Daniel 0.0 comparé dans 29 versions de la Bible.
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Lemaîtstre de Sacy (1701) | Daniel 0.0 (SAC) | DANIELDaniel était de la tribu de Juda, et de race royale ; car c’est ainsi que les Juifs expliquent le verset 3 du chap. I de ce livre. (Voyez Josèphe.) Il fut du nombre de ceux qui furent emmenés à Babylone par Nabuchodonosor, la quatrième année du règne de Joachim, dit Jéchonias, roi de Juda, selon ce qui a été prédit par Isaïe, chap. XXXIX, v. 7. Ce prophète n’avait alors que douze ans, et fut choisi avec trois autres jeunes Juifs de la même tribu pour être élevé à la cour de Nabuchodonosor, et nourri aux dépens de ce prince, et il y reçu le nom de Baltassar, nom commun aux rois et aux princes des Chaldéens. Sa fermeté dans l’observance des préceptes et des commandements de Dieu, le progrès qu’il fit des sciences humaines et divines, le don de prophétie et de révélation, et les grâces extraordinaires que Dieu lui communiqua, le rendirent célèbre et recommandable à la cour, et le firent estimer généralement de tous, et des Juifs, ses frères. Ézéchiel même ne fait pas de difficulté de le mettre, quoique encore vivant, au nombre des patriarches Noé et Job, dont la sainteté et les prières pouvaient fléchir la colère de Dieu irrité contre son peuple. (Voyez Ézéch., ch. XIV, v. 14, et ch. XXVIII, v. 3) Sa réputation s’était établie par le jugement qu’il prononça contre deux infâmes vieillards qui avaient insulté à l’innocence de Susanne, ch. XIII ; par l’explication des songes de Nabuchodonosor, ch. II et IV ; et de la vision de Baltassar, ch. V ; par la découverte des supercheries des prêtres de l’idole de Bel, ch. XIV ; par sa délivrance de la fosse aux lions, ch. VI et XIV ; enfin par la sublimité de ses révélations et de ses prophéties. Il a prophétisé depuis la cinquième année de la captivité de Joachim ou Jéchonias, jusqu’au règne de Cyrus, c’est-à-dire pendant plus de quatre-vingts ans, et l’on croit qu’il en a vécu quatre-vingt-quatorze, puisqu’il fut emmené en captivité la troisième année de la captivité de Joachim, ch. I, v. 1, l’an du monde 3397 ou 3398, et qu’il a prophétisé jusqu’à la troisième année du règne de Cyrus, ch. X, v. 1, l’an 3470. On ne sait point s’il est revenu à Jérusalem au retour de ses frères ; car on croit qu’il mourut à Babylone : c’est le sentiment de l’auteur du livre de la Vie et de la Mort des Prophètes, attribué à saint Épiphane. On peut considérer le livre de Daniel comme ayant trois parties : la première, contenue dans les six premiers chapitres, renferme l’histoire de Nabuchodonosor depuis le commencement de son règne jusqu’au renversement de son empire par les Mèdes et par les Perses ; la seconde comprend les six autres chapitres suivants, qui contiennent les visions que Daniel à eues pendant tout ce temps ; enfin la troisième renferme trois faits historiques qui avaient comme échappé de la première partie, savoir : l’histoire de Susanne, celle de Bel, et la seconde délivrance de Daniel de la fosse aux lions. Cette dernière partie n’est composée que de fragments qui n’ont pas eu chez les Juifs la même autorité que les deux premières ; ils ont été omis dans leur canon, aussi bien que l’oraison et le cantique d’Azarias qui commence au verset 24 et finit au verset 91 du chap. III ; ainsi ils ne se trouvent point dans l’hébreu, ni dans la version des Septante, ni dans le chaldéen, mais dans la version grecque de Théodorien, d’où saint Jérôme les a pris ; c’est ce qui a partagé les sentiments de quelques Pères sur l’autorité que peuvent avoir ces fragments. Africanus, Eusèbe, Apollinaire, ne les ont point compris dans le même rang que les livres sacrés ; mais ils sont cités par saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien, et presque tous les anciens Pères ; plusieurs même d’entre eux ont soutenu la vérité des