1 Timothée 0.0 comparé dans 29 versions de la Bible.
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Lemaîtstre de Sacy (1701) | 1 Timothée 0.0 (SAC) | PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL À TIMOTHÉEL’apôtre saint Paul, partant pour la Macédoine, avait laissé Timothée à Éphèse, pour avoir soin de cette Église, espérant l’y rejoindre bientôt, chap. I, v. 3 ; chap. III, v. 14 et 15 ; mais comme il apprit pendant son absence que quelques faux apôtres, entre lesquels il nomme Alexandre et Hyménée, chap. I, v. 20, troublaient les fidèles de cette ville en condamnant le mariage et l’usage indifférent des viandes, chap. IV, v. 3 et suivants, et qu’ils voulaient allier ensemble les observances de la loi avec l’Évangile, n’espérant plus aller sitôt à Éphèse, chap. III, v. 14 et 15, et craignant que Timothée, à cause de se jeunesse, n’eût pas assez d’expérience pour y apporter le remède, chap. IV, v. 12, il se crut obligé de lui donner quelques avis, et de l’instruire en particulier sur les devoirs de son ministère, ibid., v. 13 et suivants ; sur l’obligation où il était de garder avec fidélité le dépôt de la foi qu’il lui avait confié, chap. VI, v. 20, de s’opposer aux nouveautés profanes et aux hérésies, chap. IV, v. 1 et suivants ; chap. VI, v. 20 ; sur la nécessité d’établir des prières publiques pour les rois, et généralement pour toutes sortes d’états et de personnes, chap. II, v. 1 et suivants ; et sur l’obligation de se comporter avec modestie dans les lieux destinés à la prière, d’apporter du discernement dans le choix des ministres de l’Église, chap. III, dans la distribution des aumônes, chap. V, v. 16, dans les accusations que l’on fait contre les prêtres, ibid., v. 19, et d’exhorter les femmes à se revêtir, non d’ornements extérieurs, mais de modestie et de chasteté, d’obéir et d’être fidèles à leurs maris, chap. II, v. 9 et suivants, etc. Saint Augustin dit que ceux qui sont destinés à servir l’Église doivent avoir sans cesse devant les yeux les deux Épîtres de saint Paul à Timothée, et celle à Tite, qui enseignent toutes trois quelles sont les qualités et les devoirs d’un véritable ministre de Jésus-Christ. A l’égard de l’époque de cette Épître, il est difficile de la fixer ; cependant la plus commune opinion soutient que l’apôtre l’a écrite étant à Philippes, ville de la Macédoine, la trente-troisième année après la mort de Jésus-Christ, l’an 66 de l’ère vulgaire, au retour de sa première captivité de Rome ; elle appuie ce sentiment sur ce qui est dit au v. 3 du chap. I de cette lettre, et sur les v. 14 et 15 du chap. III, où l’apôtre parle d’un voyage qu’il se disposait à faire dans la Macédoine ; mais comme il paraît qu’il en a fait plusieurs en cette province, le premier vers l’an 51, Actes, XVI, 10, 12 et suivants, et XVII, 1, 14 et 15 ; et un second, l’an 54, Actes, XX, 1 et 3, dont il est parlé Actes, XIX, 20 et 21, et que ni l’un ni l’autre de ces deux voyages ne conviennent point à cette lettre, puisque Timothée y accompagna l’apôtre, Actes, XVI, 1, et XVII, 14, et XX, 4, et qu’il n’est pas possible d’en supposer un autre avant ces deux-ci, puisque Timothée n’avait point encore eu l’avantage de connaître saint Paul (voyez Actes, XVI, 1) ; on a conclu nécessairement que l’apôtre parlait d’un troisième voyage postérieur à ces deux premiers, fait à son retour de sa première captivité de Rome, ainsi qu’il l’avait fait espérer aux Philippiens, Philipp., I, 25 et suivants, et II, 24 ; d’autant que ce qu’il dit dans cette lettre, pour prévenir les Philippiens en faveur de Timothée, convient assez avec ce qu’il dit ici de sa jeunesse, chap. IV, v. 12 et suivants. C’est aussi le sentiment de l’auteur de la Synopse attribuée à saint Athanase. D’autres prétendent, avec quelque vraisemblance, qu’elle a été écrite par l’apôtre, non pas lorsqu’il était en Macédoine, mais lorsqu’il était à Jérusalem, après avoir quitté Milet, et qu’il eut fait ses adieux aux prêtres d’Éphèse, Actes, XX, 17, 28 et 19 ; ce qui a bien du rapport avec ce qui est dit à Timothée, chap. IV, v. 1 et suivants, et avec ces autres paroles du