Verset à verset Double colonne
1 Parole de l’Éternel qui fut adressée à Michée, de Moréseth, au temps de Jotham, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda, laquelle lui fut révélée touchant Samarie et Jérusalem.Comparez les titres analogues Ésaïe 1.1 ; Osée 1.1. Sur l’époque de Michée et les trois rois mentionnés dans ce titre, voir l’introduction à ce prophète et celle à Ésaïe.
De Moréseth, littéralement : le Morasthite. Ces mots sont destinés à distinguer notre Michée de son homonyme plus ancien, Michée, Fils de Jimla (1 Rois 22.8 et suivants), ainsi que des dix autres personnages qui portent le même nom dans l’Ancien Testament. Ils ne signifient pas, comme l’ont cru les LXX, le fils de Morasthi, mais désignent le lieu d’origine du prophète, qui est sans aucun doute la ville de Moréseth-Gath, mentionnée au verset 14 (et non pas Marésa, verset 15 ; car les règles de la ponctuation hébraïque ne permettraient pas de tirer de ce dernier nom l’adjectif morasthite). Cette ville avait sans doute appartenu autrefois au territoire de Gath des Philistins, dans le voisinage de laquelle elle était située.
Qui lui fut révélée, littéralement : qu’il a vue. Comparez Amos 1.1 ; Ésaïe 1.1 ; Ésaïe 2.1, notes.
Samarie et Jérusalem les capitales des deux royaumes, représentant le peuple entier qui est l’objet du discours prophétique qui va suivre.
Deux strophes : la menace divine, versets 2 à 7 ; la plainte du prophète sur le terrible sort de son peuple, versets 8 à 16.
Exorde du discours. Les mots : Écoutez…, peuples…, sont empruntés par l’auteur à la prophétie de Michée, fils de Jimla 1 Rois 22.28. Il semble vouloir nous faire envisager son activité comme la continuation de celle de son homonyme. Tous deux, en effet, ont été appelés à s’opposer au faux prophétisme (comparez Michée 2.6 ; Michée 2.11 ; Michée 3.5 avec 1 Rois 22.23) et à annoncer les jugements de Dieu, l’un sur Achab, l’autre sur les deux royaumes d’Israël et de Juda. On trouve dans notre livre plusieurs autres allusions assez claires à la scène rapportée 1 Rois 22.8-28 ; comparez Michée 2.11 (rouach vaschéker : vent et mensonge) avec 1 Rois 22.21-23 (rouach schéker : esprit de mensonge) ; Michée 4.13 avec 1 Rois 22.11 les cornes de fer ; Michée 4.14 avec 1 Rois 22.24 ( frapper sur la joue) ; remarquez enfin la mention des ordonnances d’Omri et des pratiques de la maison d’Achab, Michée 6.16.
Toute la terre, tous les peuples et non pas Israël seul, comme Deutéronome 32.8, sont invités à écouter les paroles du prophète ; car c’est le Maître de la création qui va parler par son serviteur (comparez Ésaïe 1.2). Le jugement qui sera prononcé sur Israël intéresse d’ailleurs le monde entier en ce qu’il n’est que le premier acte du jugement universel.
Michée appelle ici Dieu lui-même, en témoignage. Ce témoignage divin peut s’entendre de trois manières : Ou bien Michée invite Jéhova, le témoin fidèle, qui, de son ciel, voit tout et connaît les forfaits de son peuple, à témoigner contre celui-ci ; ce témoignage serait le discours prophétique même qui va suivre. Ou bien il invite l’Éternel à être témoin de ce qu’il va dire, afin qu’il puisse attester lui-même que le prophète n’a pas négligé d’avertir ses concitoyens, en sorte qu’au jour du jugement ils soient sans excuse. Ou enfin, ce qui est plus simple, c’est par le jugement qu’il va exécuter que l’Éternel témoignera contre l’inconduite de son peuple.
Contre vous. Ceci s’adresse à Jérusalem et à Samarie qui, ayant seules jusqu’ici entendu la parole de l’Éternel, peuvent seules être déjà jugées. Les autres peuples sont appelés seulement à écouter la menace du jugement que l’Éternel va prononcer par son prophète et à profiter pour eux-mêmes de cet, avertissement. Comparez 1 Rois 22.28.
