Jonas 0.0 comparé dans 29 versions de la Bible.
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Lemaîtstre de Sacy (1701) | Jonas 0.0 (SAC) | JONASJonas était le fils du prophète Amathi, et demeurait à Geth, qui est en Opher (IV Reg., XIV, 25), où à Goth-Céphir ou Hépher, ville de la tribu de Zabulon (Josué, XIX, 13), qui faisait partie de la Galilée des nations ou des Gentils (Isaïe, IX, 1). Il a prophétisé sous le règne de Joas, roi d’Israël, et sous Jéroboam, son fils, puisqu’il est dit au livre IV des Rois, ch. XIV, v. 25, que ce prince commença à régner l’an du monde 3179, « rétablit les limites d’Israël depuis l’entrée d’Émath jusqu’à la mer du désert, selon la parole que le Seigneur, le Dieu d’Israël, avait prononcée par son serviteur Jonas, etc. » Et ainsi ce prophète peut être considéré comme le plus ancien de tous les prophètes, ou au moins le contemporain d’Osée et d’Amos. A l’égard de l’histoire de la prédication qu’il fit aux Ninivites, il paraît que l’on en peut fixer l’époque vers l’an 3197, puisque le roi de Ninive, dont il est parlé chap. III, v. 6, ne peut être que Phul, père de Sardanapale, roi de cette ville, qui, l’an du monde 3233, la trente-neuvième année du règne d’Ozias, roi de Juda, ou dans le temps même que le prophète Osée vivait encore, vint au secours de Manahem, roi d’Israël. Il ne nous reste rien des prophéties de Jonas, ni de celles dont il est parlé au quatrième livre des Rois, car ce que l’on en rapporte ici est plutôt l’histoire de la conversation des Ninivites qu’une prophétie. L’on pourra être surpris de trouver tant de faiblesse dans un des prophètes du Seigneur ; et ce serait avec raison, si ces faiblesses mêmes ne nous représentaient pas ou ne nous figuraient pas quelque mystère propre à nous instruire. Jésus-Christ lui-même, dans son Évangile, l’a regardé comme figurant sa résurrection. Plusieurs des saints Pères ont prétendu qu’il représentait la chute de l’homme et sa réparation ; et ils assurent que l’affliction qu’il a eue, jusqu’à désirer la mort, était l’effet de l’ardeur de son zèle pour le salut des Juifs, ses frères, dont il envisageait de loin la réprobation, et pour la conversion des Gentils, dont celle des Ninivites était la figure ; et en cela ils l’ont comparé à Moïse et à Élie. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Grande Bible de Tours (1866) | Jonas 0.0 (GBT) | JONASLe livre de JONAS, écrit par lui-même, contient l’histoire de son naufrage et de la prédication qu’il fit aux habitants de Ninive. On ne sait rien de plus sur ce saint prophète. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Darby (1885) | Jonas 0.0 (DBY) | Introduction à Jonas4 chapitres1. Son auteur et sa dateLe prophète Jonas (en français : « colombe ») se trouve mentionné déjà en 2 Rois 14.25. Fils d’Amitthaï, il était originaire de Gath-Hépher en Galilée, au nord de Nazareth. Nous lisons encore que Jonas fut serviteur de Dieu et prophète; il avait annoncé que les frontières d’Israël seraient rétablies depuis Hamath en Syrie jusqu’à la mer Morte. Cet événement se réalisa sous Jéroboam II (793-753 av. J.C.). Jonas exerça donc son ministère pendant le règne de Jéroboam II ou peu auparavant. Après Joël, et avec Osée et Amos, il fut ainsi l’un des premiers prophètes qui écrivit un message. Aux jours de Jonas, l’Assyrie constituait le royaume le plus puissant du Moyen-Orient. La capitale de l’empire assyrien s’appelait Ninive ; il s’agissait de l’ancienne ville fondée autrefois par Nimrod. En Genèse 10.11, 12, avec ses environs Rehoboth-Ir, Résen et Calakh, cette cité est la seule de la Bible à être appelée « la grande ville ». Il convient sans doute de comprendre ainsi cette même expression mentionnée en Jonas 1.2. Dès lors, les « trois journées de chemin » évoquées en Jonas 3.3 ne présentent pas de difficulté. 