faits qu’ils renferment, comme Origène, qui a combattu Julien l’Africain, qui en rejetait les histoires comme apocryphes. Porphyre, dans un livre spécial, avait osé attaquer non-seulement ces fragments, mais tout le livre de Daniel, et soutenait qu’il n’était point l’ouvrage de ce prophète, mais de quelque Juif helléniste qui vivait du temps d’Antiochus Épiphanès, prétendant que les prophéties étaient si claires, qu’elles ne pouvaient être écrites qu’après leur accomplissement ; mais il a été réfuté par Méthodius, Eusèbe et Apollinaire. Le premier chapitre de ce prophète jusqu’au verset 4 du chap. II, est écrit en hébreu ; et les versets suivants, jusqu’au chap. VIII, sont écrits en chaldéen, langue du pays où Daniel demeurait alors ; le reste ne se trouve que dans la version de Théodotien. Les Juifs n’ont point donné le nom de prophète à Daniel, parce que sa naissance et la place qu’il occupait à la cour lui donnaient un rang et un titre plus élevé parmi ces peuples étrangers ; cependant il en a reçu le titre de Jésus-Christ même, Matth., ch. XXIV, v. 15, et avec justice, puisque, comme dit saint Jérôme, « en prédisant l’avenir, il l’a fait avec tant d’évidence et un si juste détail, qu’il semble ne pas prédire des choses futures, mais rapporter des événements passés ». Le style de ce prophète est naturel, aisé, et tient beaucoup plus de l’historien que du prophète ; mais ses révélations et ses prophéties sont sublimes, soutenues de visions qui leur donnent de la majesté, et attirent le respect. Il prédit clairement tout ce qui doit arriver sous le règne d’Antiochus Épiphanès ; divers événements touchant les quatre grandes monarchies ou empires du monde, l’avènement de Jésus-Christ, la destruction du règne des Juifs, et le règne futur de Antechrist. L’ordre et les temps de la narration sont assez bien observés dans ce livre ; excepté qu’il faut placer le chapitre XIII entre le premier et le second, et mettre le XIV entre le quatrième et le cinquième. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Grande Bible de Tours (1866) | Daniel 0.0 (GBT) | DANIELLe livre de DANIEL, écrit par lui-même, contient l’histoire de Nabuchodonosor, les prophéties relatives à la succession des grands empires et à l’époque du Messie, puis le récit de quelques faits contemporains. Emmené très jeune en captivité, Daniel vécut longtemps dans les honneurs à la cour des rois chaldéens. On ignore le genre et l’époque de sa mort. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Darby (1885) | Daniel 0.0 (DBY) | Introduction à Daniel12 chapitres1. Son auteur et sa dateLe livre du prophète Daniel (son nom signifie : « Mon juge est Dieu ») doit son titre au personnage principal. Dans la première partie, comme beaucoup d’auteurs de l’Antiquité et de la Bible également, Daniel parle de lui à la troisième personne, mais dès la seconde partie, au verset 28 du chapitre 7, il passe à la première personne. Au chapitre 7 (v. 1), Daniel déclare qu’il écrivit le songe qui lui avait été révélé. Au dernier chapitre, le prophète doit cacher les paroles et sceller le livre (Dan. 12.4). Un tel commandement ne peut se rapporter qu’à l’ensemble de son livre. Daniel faisait partie des Juifs qui furent emmenés à Babylone par Nebucadnetsar en 605 av. J.C., lors du premier siège de Jérusalem (comp. Dan. 1.1, 2 avec 2 Rois 24.1 et 2 Chron. 