Du palais… : du ciel, sa résidence (verset 3 ; Ésaïe 6.1 ; Psaumes 11.4) et non, comme quelques-uns l’ont pensé, de Jérusalem et du temple (Amos 1.2).
Ces versets motivent l’attention universelle que le prophète vient de réclamer pour la parole qu’il a reçue : c’est une vision terrible qui se présente à ses regards et il ne peut taire ce qu’il voit (comparez chaza : a vu, verset 1), c’est-à-dire l’apparition de l’Éternel qui vient juger.
L’Éternel va sortir, littéralement : Voici l’Éternel sortant… Il le contemple, exécutant déjà sa sentence.
Il descendra : il va visiter la terre, intervenir pour la juger. Ici, comme dans beaucoup d’autres passages (par exemple au Psaumes 18.8-15), la description de l’apparition de Dieu est empruntée à un orage qui accompagne un tremblement de terre. L’Éternel descend d’abord sur les lieux élevés, les montagnes, plus rapprochées du ciel où il réside et y passe en maître comparez Amos 4.13. Sa seule approche remplit d’effroi l’univers ; le jugement, qui proprement ne frappe que les hommes, a son contrecoup dans la nature, qui en est ébranlée tout entière. Devant lui, tout disparaît : les hauteurs sur lesquelles il pose le pied se fondent sous ses pas et disparaissent comme la cire au feu (comparez Juges 5.4-5 ; Psaumes 68.3 ; Psaumes 68.9) ; les lieux bas s’entrouvrent et s’effondrent, comme l’eau qui se brise sur une pente (comparez pour l’image 2 Samuel 14.1).
Dans le jugement ainsi décrit, Michée embrasse, réunis en un seul tableau, tous les jugements successifs qui ont frappé Israël, y compris le jugement final qu’ils préparent.
Cette manifestation de Dieu est rendue nécessaire par le péché d’Israël.
Jacob et Israël sont dans ce verset synonymes et désignent le peuple dans son ensemble. Dans la fin du verset, Jacob, opposé à Juda, désigne, comme souvent, plus spécialement le royaume des dix tribus.
Quelle est… ? Quels sont… ? Le péché d’Israël se concentre en Samarie et celui de Juda en Jérusalem. C’est de ces deux foyers que ce double péché s’est répandu comme une peste dans tout le pays (Osée 6.10) ; c’est de la résidence et des rois que partirent constamment dans les deux royaumes les influences idolâtres. Jéroboam institua le culte des veaux d’or (1 Rois 12.28 ; 1 Rois 14.16) ; Omri, le fondateur de Samarie, suivit la même mauvaise voie ; son fils Achab introduisit le culte de Baal et construisit à ce dieu un temple à Samarie (1 Rois 16.24-26, 1 Rois 16.31-33) ; Jéhu se borna à rétablir l’état de choses institué par Jéroboam (2 Rois 10.29 ; 2 Rois 10.31). En Juda, les meilleurs rois, à l’exception d’Ézéchias, n’osèrent supprimer les hauts-lieux du pays (2 Rois 15.17-18 ; 2 Rois 18.4) ; Joas favorisa, Amatsia pratiqua même l’idolâtrie (2 Chroniques 24.17-18 ; 2 Chroniques 25.14) et Achaz donna ouvertement l’exemple du paganisme le plus grossier (2 Rois 16.3-4).
Le terme de rébellion, par lequel est désigné le péché des dix tribus, a une signification à la fois politique et religieuse : il désigne l’institution du culte du veau d’or et la défection du sceptre de David. Dans la fin du verset, le prophète, au lieu d’employer, comme dans la phrase précédente, un terme général, le péché, donne immédiatement au péché son nom concret. Ce péché se réalise, revêt une forme matérielle dans les hauts-lieux. Le péché de Juda, ce sont ses hauts-lieux, où l’on célèbre des cérémonies idolâtres et dont Jérusalem, la montagne de l’Éternel, est devenue le principal dans ce royaume.
Le but de la venue de Dieu. Ce but ne saurait être que de punir une telle rébellion. Samarie est prise plus particulièrement à partie, parce qu’elle est plus mûre pour le châtiment qu’annonce Michée. Les chapitres 15 à 17 de 2 Rois décrivent l’état de dissolution dans lequel se trouvait alors le royaume des dix tribus. Pour Jérusalem, comparez Michée 3.12, où cette ville est menacée d’un châtiment tout pareil.
