Ecclésiaste 0.0 comparé dans 29 versions de la Bible.
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Lemaîtstre de Sacy (1701) | Ecclésiaste 0.0 (SAC) | ECCLÉSIASTECe livre est appelé par les Grecs Ecclésiaste, et par les Hébreux Qohelet c’est-à-dire Orateur, Prédicateur, ou celui qui assemble ou qui instruit dans l’assemblée des peuples ; et c’est sans doute dans le même sens que l’auteur du trentième chapitre du livre des Proverbes s’est surnommé, v. 1, Agur, qui signifie aussi celui qui assemble, et qui instruit. L’auteur de celui-ci prêche en effet contre la vanité des créatures et contre le néant des plaisirs, des honneurs, des richesses qui séduisent les hommes en ce monde ; c’est le néant qu’il assure y avoir trouvé par sa propre expérience ; car, après avoir passé la plus grande partie de sa vie dans l’usage de tout ce qu’il y a de plus grand, de plus agréable, et de plus capable d’enchanter les sens, et de satisfaire, s’il était possible, la cupidité du cœur de l’homme, il avoue qu’après en avoir usé, il n’y a trouvé autre chose que vanité et affliction d’esprit. C’est ce que cet auteur a uniquement intention de prouver, pour désabuser les hommes de l’estime qu’ils font de ces faux biens, et pour les porter à en rechercher en Dieu de plus solides par une fidèle obéissance à sa loi et à ses commandements. Il montre aux hommes charnels et aux amateurs de ce monde, en répondant à leurs objections. que toutes les créatures, toutes les choses sensibles, tout ce qui concerne la vie présente, et même leurs folles pensées, passent rapidement, s’anéantissent, et se perdent dans un oubli éternel ; mais qu’il viendra un temps où Dieu jugera les hommes, et qu’alors tout sera réel, fixe, permanent, et éternel. Les anciens Juifs et les saints Pères n’ont point mis en doute que ce livre ne fut l’ouvrage de Salomon, quoiqu’il ne porte pas son nom, ainsi que celui des Proverbes, et du Cantique des cantiques. Il s’est suffisamment nommé sous la qualité de fils de David et de roi de Jérusalem, et le portrait qu’il fait de soi-même, chap. I, v. 1, 12, 13, 14, 16 et 17, chap. II, v. 1, 4, 5, jusqu’au v. 31, chap. VII, v. 24, et chap. XII, v. 9, dans lesquels il décrit ses différents états, la situation de son âme, les dispositions de son cœur, sa chute, et même ses écrits, le font assez reconnaître, et ne permettent pas qu’on puisse attribuer ce livre à d’autres que ce prince sage. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Grande Bible de Tours (1866) | Ecclésiaste 0.0 (GBT) | L’ECCLÉSIASTECe livre, appelé par les Grecs L’ECCLÉSIASTE, c’est-à-dire le Prédicateur, est communément attribué à Salomon. On y fait voir la vanité de toutes les choses de la terre, et la stérilité des efforts que font les hommes pour trouver ici-bas le repos parfait de l’esprit et du cœur ; d’où l’on conclut que la sagesse consiste à user de la vie dans la crainte de Dieu. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Darby (1885) | Ecclésiaste 0.0 (DBY) | Introduction à Ecclésiaste12 chapitres1. Son auteur et sa dateOn ne trouve pas de nom d’auteur dans l’Ecclésiaste. Pourtant la tradition judaïque ancienne parle déjà du roi Salomon comme étant le rédacteur de ce livre. Il est vrai que cette attribution à Salomon est le plus souvent mise en doute, premièrement pour des motifs de langue, et deuxièmement, parce que le nom de l’Éternel ne paraît pas dans ce livre. Mais ces deux raisons ne sont pas solides et ne s’imposent pas (voir à cet effet ce que nous disons sous 3. Ses particularités). En Ecclésiaste 1.1, 12, l’auteur se nomme lui-même fils de David et roi à Jérusalem. Au verset 16, il parle de sa grande sagesse : d’après 1 Rois 3.12 ; 4.2ss ; 10.1, seul le roi Salomon la possédait. Le rédacteur mentionne au chapitre 12 (v.9) qu’il a composé beaucoup de proverbes. Ce fait aussi ne s’applique qu’à Salomon (voir 1 Rois 4.32 ; Prov. 1.1). Différentes expressions du livre de l’Ecclésiaste indiquent que Salomon n’a écrit ce livre que dans sa vieillesse (Eccl. 1.12 à 2.11 ; 11.9 à 12.7). Ici donc, l’auteur jette un regard rétrospectif sur une longue vie et repasse toutes ses pensées et ses actes, il avertit la jeunesse, et évoque la vieillesse. Le roi Salomon régna de 970 à 931 av. J.C. environ. Le livre de l’Ecclésiaste date ainsi de la fin de cette période. 