2. Son butJonas reçut de l’Éternel la mission d’annoncer le jugement de Dieu à la ville païenne, impie et hostile. Mais intérieurement, il ne pouvait pas accepter que l’Éternel, au lieu de s’adresser à Israël exclusivement, veuille parler aussi aux nations méprisées. Il s’enfuit donc à Tarsis. Allant à sa rencontre, Dieu envoya une tempête qui mit en péril le navire sur lequel se trouvait Jonas. Dieu permit aussi que le sort tombe sur Jonas et qu’ainsi il soit jeté à la mer par les marins. Enfin Jonas dut passer trois jours et trois nuits dans les entrailles d’un grand poisson que l’Éternel avait préparé, avant d’être vomi sur la terre, au commandement de Dieu encore. Alors seulement Jonas fut prêt à exécuter la mission que Dieu lui avait confiée et à annoncer dans la grande ville le message : « Encore quarante jours, et Ninive sera renversée. » Mais quand, à la suite de sa prédication, les Ninivites se repentirent et que le jugement fut suspendu, Jonas se laissa de nouveau envahir par son sentiment de supériorité d’Israélite et par son aversion pour la grâce de Dieu exercée envers ces païens. Il restait à Jonas encore une chose à apprendre : quand il s’agissait de son bien-être physique, il était disposé à accepter pour lui-même, et avec reconnaissance, une preuve de la bonté de Dieu, mais il ne manifestait aucune compréhension lorsque Dieu voulait montrer sa miséricorde pour les âmes de ces hommes incrédules. En 2 Rois 14.15, nous avons déjà vu que Jonas était un prophète. Toutefois, alors que le ministère de tous les autres prophètes de l’Ancien Testament avait le peuple de Dieu pour objet, celui de Jonas s’adressait aux habitants païens de Ninive. L’unique message prophétique de Jonas annonçait le jugement sur Ninive (Jonas 1.2 ; 3.2, 4). Par conséquent, Jonas est de fait le seul prophète de l’Ancien Testament qui révèle la grâce de Dieu aux païens. Les choses vécues par le prophète et ses expériences personnelles constituent le contenu et le but principal du livre de Jonas. A elle seule, la courte prédication à Ninive ne résume pas la signification prophétique de ce livre: celle-ci est donnée par toute l’histoire de Jonas telle qu’elle est décrite ici. S’appuyant sur les miracles qui nous sont rapportés (en particulier l’apparition du grand poisson qui avala Jonas), certains critiques veulent rabaisser le niveau du livre et n’y voir qu’une allégorie, une parabole ou une légende. Mais, dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus lui-même témoigne de l’authenticité du prophète Jonas et de ce qu’il a vécu. Il indique également deux des significations de ce livre. Premièrement, le livre de Jonas fournit une preuve de la grâce et de la miséricorde illimitées de Dieu à l’égard non seulement de son propre peuple terrestre Israël, mais aussi de la ville païenne et impie de Ninive. Il montre que Dieu a donné à ces hommes la repentance pour la vie. Israël, ou plutôt les Juifs avaient de la peine à comprendre cette miséricorde, eux qui se considéraient comme le seul peuple élu de Dieu (comparer Matt. 12.41 ; 16.4 ; Luc 11.29-32 ; Actes 10 et 11). Deuxièmement, le livre de Jonas contient une représentation figurée de l’histoire du peuple d’Israël. De la même façon que Jonas, Israël a manqué en sa qualité de témoin pour Dieu, et se trouve depuis longtemps au milieu de la mer des peuples, c’est-à-dire dans la dispersion. Mais comme Jonas, le peuple fut maintenu par Dieu d’une manière merveilleuse, et, à la fin des temps, Israël témoignera à nouveau de Dieu devant les nations. Un jour, l’évangile du royaume sera annoncé sur toute la terre par des Juifs convertis. Troisièmement, Jonas est un type de Christ. En Matthieu 12.39, 40, le Seigneur dit aux scribes et aux pharisiens qu’il ne leur serait pas donné d’autre signe que celui de Jonas : « Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l’homme sera « trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » Le fait que le Seigneur se soit tourné vers les nations (Matt. 28.19 ; Marc 16.15 ; Luc 24.47) a aussi été un signe pour Israël (Luc 11.30). Quatrièmement, Jonas montre enfin le caractère du cœur humain qui, si souvent, même chez des croyants, ne se soumet que de bien mauvais gré à la volonté de Dieu ; l’homme pense à son propre honneur, place son bien-être personnel au-dessus de toute autre chose, et peut être dur comme de la pierre à l’égard de ses semblables. Même la vérité de Dieu ne plaît souvent au coeur humain que dans la mesure où l’importance propre de l’individu en sort rehaussée ! Jonas dut reconnaître tout cela. Ce petit livre contient donc aussi des leçons très pratiques pour chaque lecteur. 3. Ses particularitésa) les miracles de DieuLe livre de Jonas contient de nombreux miracles. Certains d’entre eux se présentent comme des effets du hasard, mais, derrière tous, on reconnaît la main de Dieu.