chap. I, v. 2 : Je vous prie, ainsi que j’ai fait en partant pour la Madédoine, de demeurer à Éphèse ; car elles ne disent pas, comme on le suppose dans le premier sentiment, que l’apôtre a écrit cette lettre étant en Macédoine, mais, au contraire, qu’il n’y était plus ; mais qu’il exhorte Timothée à demeurer à Éphèse, comme il l’y avait invité en partant pour la Macédoine ; ce qui se rapporte à ce qui est dit, Actes, XX, 3 et suivants. En effet, on ne voit plus depuis ce temps-là que Timothée ait suivi saint Paul dans la route, et dans le séjour qu’il fit à Jérusalem. (Voyez Actes, XXI, 7 et suivants.) L’auteur de la glose ordinaire dit, dans l’argument de cette lettre, que saint Paul l’écrivit étant à Laodicée, et que Tychique en fut le porteur ; il se fonde sur la suscription qui est au texte grec, et sur ce qui est dit au chap. IV, v. 15, de l’Épître aux Colossiens ; mais c’est ce qui paraît mal fondé. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Grande Bible de Tours (1866) | 1 Timothée 0.0 (GBT) | Ire ÉPÎTRE | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Darby (1885) | 1 Timothée 0.0 (DBY) | Introduction à 1 TimothéeLeur destinataireTimothée (dont le nom signifie : « Honore Dieu » ou « honneur de Dieu ») devint, tout jeune déjà (1 Tim. 4.12), un des plus fidèles collaborateurs de l’apôtre Paul. Il était le fils d’un Grec, mais avait une mère juive, nommée Eunice. Sa mère et sa grand-mère Loïs l’avaient enseigné dès sa plus tendre enfance dans les saintes écritures de l’Ancien Testament (Actes 16.1 ; 2 Tim. 1.5 ; 3.15). Au cours de son deuxième voyage missionnaire (env. 51-54 apr. J.C.), dans la région de Derbe et de Lystre, Paul eut son attention attirée par ce jeune croyant qui était au bénéfice d’un bon témoignage rendu par les frères établis à Lystre et à Iconium (Actes 16. 2). Lors de son premier voyage, Paul avait déjà annoncé l’évangile dans cette région; il avait visité deux fois ces villes (Actes 14.1, 8, 21). Timothée avait sans doute, à ces occasions, entendu le message de la croix et l’avait reçu par la foi. Les deux épîtres à Timothée nous apprennent que le Seigneur Jésus destinait ce jeune homme à un service particulier. Des prophéties existaient à son sujet, qui faisaient allusion à un don de grâce en lui (1 Tim. 1.18). Ce don de grâce celui d’évangéliste (2 Tim. 4.5) ? avait été confirmé par l’imposition des mains de l’apôtre Paul (2 Tim. 1.6) : à notre connaissance, il s’agit d’un cas unique dans le Nouveau Testament. Reconnaissant l’existence de ce don, les anciens de l’assemblée avaient eux aussi imposé les mains à Timothée. Par cet acte, ils s’identifiaient au jeune serviteur (1 Tim. 4.14). Né d’un père païen et d’une mère juive, Timothée n’avait pas connu, enfant, la circoncision selon la coutume juive (Gen. 17.10 ; Lév. 12.3). Paul le circoncit donc, pour que l’origine païenne du jeune homme ne représente pas un obstacle dans le service d’évangélisation auprès des Juifs (Actes 16.3 ; comp. 1 Cor. 9.20). Paul, Silas et Timothée traversèrent alors ensemble l’Asie mineure, afin de gagner la Macédoine. Les trois hommes annoncèrent d’abord l’évangile à Philippes et à Thessalonique. Depuis Bérée, Paul continua seul jusqu’à Athènes. Silas et Timothée rejoignirent plus tard l’apôtre (Actes 17.14 ; 1 Thess. 3.12). Mais, parce qu’il se souciait de l’état spirituel des jeunes croyants à Thessalonique, Paul envoya Timothée dans cette ville (1 Thess. 3.1-6). Ils ne se retrouvèrent que plus tard à Corinthe (Actes 18.5 ; 1 Thess. 