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DEUXIÈME ÉPÎTRE DE SAINT JEAN

Cette Épître ne porte aucun nom particulier que celui de prêtre et d’ancien ; mais elle est adressée à une dame, nommée Électe, ou parce que c’était son nom, ou parce que c’était une dame chrétienne : selon le grec, elle s’appelait Électe. Il paraît qu’elle était veuve, qu’elle avait des enfants, et qu’ils étaient parfaitement unis avec elle dans l’unité de la foi ; ce qui a obligé l’apôtre de leur adresser à tous cette même lettre, dans laquelle il leur déclare qu’il a plusieurs choses à leur dire ; mais que, espérant les aller voir bientôt, il se réserve de le faire de vive voix ; et en attendant, il les avertit de se précautionner contre une nouvelle hérésie qui se répandait dans le monde sur la vérité de l’incarnation de Jésus-Christ ; de fuir ceux qui l’enseignent, comme des séducteurs et des antechrists ; de ne pas les recevoir dans leur maison, et de ne pas les saluer dans les rues. Il loue cette sainte veuve et ses enfants, de l’amour qu’ils ont pour la vérité, et pour ceux qui l’aiment, et les exhorte à y persévérer ; il leur recommande surtout l’amour du prochain, comme un des premiers et des principaux devoirs du chrétien ; et il finit par des recommandations qu’il leur fait de la part des enfants de la sœur de la dame Électe à laquelle il écrit cette lettre.

Cette Épître, quoique très courte, renferme presque tout le sujet de la première lettre ; l’esprit, les sentiments, les expressions, en sont tout pareils ; en sorte que l’on n’en peut méconnaître l’auteur. Elle est citée sous le nom de saint Jean, disciple du Seigneur, par saint Irénée, advers. Hœres., lib. I, cap. XIII ; par saint Clément d’Alexandrie, Strom., lib. II, qui tacitement l’insinue, en citant la première sous ce titre : Saint Jean, dans sa grande lettre ; par Tertullien, lib. Prœscript. ; par Aurélius, évêque de Chullabe ; dans le concile de Carthage, sous saint Cyprien ; elle a été mise, dans les anciens catalogues, au nombre des Épîtres catholiques et des Écritures canoniques. (Voyez l’auteur de la Synopse attribuée à saint Athanase, et saint Cyrille de Jérusalem, Catech. IV ; les conciles de Laodicée, can. LX, ann. 370 ; troisième de Carthage, can. XLVII, ann. 397, et can. XXIV, ann. 419 ; ceux de Rome, sous Innocent Ier et sous Gélase, ann. 494 ; et le dernier concile général de Trente, sess. IV, de Canon. Script.) Et quoique quelques particuliers aient douté si cette lettre était en effet de saint Jean l’Évangéliste, ou de quelque autre, ils n’ont pas laissé de la regarder comme faisant partie des Écritures reçues dans l’Église. (Voyez ce que dit Eusèbe, Hist., lib. III, cap. XVIII et XIX, et ce qu’il rapporte, ibid., lib. VI, cap. XIX, d’Origène, et lib. VII, cap. XX, de Denis d’Alexandrie.)

On ne sait point le lieu, ni même le temps où l’apôtre écrivit cette lettre ; mais, comme il traite la même matière, et qu’il y parle des mêmes erreurs que dans sa première lettre, on croit qu’il écrivit du même lieu, et à peu près dans le même temps.


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