36.6, 7). Ainsi s’accomplissait la prophétie qu’avait donnée Ésaïe quelque cent ans auparavant au roi Ézéchias, annonçant que des descendants du roi de Juda seraient serviteurs du roi de Babylone (comp. Dan. 1.3 avec Ésaïe 39.5-7). Daniel appartenait aux nobles et descendants de la maison royale juive qui furent choisis pour assumer, après avoir reçu une instruction complète, un service à la cour chaldéenne. Au début de sa captivité, Daniel n’avait pas plus de quinze à vingt ans. Par leur fidélité et leur fermeté, Daniel et ses trois amis, Hanania, Mishaël et Azaria, demeuraient des exemples dans l’environnement païen où ils se trouvaient. Les six premiers chapitres de ce livre décrivent cette fidélité celle de Daniel en particulier au milieu des circonstances les plus diverses de la vie. Sous Nebucadnetsar, Daniel servit comme gouverneur sur la province de Babylone et grand intendant des sages de Babylone (Dan. 2.48). Après la mort de ce roi, nous n’entendons plus parler de Daniel jusqu’au temps de Belshatsar. Fils de Nabonide, Belshatsar régnait comme vice-roi en l’absence de son père. Daniel était déjà un vieillard à cette époque. Après la conquête de Babylone par Darius le Mède (probablement Gubaru ou Gobryas), en 539/38 av. J.C., Daniel devint l’un des trois présidents qui dominaient sur les cent vingt satrapes de l’empire médo-perse (Dan. 6.2, 3). La dernière date donnée, en Daniel 10.1, est celle de la troisième année du roi Cyrus de Perse, c’est-à-dire 536/35 av. J.C. Ainsi, Daniel avait entre quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-dix ans lorsqu’il écrivit ses dernières visions. Daniel était un contemporain d’Ézéchiel qui connut la captivité à Babylone environ huit ans plus tard, en 597 av. J.C. Dans son livre, Ézéchiel mentionne trois fois Daniel (Ezéch. 14.14, 20 ; 28.3). Daniel connaissait aussi les écrits du prophète Jérémie; ce dernier avait commencé son service quelques années avant les attaques des Babyloniens contre Jérusalem. En étudiant le livre de Jérémie, Daniel comprit que les soixante-dix ans de captivité annoncés allaient bientôt toucher à leur fin (Dan. 9.2). Dans son discours sur les temps de la fin, à la montagne des Oliviers, parlant de la profanation du temple par l’Antichrist, le Seigneur Jésus mentionne expressément « Daniel le prophète » (Matt. 24.15 ; comp. Dan. 11.31 ; 12.11). En Matthieu 24.30 et 26.64 également, le Seigneur se réfère au verset 13 de Daniel 7. En Hébreux 11, Daniel n’est pas cité nommément parmi les héros de la foi de l’Ancien Testament. Mais les paroles du verset 33, mentionnant ceux qui « par la foi fermèrent la gueule des lions », ne se rapporteraient-elles pas à Daniel, qui fut préservé dans la fosse aux lions (Dan. 6) ? Dès les temps les plus reculés, les critiques incrédules s’en sont pris au livre de Daniel. Les premières attaques furent portées par le philosophe néoplatonicien païen Porphyre de Tyr (3e siècle apr. J.C.) ; dans son écrit dirigé contre les chrétiens, cet auteur considère le livre de Daniel comme l’œuvre d’un Juif du 2e siècle av. J.C. Les commentateurs modernes soutiennent des interprétations semblables. Ils avancent des arguments tels que de prétendues imprécisions historiques, des détails de langage et la « théologie » de Daniel pour ne pas reconnaître au prophète sa qualité d’auteur. Comme dans le cas d’Ésaïe, la cause principale de toutes les attaques doit sans doute être cherchée dans le fait que Daniel a prédit des événements historiques avec une exactitude incomparable. Par exemple, le prophète a décrit jusque dans les détails les combats entre Syriens et Égyptiens du temps des Maccabées (Dan. 11.1-35). Les critiques voient en cela une impossibilité. Un livre renfermant autant de détails doit avoir été écrit après les faits. Mais Daniel a aussi indiqué avec précision la date de la venue de Christ (Dan. 9.25). Enfin, il parle des événements encore futurs du temps de la fin avant la seconde venue de Christ. Tout ceci confirme clairement les paroles du prophète Amos : « Or le Seigneur, l’Éternel, ne fera rien, qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3. 7). 