Des doutes ont souvent été émis, en particulier pour ce qui concerne le grand poisson et la conversion des Ninivites. Mais le Seigneur confirme l’authenticité des deux incidents (Matt. 12.40, 41). b) Le psaume de repentance de JonasLa ressemblance du deuxième chapitre du livre de Jonas avec différents psaumes est très frappante. Voici quelques-uns des parallèles :
4. Analyse succincte de son contenu
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament », | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Amiot & Tamisier (1950) | Jonas 0.0 (AMI) | LE LIVRE DE JONASHors le livre fameux qui porte son nom, Jonas n’est connu que par IV Rois XIV, 25 : Fils d’Amathi, et originaire du royaume du Nord, il vivait, comme Amos, sous le règne glorieux de Jéroboam II ; il lui prédit qu’il rétablirait les frontières du temps de Salomon ; on sait que, peu après, la puissance assyrienne se développa rapidement et submergea tout. Mais notre livre donne sur ce prophète des détails intéressants. I – II, 2 : il reçoit l’ordre d’aller prêcher dans la capitale assyrienne de Ninive ; sa tentative pour échapper à cette mission, et fuir vers l’extrême-occident, cause une tempête ; reconnu coupable par le sort et jeté à la mer, il est englouti par un grand poisson (le texte ignore la « baleine »), qui le rejette sain et sauf au bout de trois jours. II, 3-10 sont le psaume d’actions de grâces que prononça Jonas à l’intérieur du poisson ; ce morceau, peu approprié à la situation, interrompt le récit en prose. III – IV : Dieu réitère à Jonas l’ordre d’aller à Ninive ; il y annonce la destruction imminente ; mais, les Ninivites s’étant convertis, Dieu pardonne et n’exécute pas sa menace. Le Prophète en est irrité ; il faut le miracle du ricin pour qu’il comprenne la grande miséricorde divine. Certes, les miracles y sont accumulés comme à plaisir : Jonas englouti par un énorme poisson (ce qui n’est pas impossible), mais y vivant paisiblement pendant trois jours ; la poussée quasi subite d’un ricin, et le ver qui vient juste à point pour le faire sécher tout aussi rapidement. On a l’impression que l’auteur veut sciemment décrire des prodiges inouïs. Il ne craint pas d’ailleurs les invraisemblances : l’envoi d’un prophète au cœur de la lointaine Ninive, la fuite au bout du monde pour échapper à l’emprise divine, la responsabilité d’une de ces tempêtes, si fréquentes en Méditerranée, attribuée à un passager, le chagrin de Jonas après la réussite de sa mission, et surtout la conversion immédiate de toute Ninive, la puissante capitale comptant peut-être (IV, 11) un million d’habitants : événement qu’ignorent tous les documents, et que le reste de la Bible est bien loin de soupçonner. Or, la composition du livre est certainement tardive : Ninive y apparaît comme détruite (III, 3), ce qui eut lieu en 612 ; sa ruine est même ancienne, car l’auteur n’a noté de son antique splendeur que des souvenirs confus et grossis. Il s’exprime d’ailleurs comme un homme habitué à l’organisation de l’empire perse : le roi de Ninive (on aurait dit au VIIIe ou au VIIe siècle : le roi d’Assur) ne prend pas de décret en son seul nom, mais y associe les grands du royaume (III, 7), ce qui se pratiquait chez les Perses, non chez les Assyriens. C’est bien également à la période perse que se rapporte la langue aramaïsante de l’ouvrage. Sa doctrine enfin, comme on le verra, et sa familiarité avec de nombreux écrits de l’Ancien Testament s’accordent avec les remarques précédentes pour assigner ce livre au Ve siècle, probablement vers 450. L’auteur, qui n’est pas Jonas, n’a donc pas l’intention de rédiger une biographie. Il présente son livre comme une de ces histoires édifiantes qu’utilisaient si volontiers les docteurs du Judaïsme et certains auteurs postexiliens (Job, Tobie, Daniel), pour donner plus de relief à leurs enseignements ; d’ailleurs, il utilise abondamment les textes inspirés existant, surtout l’histoire d’Élie, Ézéchiel et Jérémie. C’est pourquoi la Bible le range, non parmi les livres historiques, mais parmi les Prophètes ; en d’autres termes, son but est avant tout doctrinal, et saint Grégoire de Nazianze ne craignait pas d’y voir une parabole. Au Ve siècle, les Juifs considéraient les nations païennes comme foncièrement hostiles à Dieu, et vouées par conséquent à l’extermination inexorable : de là, un nationalisme outrancier, à caractère religieux. Néanmoins, on pouvait lire dans les Prophètes que le Seigneur, Dieu unique, prenait intérêt à tous les hommes, châtiant partout l’iniquité, mais partout aussi désirant la conversion et le salut ; parfois même, ces écrits anciens présentaient Israël comme le témoin, sinon comme le missionnaire, du vrai Dieu. Ce sont ces vérités que l’auteur a voulu rappeler à ses contemporains. S’il a situé son exemple dans un passé lointain, c’est pour moins les choquer ; mais ce voile ne cache pas une critique quelque peu satirique du particularisme sioniste. Les Juifs ne doivent pas protester contre la miséricorde du Seigneur, qui ne connaît aucune limite. Il veut le salut de tous, par Israël et malgré Israël ; ses menaces contre les païens demeurent conditionnelles ; il agrée leurs hommages et attend leur conversion : celle-ci, mieux que des châtiments parfois nécessaires, réalisera dans sa splendeur le plan de salut universel. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
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