actes 8.1) ; 13.12, 13). La lettre leur est adressée pour les enseigner, les exhorter et les encourager.

b) Son auteur

L’auteur de l’épître aux Hébreux ne donne pas son nom. Qui peut bien avoir écrit cette lettre ? De nombreuses suppositions ont été avancées : Paul, Luc, Barnabas (c’est l’avis de Tertullien), Apollos (selon Martin Luther), Silas, ou même Aquilas et Priscilla.

La plupart des érudits des temps modernes excluent Paul de la liste, parce que le contenu, la structure et le langage de cette épître ne sont pas « pauliniens ». L’ancienne tradition alexandrine attribue pourtant la lettre à l’apôtre Paul. Certains faits appuient cette hypothèse : l’auteur connaissait bien Timothée (Héb. 13.23), et Pierre, écrivant aussi à des croyants d’entre les Juifs, mentionne une lettre que Paul leur a fait parvenir (2 Pierre 3.15). Cependant les destinataires de l’épître aux Hébreux étaient des judéo-chrétiens de Palestine, alors que Pierre écrivait à « ceux de la dispersion » (1 Pierre 1.1) ; ces derniers, par conséquent, vivaient hors de Palestine ! Si Paul est l’auteur de l’épître aux Hébreux, on peut comprendre qu’il garde l’anonymat : il était l’apôtre des nations, tandis que Pierre était celui des Juifs (Gal. 2.7, 8).

Il n’en reste pas moins vrai que l’auteur de cette épître n’est pas nommé. Inspiré par le Saint Esprit, ce texte a certainement permis de présenter le Seigneur Jésus seul, en tant qu’apôtre et souverain sacrificateur de notre confession (Héb. 3.1). Origène, un Père de l’Église (env. 185-254), a dit : « Le nom de celui qui a écrit la lettre, en vérité Dieu seul le connaît ».

c) Sa date

Les avis des érudits diffèrent autant quant à la date de rédaction de l’épître aux Hébreux qu’à propos de l’identité de son auteur. En revanche, il est certain que Clément de Rome a transcrit de nombreuses citations de l’épître aux Hébreux (vers 95 apr. J.C.).

De l’épître elle-même, il ressort que les sacrifices de l’ancienne alliance étaient encore offerts dans le temple (chap. 9.6, 7 ; 10.11). Le temple et la ville de Jérusalem furent détruits par le général et futur empereur Titus en 70 apr. J.C. L’auteur de l’épître aux Hébreux ne parle pas de cette destruction. Aussi de nombreux savants en ont déduit que la lettre avait été écrite au cours des années 60 à 70. Beaucoup de ceux qui refusent d’attribuer la paternité de l’épître à Paul basent leur argumentation sur ce qui est écrit aux chapitres 2.3 et 13.7. Selon leur interprétation de ces versets, la lettre n’aurait été rédigée qu’un certain temps après la mort de l’apôtre. Ils oublient manifestement que Paul n’appartenait pas au groupe des apôtres qui virent et entendirent le Seigneur Jésus quand il se trouvait ici-bas. Le diacre Étienne et l’apôtre Jacques faisaient partie de ces conducteurs, dont la mort comme témoins du Seigneur était déjà consignée dans les Actes des apôtres (chap. 7.59 et 12.1, 2).

2. Son but et son sujet

Juifs de Palestine, les Hébreux s’étaient convertis au christianisme par la prédication des apôtres. En lisant les premiers chapitres du livre des Actes, nous constatons que des milliers de Juifs étaient venus à la foi. Mais, très vite, les chrétiens furent persécutés par leurs compatriotes incrédules et endurcis (Actes 8.1-3 ; 11.19 ; 12.1-3 ; comp. 1 Thess. 2.14). L’auteur de l’épître aux Hébreux évoque aussi ces persécutions (chap. 10.32-34 ; 12.4-11).

En outre, devenus paresseux, les Hébreux s’étaient découragés (Héb. 5.11 ; 6.12). Déjà, on observait chez eux un certain recul spirituel (chap. 5.12-14). Aussi l’auteur rappelle-t-il à plusieurs reprises la foi et la consécration à Dieu qu’ils avaient manifestées au commencement (chap. 6.10 ; 10.32 ; 13.7).