2. Son butDans la bible hébraïque, le livre de Daniel est rattaché non pas aux Prophètes, mais aux « Ecritures » (en hébreu : ketubim), la troisième et dernière partie de l’Ancien Testament; il se trouve placé entre ceux d’Esther et Esdras. Une large portion du livre, à savoir les chapitres 2 (v. 4) à 7 (v. 28), est écrite en araméen, la langue administrative des Babyloniens et des Perses. Cela s’explique sans doute par le fait que, contrairement aux autres prophètes qui ont vécu pendant ou après l’exil, Daniel a prophétisé principalement sur des nations païennes, et peu au sujet d’Israël et de Juda. Les quatre puissances ayant dominé l’histoire universelle après la chute de Jérusalem, et qui la domineront jusqu’à l’apparition de Christ avant le Millénium, constituent le grand thème du livre de Daniel. Dans le Nouveau Testament, cette période est appelée les « temps des nations » (Luc 21.24). L’Éternel ne pouvait plus reconnaître son peuple terrestre Israël, respectivement Juda. Il châtia les siens par la captivité à Babylone, et par la destruction de Jérusalem et du temple. Il avait quitté sa demeure, le temple (Ezéch. 10.4, 18 ; 11.23). Le Dieu des cieux et de la terre (Gen. 14.19) s’était en quelque sorte retiré dans le ciel. Dans le livre de Daniel, il est appelé quatre fois le Dieu des cieux (Dan. 2.18, 19, 37, 44), une fois le roi des cieux (Dan. 4.37) et une fois le Seigneur des cieux (Dan. 5.37). Pendant cette période où il domine de façon indirecte, Dieu remet le pouvoir sur la terre entre les mains des nations païennes, et cela jusqu’au moment où son Oint, le Seigneur Jésus, comme Fils de l’homme glorifié, dominera sur le monde. Daniel donne une vue d’ensemble prophétique sur les temps des nations, c’est-à-dire des quatre empires universels : babylonien, médo-perse, grec et romain. A la fin, après l’échec complet de l’exercice de la puissance par ces empires, le peuple d’Israël sera reçu à nouveau par Dieu, et Christ régnera comme roi sur tout. Le livre de Daniel revêt un intérêt particulier pour nous chrétiens parce que les temps dans lesquels nous vivons actuellement y sont décrits. Le livre se divise en deux grandes parties. Dans la première (Dan. 1 à 6), après la présentation d’un résidu fidèle (Dan. 1), nous trouvons une description de différents événements historiques concernant la vie de Daniel. D’abord, le chapitre 2 place devant nous le songe de Nebucadnetsar et l’interprétation qu’en donne Daniel. Ce songe contient la vision humaine qu’a eue Nebucadnetsar des quatre empires universels: une statue imposante. Les chapitres suivants (Dan. 4 à 6) montrent non seulement la fidélité exemplaire de Daniel et de ses amis, mais aussi les différentes caractéristiques des empires païens dont la pleine manifestation est pour les temps de la fin. Le chapitre 3 présente l’idolâtrie, le chapitre 4, l’orgueil humain, le chapitre 5, le blasphème et le chapitre 6, la déification de l’homme. La seconde partie commence, en Daniel 7, par une deuxième révélation concernant les quatre empires universels, mais cette fois, d’un point de vue divin: les royaumes ont l’aspect de bêtes sauvages. Le chapitre 8 traite des deuxième et troisième empires, le chapitre 9, de la fin de la captivité babylonienne et du Messie, les chapitres 10 et 11, des rois du Nord (Syrie) et du Midi (l’Égypte), et le chapitre 12 forme la conclusion : il s’adresse de nouveau au résidu fidèle. D’étroites relations existent entre Daniel et les révélations du Nouveau Testament concernant l’avenir. Matthieu 24 et 25, 2 Thessaloniciens 1 et 2 et l’Apocalypse représentent un complément, respectivement un élargissement des révélations que Daniel reçut. Seuls ceux qui considèrent ces prophéties dans leur ensemble pourront comprendre correctement les événements futurs. 