2. Son butL’Ecclésiaste appartient à la dernière partie de la bible hébraïque, les « Ecritures » (en hébreu : ketubim) et, plus précisément, à ce qu’on a appelé « les cinq rouleaux » (en hébreu : megilloth). Ceux-ci sont utilisés, aujourd’hui encore, lors des jours de fête judaïques. L’Ecclésiaste est lu dans les synagogues pendant la fête des tabernacles. Les versets 2 et 3 du premier chapitre indiquent le contenu et le but du livre de l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, dit le prédicateur ; vanité des vanités ! Tout est vanité. Quel profit a l’homme de tout son labeur dont il se tourmente sous le soleil ? » Le mot « vanité » (hevel) revient trente-cinq fois dans ce livre ! Ce terme hébraïque hevel se retrouve également dans le nom qu’Adam et Eve donnèrent à leur deuxième fils, Abel (Gen. 4.2), après que, par leur désobéissance, le péché fut entré dans le monde. L’expression « sous le soleil » revient, quant à elle, vingt-neuf fois. Elle souligne le caractère de ce livre, qui décrit la vie sur cette terre du point de vue de l’homme déchu ; on y a vu donc, avec raison, une présentation de la malédiction, conséquence de la chute (comp. Gen. 3.17-19). La question fondamentale à la base du livre de l’Ecclésiaste pourrait être formulée de la manière suivante : Comment l’homme passe-t-il au mieux sa vie ? Les réponses apportées à cette interrogation sont la plupart du temps présentées d’un point de vue humain. Aussi donnent-elles l’impression que le rédacteur demeurait bien éloigné de la vérité divine. Nous trouvons quelques exemples de telles conclusions erronées dans les passages suivants : Ecclésiaste 3.19-22 ; 7.16, 17 ; 8.15 ; 9.6, 10. Des déclarations de cette sorte pourraient amener le lecteur du livre de l’Ecclésiaste à demander : Comment est-il possible que des choses semblables aient leur place dans la parole de Dieu ? L’explication n’est pas difficile à donner. Ces raisonnements humains ne relèvent pas d’une révélation divine (comme, par exemple, l’épître aux Éphésiens dans le Nouveau Testament), mais ils ont été consignés dans la Bible par l’inspiration divine. Les expériences et les pensées de Salomon sont rapportées comme les paroles d’un être déçu par la vie, même si l’homme n’y est pas vu dans une relation de foi vivante avec Dieu (quoique, comme créature, tout homme soit responsable envers son créateur). Ainsi on a souvent conféré au livre de l’Ecclésiaste un caractère sceptique ou pessimiste. Effectivement, on ne trouve pas un mot de louange à Dieu dans l’Ecclésiaste, et rien concernant la grâce et la rédemption. Lorsque le nom de Dieu est mentionné, il ne l’est jamais en tant que l’Éternel, mais seulement comme Elohim (plus d’une quarantaine de fois en tout). L’enseignement direct de l’homme par Dieu ne paraît dans ce livre qu’aux versets 11 à 14 du chapitre 12. Ces paroles qui terminent l’Ecclésiaste peuvent aussi être considérées comme une bonne introduction au livre des Proverbes. Ceux-ci précèdent, il est vrai, le texte de l’Ecclésiaste dans les bibles en langue française ; mais, du point de vue spirituel, les premiers représentent un progrès par rapport au second. L’Ecclésiaste est un des rares livres de l’Ancien Testament à ne pas être cité une seule fois dans le Nouveau Testament ; on trouve néanmoins de nombreuses pensées parallèles (par exemple, Eccl. 5.1 et Matt. 6.7 ; Eccl. 12.14 et 2 Cor. 5.10 ; Eccl. 7.9 et Jacq. 1.19). 3. Ses particularitésa) Le titreLe titre « Prédicateur » est la reproduction du terme hébraïque, de genre féminin, qohelet, lui-même dérivé du verbe qahal : « assembler ». Le mot qohelet revient sept fois dans l’Ecclésiaste (voir Eccl. 1.1, 2, 12 ; 7.27 ; 12.8-10), mais ne se trouve nulle part ailleurs dans la Bible. Les traducteurs de la version des Septante l’ont rendu par ekklésiastes (de : ekklésia : « rassemblement »). Le premier, Martin Luther a employé « Prédicateur » en relation avec ce terme difficile à traduire qohelet. Mais cette expression a été contestée. Une autre explication est donnée en partant du sens premier de ce mot : « assembler ouvertement ». La sagesse décrite dans le livre du Prédicateur est alors la sagesse accessible à tout le monde, c’est-à-dire celle qui est enseignée dans le parvis du temple, par opposition à la sagesse cachée du sanctuaire (comp. Ps. 73.17), connue du croyant seulement. La seconde est décrite dans les Proverbes qui, comme nous l’avons mentionné, constituent, quant à leur enseignement, la « continuation » de l’Ecclésiaste. b) Le nom de DieuOn peut relever que le nom Éternel n’est pas cité une seule fois dans ce livre, alors que Elohim (Dieu) revient plus de quarante fois. Lors de nos considérations sur le Pentateuque et les Psaumes, nous avons déjà vu que le nom Elohim désigne Dieu dans son absolu et sa toute-puissance comme créateur. En revanche, Éternel exprime sa grâce et sa relation avec les hommes, mais en particulier avec son peuple Israël. Le nom Éternel ne paraît pas dans l’Ecclésiaste parce que ce livre ne présente pas un homme ou un peuple dans une relation précise d’alliance ou de foi avec Dieu ; l’homme est plutôt considéré en tant que tel, quoique responsable envers son Dieu créateur (Eccl. 11.9 ; 12.1). 4. Analyse succincte de son contenu