Non seulement les Hébreux connurent le découragement et l’affaiblissement sur le chemin de la foi chrétienne, mais certains de ces hommes songèrent encore à retourner au judaïsme. C’est pourquoi l’auteur de l’épître les exhorte de nombreuses fois à tenir ferme dans la foi et à persévérer (chap. 2.1 ; 3.6, 14 ; 6.11 ; 10.23, 35, 36 ; 13.7). De plus, on trouve des réflexions très sérieuses sur la destinée des Juifs qui ont fait profession de croire à l’évangile et qui abandonnent ce chemin de la foi: il n’y a pas de grâce pour les âmes qui retournent à leur vie passée sous le judaïsme (chap. 6.4-8 ; 10.26-31).

Cependant, le grand sujet qui demeure au cœur de cette épître est Christ ! D’un bout à l’autre de la lettre, le lecteur suit un fil conducteur qui retrace constamment la supériorité de la pleine manifestation de Dieu en Christ, le Fils de Dieu, le souverain sacrificateur et le médiateur de la nouvelle alliance, sur toutes les révélations, les ordonnances et les personnes de l’Ancien Testament. Christ est plus grand que les prophètes et les anges, plus élevé que Moïse, Josué et Aaron. Le culte israélite avec tous ses sacrifices ne représentait qu’une ombre de la réalité : l’offrande de Jésus Christ faite une fois pour toutes. Souvent, les nombreuses citations de l’Ancien Testament ne sont introduites que pour mettre en évidence le contraste entre l’ancienne et la nouvelle alliance et montrer leur accomplissement en Christ. C’est la raison pour laquelle on peut considérer dans une certaine mesure l’épître aux Hébreux comme le « cinquième évangile », et comme la suite de l’évangile selon Matthieu. Dans ce dernier, Christ est présenté au peuple juif comme celui qui accomplit toutes les prophéties de l’Ancien Testament ; l’épître aux Hébreux place devant les croyants issus du peuple juif Christ et son service dans le ciel, comme étant la substance et l’accomplissement des ordonnances concernant le culte de l’ancienne alliance.

Sous plusieurs aspects, des différences sont observables entre l’épître aux Hébreux et les autres lettres du Nouveau Testament: dans le texte qui nous occupe ici, Dieu n’est pas appelé le Père des croyants (au chapitre 12.7 et 9, il s’agit d’une application imagée), et on ne trouve aucune allusion à la position des croyants en Christ. Ceux-ci sont considérés comme hommes sur la terre; par l’oeuvre de Christ, les fidèles jouissent d’un libre accès auprès de Dieu et d’un appel céleste. Ainsi, cette lettre peut être reconnue en tant qu’« épître du désert ». Dans l’Ancien Testament, elle a son pendant avec le livre du Lévitique, où nous voyons le peuple d’Israël racheté, dans le désert, pouvant s’approcher de Dieu. Le passage central (Lév. 16), qui décrit le grand jour des expiations, est expliqué et trouve son accomplissement en Hébreux 9 et 10 par l’œuvre de Christ à la croix. Le temple de Jérusalem n’est pas mentionné dans l’épître aux Hébreux, mais en revanche, nous y lisons le mot « tabernacle » : ce terme désigne d’une part la tente d’assignation dans le désert (chap. 9.2, 21), d’autre part, sous une forme imagée, les ordonnances pour le service divin juif (chap. 9.8 ; 13.10). Pourtant, dans deux passages (chap. 8.2 et 9.11), le mot « tabernacle » se rapporte au sanctuaire céleste.