3. Ses particularitésa) Les soixante-dix semaines d’annéesLes versets 24 à 27 de Daniel 9 donnent des indications précises concernant l’époque de l’apparition du Messie. Après « soixante-dix semaines », c’est-à-dire après des périodes comptant chacune sept années (= « semaines d’années », comp. Lév. 25.8), il en sera fini avec les péchés, la justice éternelle sera introduite et le saint des saints sera oint. Les soixante-dix semaines d’années se divisent en trois périodes : sept semaines (= quarante-neuf années), soixante-deux semaines (= quatre cent trente-quatre années) et une semaine (= sept années), à savoir un total de quatre cent quatre-vingt-dix ans. Le point de départ de ces quatre cent quatre-vingt-dix ans se situe lors du commandement de rebâtir la ville de Jérusalem. Cet ordre fut donné en 445 av. J.C., la vingtième année du roi Artaxerxès (Néh. 2)*. Puis le prophète parle de sept semaines, c’est-à-dire quarante-neuf ans; pendant ce laps de temps, malgré de grandes menaces venant de l’extérieur et de l’intérieur, Jérusalem fut rebâtie. C’est en partie le sujet du livre de Néhémie. Les soixante-deux semaines ou quatre cent trente-quatre années évoquées ensuite conduisent jusqu’au Messie. Toutefois après les soixante-neuf semaines, à savoir après quatre cent quatre-vingt-trois ans, le Messie serait retranché et n’aurait rien. [Selon une tradition plus ancienne, le commandement d’Artaxerxès fut donné en 455 av. J.C. Si l’on soustrait 483 ans, on arrive à l’an 28 apr. J.C.] Cela ne peut se rapporter qu’à la mort et à l’ascension du Seigneur Jésus. En considérant ces quatre cent quatre-vingt-trois ans comme des années prophétiques de trois cent soixante jours (douze fois trente jours), on obtient 173 880 jours qui, en raison des années bissextiles, donnent 476 années de calendrier et mènent jusqu’en 31/32 apr. J.C. La dernière semaine d’années n’est pas encore accomplie. Il s’agit des sept ans qui précéderont l’instauration du Millénium. Entre la fin des soixante-neuf semaines d’années et le début de la soixante-dixième s’intercale la période actuelle de la grâce, au cours de laquelle le « calendrier d’Israël » n’est en quelque sorte pas en vigueur. La dernière semaine d’années de Daniel commencera après l’enlèvement des croyants. Selon Daniel 9.27, elle sera une fois encore partagée en deux. La seconde moitié de trois ans et demi est mentionnée plusieurs fois dans l’Apocalypse, soit comme « un temps, et des temps, et la moitié d’un temps » (Apoc. 12.14 ; comp. Dan. 7.25), quarante-deux mois (Apoc. 11.2 ; 13. 5) ou encore comme mille deux cent soixante jours (Apoc. 11.3 ; 12.6). En partant du principe selon lequel il s’agit toujours de la même période de trois ans et demi, on admet que ces « années prophétiques » comportent douze fois trente jours. b) Les quatre empires universelsSelon Daniel 2 et 7, le Dieu des cieux considère l’histoire du monde d’un autre point de vue que l’homme. Pour Dieu, son peuple Israël représente le peuple le plus important de la terre (Deut. 32.8, 9), et le pays de Palestine est le nombril, c’est-à-dire le centre de la terre (Ezéch. 38.12). Pendant le temps du rejet d’Israël en tant que peuple, Dieu voit l’histoire du monde comme la succession de quatre grands empires universels: Babylone, la Perse, la Grèce et Rome. En Daniel 2, ces royaumes apparaissent au roi Nebucadnetsar sous la forme d’une imposante statue humaine, composée de quatre parties, mais qui finalement est anéantie par une pierre, sans intervention humaine. Dans le chapitre 7, Dieu donne une autre vision au prophète; les royaumes sont alors présentés comme des bêtes féroces, sauvages, sans intelligence, qui à la fin subissent leur jugement.
Rome, le quatrième empire, était en place lorsque Christ vint sur la terre (voir Luc 2.1). Cette puissance disparut au Moyen Age, mais, selon Apocalypse 17.8b, elle renaîtra au temps de la fin (« Elle [la bête] était, et elle n’est pas, et elle sera présente »), et sera anéantie avec les autres nations par Christ avant l’instauration du Millénium (Dan. 2.44, 45 ; 7.11-14 ; Apoc. 13 ; 19.19-21). 4. Analyse succincte de son contenu