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament », | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Amiot & Tamisier (1950) | Ecclésiaste 0.0 (AMI) | LE LIVRE DE L’ECCLÉSIASTEC’est un ensemble de considérations entrecoupées de maximes variées, sans grand souci de composition ; voici, entre bien d’autres, le plan qu’on en pourrait déduire: 1° Une introduction (I, 1-11) expose le thème fondamental : tout est vanité, c’est-à-dire souffle, buée légère qui bientôt s’évanouit ; l’effort de l’homme est inefficace et ne peut atteindre le but poursuivi, la destinée humaine est une anomalie, les phases enchanteresses de la vie sont fugaces et décevantes. 2° Une suite d’enquêtes, pour ainsi dire, vient illustrer ce thème. Mener la grande vie, à l’exemple de Salomon (I, 12-11), fait toucher du doigt la vanité de la sagesse, des richesses et des plaisirs. Tout être est livré aux événements, que Dieu seul commande (III), et retourne à la poussière. Sans cesse l’homme se heurte aux anomalies sociales et à la fragilité des richesses (IV – VI). Les actes humains, d’ailleurs, trouvent-ils leur sanction adéquate (VII – IX, 10) ? Efforts et succès sont disproportionnés (IX, 11 – XI, 6) et la vieillesse inéluctable vient clore la recherche du bonheur (XI, 7 – XII, 8). 3° L’épilogue (XII, 9-14) fait l’éloge de l’auteur et termine par une conclusion morale. Ces derniers versets posent la question de l’auteur. On admet que l’épiloguiste fut l’éditeur du livre et le disciple inspiré de son auteur ; mais ne faut-il pas reconnaître sa main dans un certain nombre de réflexions et de passages, qui semblent contredire l’ensemble de l’ouvrage et y apporter des corrections dans le sens de la doctrine alors traditionnelle ? C’est possible, mais non prouvé. Sans prétendre que l’auteur ait délibérément adopté le genre du dialogue, on peut envisager son œuvre comme une sorte de journal, où il aurait consigné, tant le résultat de ses enquêtes que les réflexions provoquées par elles. Quoi qu’il en soit, l’auteur principal n’est certainement pas Salomon, fiction évidente, alors reçue, qu’il abandonne dès le chapitre III. Il se nomme Qohéleth, dont la traduction grecque a donné naissance à Ecclésiaste : le mot semble désigner le président d’une réunion de sages, ou mieux le maître, l’orateur réputé, en tout cas un homme d’expérience et d’autorité. Il s’exprime en une langue très décadente ; s’il a connu une époque troublée (quelques allusions à des désastres, à un temps d’anarchie), elle semble révolue. Aussi dit-on généralement que Qohéleth écrivit, à Jérusalem probablement, entre 250 et 200. Sa mentalité et son enseignement soutiennent cette conclusion. Sa grande préoccupation est de connaître la valeur de la vie, de résoudre le problème de la rétribution ; mais, alors que Job discutait le mystère du mal et aurait voulu ne pas souffrir, l’Ecclésiaste est avide de bonheur, d’un bonheur stable et total. Or, il constate qu’un tel bonheur n’existe pas sous le soleil, et conclut son analyse sereine en conseillant de jouir avec mesure des joies honnêtes d’ici-bas. C’est un désabusé, mais non un sceptique, ni un pessimiste absolu, car sa foi juive lui donne des certitudes, entre autres celle de la justice divine, et son sens moral demeure très averti. Ce n’est pas davantage un philosophe optimiste, assurant que la béatitude réside dans l’effort modéré et dans la recherche du plaisir. En fait, c’est un croyant ; dans l’ambiance générale de ce siècle, où l’humanisme gréco-alexandrin s’interroge, avec confiance d’ailleurs, sur l’homme et le destin, Qohéleth prend conscience qu’il n’est point ici-bas de bonheur inamissible. Comme Job autrefois, il souffre des insuffisances doctrinales de son époque ; son désir de béatitude est, sans qu’il le sache, une espérance d’éternité : il aspire à cette justice et à ce bonheur de l’au-delà, qui ne seront révélés qu’aux temps proches du Christ. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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