1.1). Timothée suivit encore l’apôtre Paul lors de son troisième voyage missionnaire (env. 54-58 apr. J.C.). Il fut envoyé avec Eraste d’Éphèse en Macédoine, et plus tard, à Corinthe. Cette visite est annoncée dans la première épître aux Corinthiens (Actes 19.22 ; 1 Cor. 4.17 ; 16.10). Au moment de la rédaction de la seconde épître aux Corinthiens, arrivé entre-temps en Macédoine, Paul retrouva une nouvelle fois Timothée (2 Cor. 1.1 ; 9.2-4). Après un séjour de trois mois en Grèce, passant à nouveau par la Macédoine, Paul retourna en Asie mineure. Timothée le précéda et l’attendit, avec quelques frères, en Troade (Actes 20.2-6). Selon toute vraisemblance, Timothée ne suivit pas Paul à Jérusalem ; le fidèle collaborateur resta à Éphèse où il travailla plus tard à la demande de l’apôtre. Timothée visita l’apôtre Paul dans sa prison à Rome ; il était auprès de l’apôtre lors de la rédaction des épîtres à Philémon, aux Colossiens et aux Philippiens (Philémon 1 ; Col. 1.1 ; Phil. 1.1). Se trouvant dans l’impossibilité de visiter les Philippiens, Paul leur annonça, au moyen de l’épître qui leur était destinée, la venue probable de Timothée (Phil. 2.19). Pourtant, nous ne possédons aucune donnée qui permettrait de confirmer l’hypothèse d’une visite et, par là même, le moment exact d’une telle rencontre. Par l’épître aux Hébreux (chap. 13.23), nous apprenons encore que Timothée fut emprisonné, puis relâché. Mais aucun autre détail ne nous a été conservé au sujet de cette captivité. A côté de cette brève information, les deux épîtres à Timothée sont les derniers témoignages bibliques concernant ce fidèle serviteur de Christ et collaborateur de l’apôtre Paul. Timothée est le modèle d’un serviteur dévoué et fidèle du Seigneur. Paul décerne beaucoup d’éloges à l’égard de son compagnon et collaborateur. Si, au début de la quinzaine d’années pendant lesquelles les deux hommes ont travaillé ensemble, Paul parlait encore de « Timothée, notre frère et compagnon d’œuvre sous Dieu dans l’évangile du Christ » (1 Thess. 3.2), dans la première épître aux Corinthiens, l’apôtre appelle déjà son collaborateur un enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur, s’employant comme lui-même à l’œuvre du Seigneur (1 Cor. 4.17 ; 16.10). Mais dans l’épître aux Philippiens (chap. 2.19-23), Paul emploie à l’égard de son cadet les paroles les plus tendres et les plus chaleureuses : « Or j’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin que moi aussi j’aie bon courage quand j’aurai connu l’état de vos affaires ; car je n’ai personne qui soit animé d’un même sentiment avec moi pour avoir une sincère sollicitude à l’égard de ce qui vous concerne; parce que tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ. Mais vous savez qu’il a été connu à l’épreuve, savoir qu’il a servi avec moi dans l’évangile comme un enfant sert son père. J’espère donc l’envoyer incessamment, quand j’aurai vu la tournure que prendront mes affaires. » Bien que jeune et un peu craintif, Timothée fut un des seuls frères qui demeura résolument aux côtés de l’apôtre Paul, lors de son incarcération, tandis que plusieurs s’étaient détournés de lui. Quand Paul, après sa libération, retourna visiter quelques-unes des villes où il avait travaillé précédemment, il put en toute confiance laisser Timothée à Éphèse (1 Tim. 1.3). Dans sa première lettre, Paul communique à son enfant bien-aimé les instructions divines concernant la maison de Dieu, l’assemblée du Dieu vivant (1 Tim. 3.15). L’apôtre espérait se rendre bientôt auprès de son collaborateur, mais il pressentait déjà que le Seigneur avait en vue un autre chemin pour lui (1 Tim. 3.14). Ces indications et l’absence de toute allusion à une captivité prouvent que l’apôtre était libre alors. Toutefois, dans sa deuxième épître, Paul mentionne de nouveau à plusieurs reprises son emprisonnement, n’entrevoyant alors aucune perspective de libération ; au contraire, l’apôtre sait que le moment de son départ de cette terre est arrivé (2 Tim. 4.6). Il a combattu le bon combat, il a achevé la course, il a gardé la foi ; les yeux fixés sur le Seigneur seul, il va être recueilli auprès de lui. L’apôtre et son enfant ont oeuvré longtemps les deux ensemble. Dans sa lettre d’adieux, Paul encourage Timothée à continuer seul son service jusqu’à la fin, même dans les conditions rendues plus difficiles par le début de la ruine de l’assemblée (2 Tim. 4.5). La première épître à Timothée a donc certainement été écrite vers les années 63/64, et la seconde, vers 66/67 apr. J.C. La première épître6 chapitres1. Son sujet et son but« Je t’écris ces choses afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3.14, 15). Ce verset pourrait servir de suscription