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament », | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Amiot & Tamisier (1950) | Daniel 0.0 (AMI) | LE LIVRE DE DANIELDe sa vie on connaît peu de chose. D’une famille noble de Juda, il fut déporté tout jeune vers 605, et élevé à la cour babylonienne. Entré au service du monarque, son explication d’un songe extraordinaire lui valut de devenir l’un des conseillers de Nabuchodonosor, et d’occuper, sous ce prince et ses successeurs, les plus hautes situations. La dernière intervention qui lui soit attribuée date de 536, troisième année du règne de Cyrus. Si le personnage est peu connu, son livre fait l’objet d’études nombreuses, car il pose des problèmes dont on ignore encore la solution définitive. Tout d’abord, il nous est parvenu en trois langues : les deux derniers chapitres, ainsi que III, 24-90, sont en grec, traduit probablement de l’hébreu ou de l’araméen ; II, 4 – VII sont en araméen; le reste est en hébreu tardif qui évoque celui des Paralipomènes. Trois parties s’y distinguent nettement : des récits historiques (I – VI, sauf l’addition en grec : III, 24-90) ; des visions apocalyptiques (VII – XII) ; deux appendices ajoutés sans doute postérieurement, l’histoire de Suzanne (XIII), Bel et le dragon (XIV) : saint Jérôme déjà, dans son introduction au commentaire de Daniel, ne les considérait pas comme strictement historiques. Notre ouvrage ne rapporte de Daniel aucun oracle comparable à ceux qu’adressaient les prophètes aux peuples prévaricateurs ; d’ailleurs la Bible hébraïque ne le range pas parmi les Prophètes. On y relève plusieurs confusions historiques : l’histoire connaît la folie de Nabonide, non celle de Nabuchodonosor (IV) ; Baltasar était fils de Nabonide, non de Nabuchodonosor ; Darius le Mède est inconnu ; sans doute s’agit-il de Darius Ier, qui fut le deuxième successeur de Cyrus sur le trône babylonien et ne l’y précéda point (VI). Par contre, l’auteur a une connaissance très circonstanciée, jusqu’à la précision des dates, des temps machabéens ; la fin du monde, qui fait sa préoccupation principale, s’annonce par la persécution des Juifs sous Antiochus Épiphane (voir Introduction à I Machabées). Les récits historiques abondent en miracles extraordinaires. Il faut noter enfin que les deux livres de l’Ecclésiaste et de l’Ecclésiastique, qui se posent le problème du bonheur et de la rétribution, ignorent tout à fait la solution lumineuse qu’en donne Daniel en XII, 1-3. Tous ces faits posent dans son acuité le problème de la composition : quelles sont les origines de ce livre ? Les réponses sont des plus variées. Il faut admettre au moins qu’on se trouve en présence du remaniement d’un texte ancien, qui ne prit sa forme définitive qu’au temps des Machabées. Cela d’ailleurs respecte l’inspiration, Dieu pouvant favoriser de ce charisme plusieurs écrivains concourant à la réalisation d’un même ouvrage, aussi bien qu’un seul : fait reconnu pour d’autres livres de la Bible. Le livre de Daniel enfin garde toute sa valeur doctrinale. C’est « la première et la plus parfaite des apocalypses juives » (Lagrange, dans Revue Biblique, 1904, page 494). Effectivement, l’auteur est tourné vers l’avenir ; le thème général, qui fait l’unité des différents chapitres, est l’établissement final du règne de Dieu. Le Fils de l’homme, Messie tout spirituel, recevra le gouvernement de l’empire des saints, qui durera à jamais (VII, 13-14) ; après le triomphe de Dieu sur les rois et les empires, à la fin des temps, aura lieu la résurrection des morts (XII, 2-3), suivie de la sanction éternelle, décrétée en présence des saints et des anges (parmi lesquels sont nommés Michel et Gabriel). C’est donc un livre d’espérance et de foi ; c’est aussi un sommet spirituel de l’Ancien Testament, qui annonce l’Évangile non moins que l’Apocalypse. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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