3. Ses particularités

a) Voir Christ

Aucune des lettres du Nouveau Testament ne nous invite aussi souvent que l’épître aux Hébreux à porter nos regards sur le Seigneur Jésus :

Chap. 2.9 :Nous voyons Jésus
Chap. 3.1 :Considérez Jésus
Chap. 12.2 :Fixant les yeux sur Jésus
Chap. 12.3 :Considérez celui qui a enduré une telle contradiction

b) Notions importantes dans l’épître aux Hébreux

Nous citons ici quelques-unes des notions, parmi les plus importantes et les plus fréquemment employées de l’épître aux Hébreux, afin d’en faciliter la compréhension :

Consommer :Chap. 2.10 ; 5.9 ; 7.28 ; 12.2, 23
Rendre parfait:Chap. 9.9 ; 10.1, 14
Amener à la perfection :Chap. 7.19
Parvenir à la perfection :Chap. 11.40
Homme fait/
état d’homme fait :
Chap. 5.14 ; 6.1
Perfection :Chap. 7.11
Parfait :Chap. 9.11
Consommateur :Chap. 12.2
Éternel :Chap. 5.9 ; 6.2 ; 9.12, 14, 15 ; 13.20
Pour l’éternité :Chap. 5.6 ; 6.20 ; 7.17, 21, 28
Aux siècles des siècles :Chap. 1.8 ; 13.21
Éternellement :Chap. 7.24 ; 13.8
Meilleur :Chap. 6.9 ; 7.19, 22 ; 9.23 ; 10.34 ; 11.16, 35, 40
Plus excellent :Chap. 1.4 ; 7.7 ; 8.6
Mieux :Chap. 12.24
Sanctifier :Chap. 2.11 ; 9.13 ; 10.10, 14, 29 ; 13.12
Saint :Chap. 3.1 ; 6.10 ; 13.24
Sainteté :Chap. 12.10, 14
Tabernacle :Chap. 8.2 ; 9.2, 3, 8
Sanctuaire :Chap. 9.1
Lieux saints :Chap. 9.12, 24, 25 ; 10.19 ; 13.11

4. Analyse succincte de son contenu

I. Hébreux 1.1 à 7.28 : La grandeur de la personne de Christ
1. Chapitre 1.1-14Christ, le Fils de Dieu
1re parenthèse : chap. 2.1-14Exhortation à porter de l’attention à la parole de Dieu
2. Chapitre 2.5-18Christ, le Fils de l’homme
2e parenthèse : chap. 3.1 à 4.13Exhortation à croire
3. Chapitres 4.14 à 5.10Christ, le souverain sacrificateur
3e parenthèse : chap. 5.11 à 6.20Exhortation à croître
4. Chapitre 7.1-28Christ, le souverain sacrificateur (suite)
II. Hébreux 8.1 à 10.18 : La grandeur du service de Christ
1. Chapitre 8.1-13Christ, le médiateur de la nouvelle alliance
2. Chapitre 9.1-12Christ dans les lieux saints
3. Chapitres 9.13 à 10.18Christ, le parfait sacrifice
III. Hébreux 10.19 à 13.25 : Partie pratique la vie de foi
1. Chapitre 10.19-36Exhortation à tenir ferme
2. Chapitres 10.37 à 11.40Les témoins de la foi de l’Ancien Testament
3. Chapitre 12.1-17Exhortation à la patience
4. Chapitre 12.18-29La sainteté de Dieu
5. Chapitre 13.1-7Diverses exhortations
6. Chapitre 13.8-12Christ, toujours le même
7. Chapitre 13.13-16Exhortation à marcher à sa suite
8. Chapitre 13.17-25Diverses exhortations et conclusion.

Tiré de « Vue d’ensemble du Nouveau Testament »,
Arend Remmers, EBLC Chailly-Montreux Suisse.

Hébreux 0.0 (AMI)

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX

L’épître aux Hébreux est, malgré sa longueur et son importance, placée par la Vulgate en dernier lieu et comme en appendice. Il paraît, en effet, impossible d’en attribuer la rédaction à saint Paul ; cependant elle reproduit sa doctrine ; c’est lui qui en a élaboré le plan, ainsi que les idées et les arguments principaux, de sorte que, responsable de la substance, il est, en ce sens, l’auteur véritable. Ces affirmations, que le décret de la Commission Biblique du 24 juin 1914 indique comme devant être acceptées par les interprètes catholiques, s’appuient sur les considérations suivantes.