à la première épître à Timothée. A Éphèse, Paul avait annoncé tout le conseil de Dieu. Dans son épître à cette assemblée, il avait décrit les immenses privilèges et bénédictions des membres du corps de Christ. Maintenant, dans une première épître à Timothée, qui lui était adressée quand il se trouvait à Éphèse, l’apôtre donne des instructions concernant l’ordre extérieur de l’assemblée (la première épître aux Corinthiens traite de l’ordre intérieur). En rédigeant sa lettre envoyée à destination d’Éphèse (1 Tim. 1.3), l’apôtre ne ressentait pas la nécessité de répéter les vérités communiquées tout au plus trois ans auparavant. Il pouvait les supposer connues. Aussi la première épître à Timothée porte-t-elle un caractère très différent de celle aux Éphésiens. La lettre qui nous intéresse ici n’est d’ailleurs pas adressée aux croyants ou à toute l’assemblée de l’endroit, mais à un serviteur envoyé et délégué par l’apôtre lui-même. Tableau de quelques-unes des principales différences :
La première épître à Timothée contient donc des instructions pratiques pour la vie des assemblées locales. Dans le premier chapitre, Paul établit le contraste entre le sain enseignement et la loi mosaïque. Au chapitre 2, l’apôtre traite de la prière (des hommes en particulier) et de la position de la femme chrétienne. Au chapitre 3, il parle des charges locales d’anciens (ou surveillants) et de serviteurs. Dans le chapitre 4, l’apôtre annonce la survenance de fausses doctrines. Il exhorte Timothée à bien se conduire et à être un modèle. Au chapitre 5, il est d’abord question de l’entretien des veuves parmi les croyants, puis une fois encore du service des anciens. Enfin, le lecteur trouve dans le chapitre 6 une description de la vraie piété comme étant une vie de consécration au Seigneur, et une mise en garde particulière contre l’amour de l’argent. 2. Ses particularitésAnciens et serviteursLes deux mots « anciens » (en grec : presbyteros) ou « surveillants » (évêques, en grec : episkopos) désignent l’un et l’autre la même charge (comp. Actes 20.17, 28 ; Tite 1.5, 7). Dans le Nouveau Testament, nous trouvons en outre (comp. Actes 6) la charge de serviteur (diacre, en grec : diakonos). Il s’agit de services et de tâches qui existaient dès le début comme fonctions régulières au sein des différentes assemblées. Chez les Juifs, il y avait toujours eu des anciens (Ex. 3.16 ; Es. 10.14 ; Matt. 26.59 ; Actes 6.12). C’est pourquoi nous ne voyons nulle part des nominations officielles de ces personnes dans les assemblées judéo-chrétiennes, quoiqu’il y en ait eu là aussi (Actes 11.30 ; 15.6). En revanche, dans les assemblées formées de croyants issus d’entre les nations, les anciens étaient établis par autorité apostolique (Actes 14.23 ; Tite 1.5), mais sous la conduite du Saint Esprit (Actes 20. 28). Les serviteurs étaient désignés par les assemblées, et les apôtres confirmaient ce choix (Actes 6.1-6). Quand bien même les anciens et les serviteurs ne sont mentionnés que dans la salutation d’une seule épître (Phil. 1.1), une telle situation n’indique pas que leur présence était exceptionnelle. Il s’agissait plutôt de l’état normal des assemblées. Mais pour assumer de telles fonctions, les croyants concernés devaient faire leurs preuves ; aussi les anciens et les serviteurs n’étaient-ils nommés qu’après un certain temps. Pendant la période dite post-apostolique, la charge d’ancien fut clairement distinguée et séparée de celle de surveillant. La base était ainsi posée pour ce qui devait conduire plus tard à l’établissement d’une hiérarchie ecclésiastique, qui va même jusqu’à se vanter d’une « succession apostolique ». On ne trouve aucun principe de ce type dans les saintes Ecritures. Au contraire, quand Paul prit congé des anciens de l’assemblée à Éphèse, il les recommanda, eux et l’assemblée, à Dieu et à la parole de sa grâce (Actes 20.32). Avec la mise en avant des charges, l’attention portée aux différents dons de grâce donnés par Dieu évangélistes, pasteurs et docteurs (Eph. 4.11) a fortement diminué dans la chrétienté. Pourtant, ce sont précisément ces dons qui