Il y a entre l’épître aux Hébreux et les autres lettres pauliniennes une évidente parenté de langue et surtout de doctrine, principalement en ce qui concerne la personne du Christ, la nécessité de la foi, le caractère imparfait, figuratif et provisoire de la Loi mosaïque, l’interprétation allégorique de l’Écriture. D’autre part, le style est très différent : phrases élégantes et bien construites (I, 1-3 ; IX, 9-12)

transitions habilement ménagées (I, 4-5 ; IX, 9-12), qui contrastent avec la manière souvent heurtée, surchargée et elliptique de l’apôtre ; les images, les comparaisons, le vocabulaire sont, dans une notable proportion, étrangers à saint Paul. Les citations de l’Ancien Testament, toujours faites d’après les Septante, sont attribuées à Dieu même et introduites de façon anonyme, tandis que saint Paul nomme souvent l’auteur humain. Ces remarques, et on pourrait en ajouter d’autres, inclinent à faire admettre que l’épître, paulinienne par sa source première, n’a pas été rédigée par l’apôtre.

L’antiquité chrétienne témoigne dans le même sens. La tradition orientale est unanime en faveur de l’authenticité paulinienne, et elle était évidemment bon juge en la matière. Mais elle ne précise pas d’une manière habituelle en quel sens elle l’entend, et il faut noter que pour Origène la rédaction de l’épître est d’un auteur inconnu, et que l’historien Eusèbe, tout en l’acceptant pour son compte, note qu’elle est discutée par quelques-uns. La tradition occidentale est plus hésitante, surtout au IIIe siècle ; plusieurs Pères en refusent la paternité à l’apôtre, tout en reconnaissant qu’elle fait partie de l’Écriture. A partir du milieu du IVe siècle, l’opinion des Orientaux influe sur l’Occident et finit par s’imposer, surtout par le moyen des Pères occidentaux qui séjournent en Orient. Toute controverse cesse alors. Le concile de Trente consacrera au XVIe siècle la tradition universelle, en définissant comme vérité de foi le caractère canonique et inspiré de l’épître et en la rangeant parmi les écrits pauliniens, mais sans traiter directement la question d’authenticité et de rédaction.

La personnalité du rédacteur, dont presque tout le monde admet l’existence, a été l’objet de nombreuses hypothèses ; on a proposé Barnabé, Apollos, l’apôtre saint Jude, etc. Le plus sage est de rester sur la réserve, à la suite d’Origène, dont Eusèbe (Hist. Eccl. VI, 25) rapporte en ces termes le sentiment : « Les pensées sont de l’apôtre, mais la langue et la disposition des pensées sont de quelqu’un qui s’est souvenu de ses enseignements. Ce n’est pas sans raison que les anciens nous l’ont transmise comme étant de Paul. Mais quel est celui qui a écrit l’épître ? Dieu seul sait la vérité. »

Mêmes incertitudes sur les destinataires et les circonstances de composition. Il paraît cependant à peu près assuré qu’elle est adressée à des chrétiens d’origine juive, enclins à revenir au judaïsme, peut-être sous la menace de la persécution, et à qui les splendeurs du culte mosaïque inspirent des regrets. Ce culte est supposé toujours en vigueur et le Temple encore debout, ce qui indique une époque antérieure à 70, vraisemblablement entre 62 et 66. Mais s’agit-il de chrétiens d’Asie Mineure ou de Palestine ? Cette dernière hypothèse est la plus probable ; certains précisent que l’auteur s’adresse aux chrétiens de Jérusalem, peu de temps après le martyre de l’évêque saint Jacques le Mineur, dont la mort fut suivie d’un réveil terrible du fanatisme juif.

Quoi qu’il en soit, l’épître aux Hébreux apporte de précieux compléments à l’enseignement antérieur de saint Paul. L’apôtre y prouve la supériorité de la personne du Christ sur les anges (I – II) et sur Moïse (III, 1 – IV, 13)

la supériorité de son sacerdoce « selon l’ordre de Melchisédech », sur celui de la Loi mosaïque (IV, 13 – VII, 28)

la supériorité du nouveau sanctuaire et de la nouvelle alliance (VIII), enfin et surtout la supériorité du sacrifice même de Jésus-Christ (IX, 1 – X, 18), sacrifice unique, efficace, pleinement rédempteur, qui abolit les sacrifices anciens. Des exhortations répétées et pressantes à la fidélité s’intercalent entre les développements doctrinaux.

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