sont appelés à demeurer jusqu’à ce que l’assemblée soit complète (Eph. 4.13). D’après ce que nous pouvons déduire des textes du Nouveau Testament, les anciens ou surveillants étaient nommés uniquement par les apôtres ou leurs délégués. Ceux-ci recevaient eux-mêmes ainsi une autorité voulue de Dieu, par laquelle, dans les premiers temps, l’ordre extérieur des assemblées était maintenu. Aujourd’hui, personne pas même l’assemblée ne possède l’autorité pour nommer quelqu’un à une telle charge. L’autorité divine vient toujours d’en haut, jamais d’en bas. Si la fonction d’ancien en tant que charge officielle n’est plus à même de subsister actuellement sur une base biblique, elle peut pourtant être exercée par des hommes spirituels ayant une autorité morale, pour le bénéfice et la bénédiction des croyants. 3. Analyse succincte de son contenu
La seconde épître4 chapitres1. Son sujet et son butEcrite quelques années après la première épître à Timothée, la seconde lettre de l’apôtre à ce serviteur donne un tout autre tableau de la situation. A nouveau emprisonné, Paul attendait la mort. En outre, l’état des croyants dont il parle s’était fortement dégradé. Les assemblées que Paul avait établies et nourries avec tant de soin s’éloignaient de plus en plus de la source de leur vie et de leur force, le Seigneur Jésus. Cependant, même si la maison de Dieu, l’assemblée, en raison de l’infidélité des croyants à leur Seigneur, tombe en ruine, le Seigneur, lui, demeure fidèle, parce qu’il ne peut pas se renier lui-même (2 Tim. 2.13). L’apôtre comprenait que son jeune collaborateur pouvait éprouver de l’anxiété et même du désespoir. Timothée allait se retrouver seul après la mort de Paul, son père spirituel, au milieu du déclin qui s’installait dans la chrétienté. Aussi, afin d’encourager et de fortifier son enfant dans la foi, l’apôtre Paul lui écrit ce message d’adieux. L’apôtre ne peut plus parler de la maison de Dieu, l’assemblée du Dieu vivant (1 Tim. 3.15). Il doit la qualifier de grande maison avec des vases à honneur, mais aussi des vases à déshonneur (2 Tim. 2.20), tant le déclin était déjà avancé. Dans sa première lettre, Paul avait encore donné des instructions concernant les anciens et les serviteurs: une telle indication démontrait que l’assemblée était alors dans un état normal. Comme apôtre et représentant du Seigneur, Paul avait lui-même établi des anciens (voir Actes 14.23 ; 20.17, 28 ; Phil. 1.1). Dans cette seconde épître, il s’adresse presque exclusivement à Timothée ; à trois reprises il lui répète un sérieux « Mais toi » (chap. 3.10, 14 ; 4.5). Il n’y a cependant ni abandon ni résignation ! Aussi mauvais que soient les temps, la puissance de Dieu et la grâce du Seigneur Jésus demeurent toujours les mêmes. C’est pourquoi cette lettre a représenté au cours des siècles un encouragement pour les croyants qui veulent suivre fidèlement leur Seigneur et Sauveur. 2. Ses particularités« Dans le Christ Jésus »Malgré la ruine de la chrétienté, le Seigneur Jésus demeure éternellement le même. En lui tout est sûr et ferme. Dans cette seconde épître à Timothée, nous trouvons par conséquent sept fois l’expression « dans le Christ Jésus » :
3. Analyse succincte de son contenu
Tiré de « Vue d’ensemble du Nouveau Testament », | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Amiot & Tamisier (1950) | 1 Timothée 0.0 (AMI) | PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL À TIMOTHÉETimothée était né à Lystres, en Lycaonie, d’un père païen et d’une mère juive, qui l’avait élevé dans la religion d’Israël et dans le culte des Écritures. La mère et le fils devinrent chrétiens, et saint Paul attacha Timothée à sa personne, au cours de son séjour à Lystres, pendant son second voyage missionnaire, après l’avoir circoncis pour faciliter son apostolat auprès des Juifs ; aucun principe n’était plus en cause dans cette pratique, depuis que l’assemblée de Jérusalem avait reconnu et promulgué l’abolition des observances mosaïques (Actes XV). L’apôtre témoigna toujours à son disciple une vive affection (I Corinthiens IV, 7 ; Philippiens II, 19-20) et fit de lui son compagnon habituel. Il lui confia diverses missions, à Corinthe (I Corinthiens IV, 17), en Macédoine (Actes XVII, 14 et XIX, 22 ; I Thessaloniciens III, 2-6) et à Éphèse. Timothée n’était pas avec saint Paul durant la captivité de Césarée, mais il le rejoignit à Rome (Philippiens II, 19). L’apôtre une fois libéré alla peut-être en Espagne (Ire épître de saint Clément V, 4-7 ; canon de Muratori) ; il évangélisa la Crète où il laissa Tite (Tite I, 5), séjourna quelque temps à Éphèse, puis se rendit en Macédoine, probablement à Philippes. C’est là qu’il écrivit la première épître à Timothée et l’épitre à Tite entre 64 et 66. Timothée était resté à Éphèse, chargé par l’apôtre de gouverner momentanément l’Église de cette ville (1, 3). Paul lui envoie de Macédoine ses encouragements, le met en garde contre les erreurs qui se répandaient et lui donne des directives, dont on admirera la sagesse et l’opportunité, pour les membres de la hiérarchie et les diverses catégories de fidèles. (Voir la note commune aux trois épîtres pastorales.) On y étudie aussi la question de l’authenticité paulinienne, jadis très attaquée pour des motifs de critique interne. ÉPÎTRES PASTORALESCe nom est communément donné aux lettres à Timothée et à Tite, à qui elles rappellent leurs obligations dans le gouvernement des Églises dont le soin leur est confié par saint Paul. L’authenticité de ces Épîtres a été très attaquée au XIXe siècle ; elles sont cependant aussi fermement attestées que les autres par la tradition ancienne. Les objections à l’authenticité paulinienne s’appuient uniquement sur la critique interne ; elles ne sauraient prévaloir contre l’unanimité de la tradition, ainsi que l’affirme très sagement un décret de la Commission Biblique en date du 12 juin 1913. Saint Paul combat dans les Pastorales des erreurs assez mal définies. A la manière dont il en parle, il apparaît qu’elles constituaient moins des hérésies proprement dites qu’une tendance ou un état d’esprit. L’origine en était judéo-chrétienne ; il s’y mêlait aussi des éléments de provenance grecque. Les faux docteurs prônaient des pratiques magiques une ascèse douteuse proscrivant les aliments impurs et allant jusqu’à prohiber le mariage des interprétations allégoriques et symboliques de l’Écriture, compliquées à propos des patriarches d’interminables généalogies, dont le livre apocryphe des Jubilés peut donner une idée. Tout cela n’était bon qu’à engendrer des rêveries et des disputes, au détriment des vérités essentielles de l’Évangile et de la doctrine du salut par la foi en Jésus-Christ. A la base, un orgueil inconscient et l’idée fausse qui fait de la foi, moins l’acceptation d’une révélation divine, d’une tradition et d’un dépôt, qu’un objet de connaissance et un terrain de choix pour la curiosité intellectuelle et l’élaboration d’une prétendue science, supérieure à celle des simples fidèles. Dans la prévision de sa fin prochaine, saint Paul se devait d’organiser les Églises et d’y établir une hiérarchie. Au-dessus des diacres, dont le rôle ne soulève pas de difficulté, les Pastorales mentionnent l’épiscope et les presbytres, appellations d’où dérivent celles d’évêque et de prêtres. On les rencontre déjà, mais synonymes et interchangeables dans Actes XX, 17, 28 ; Philippiens I, 1. Il en est peut-être de même ici : I Timothée, III, 12 ; V, 17 ; Tite I, 5, 7 ; la question demeure controversée. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas assimiler l’épiscope des Pastorales à un évêque monarchique, comme ceux qui se rencontrent partout au second siècle. Le seul véritable évêque est encore l’apôtre ; Timothée et Tite eux-mêmes ne sont que des évêques délégués, des itinérants que saint Paul envoie temporairement tantôt dans une Église, tantôt dans une autre. Mais on voit déjà s’esquisser l’évolution qui, très naturellement, aboutira à l’établissement à poste fixe, dans chaque communauté chrétienne, d’un évêque unique chargé de la gouverner et possédant seul la plénitude du sacerdoce. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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