Je ferai… C’est l’Éternel qui parle.
Dans la vallée. Samarie était bâtie sur une haute colline, au milieu d’une large et fertile vallée. Voir Amos 3.9, note.
Mettre à nu : comparez Habakuk 3.13 ; Psaumes 137.7.
Les idoles seront détruites avec la ville.
Tous ses gains. Les gains de Samarie sont les dons déposés par les adorateurs dans les sanctuaires des veaux d’or ou de Baal (si ce dernier culte, institué par Achab, existait encore au temps de Michée). Ils sont appelés un salaire de prostitution, l’idolâtrie étant envisagée comme une infidélité envers Dieu, l’époux légitime d’Israël (Osée 9.4) ; ces trésors que Samarie a reçus comme prix de son infidélité envers l’Éternel redeviendront salaire de prostitution, en ce que, pillés par les païens, ils serviront à leur propre culte (comparez Daniel 1.2).
Le malheur qu’il prévoit frappera non seulement Samarie, mais aussi Juda (verset 9).
Les prophètes, qui semblent dénoncer sans pitié les jugements de Dieu, éprouvent en réalité, comme membres de leur peuple, la plus vive sympathie pour ses malheurs.
Michée annonce qu’il prendra l’attitude d’un prisonnier de guerre (dépouillé, etc.) pour représenter symboliquement le sort de Juda. Comparez Ésaïe chapitre 20, où le prophète doit figurer par son accoutrement la captivité de l’Égypte.
Le chacal, l’autruche, sont proverbiaux pour leurs hurlements et leurs cris plaintifs (Job 30.29). Comparez Ésaïe 22.4.
Sa plaie : celle de Samarie, les coups dont Dieu la frappe. Cette plaie sera à la fois profonde (mortelle), il n’y a plus de salut possible pour les dix tribus et étendue (jusqu’en Juda ; comparez Jérémie 8.22).
Jusqu’à la porte… La est le lieu où le peuple tient ses assemblées (comparez Amos 5.10 ; Amos 5.12). Jérusalem, la ville de nos assemblées (Ésaïe 33.20), est par là même appelée ici la porte de mon peuple. L’ennemi ne s’arrêtera pas à la frontière, il pénétrera jusqu’au cœur du pays de Juda : Jérusalem.
L’arrivée du jugement est dépeinte d’une manière dramatique par l’énumération d’une série de villes qui seront frappées et dont les noms donnent lieu à autant de jeux de mots. Où que le prophète porte ses regards, il voit fondre le malheur et le nom de chaque ville lui rappelle ce malheur, qui est à la fois le sien et celui du pays tout entier.
La première pensée du prophète, en contemplant cette ruine qu’il voit déjà réalisée, c’est celle de la joie qu’en éprouveront les ennemis d’Israël (les Philistins, les Cananéens). Les premiers mots : Ne l’annonce pas dans Gath, sont reproduits du chant de David sur la mort de Saül (2 Samuel 1.20). Allusion d’autant plus significative qu’ici aussi Israël perdra son roi (Michée 4.9). Le prophète commence ici la série des jeux de mots : chaque mot renferme une énigme ou ce que nous appelons vulgairement un calembour.
Gath : l’une des cinq villes des Philistins. Ce mot pourrait être un infinitif de nagad : annoncer. Ceci a dû être écrit avant la grande victoire d’Ézéchias sur les Philistins (2 Rois 18.8). C’est aux fugitifs israélites que s’adresse cette exhortation, ainsi que la suivante : Ne l’annoncez pas chez les Philistins au sud… et n’allez pas non plus le dire en pleurant chez les Phéniciens au nord.
Ne pleurez pas dans Acco. Il y a en hébreu baco, mot qui probablement est une contraction pour be-Acco : dans Acco, le parallélisme des membres de la phrase exigeant ici le nom d’une ville. Mais baco est l’infinitif du verbe baca : pleurer, de sorte qu’on peut aussi traduire : pleurer ne pleurez pas ; locution hébraïque pour dire : ne pleurez pas du tout.
Acco, chez les Grecs Ptolémaïs, aujourd’hui St-Jean d’Acre, au pied nord du mont Carmel, sur la côte phénicienne, ville frontière (comme Gath), qui n’a jamais appartenu à Israël, bien qu’elle eût été dévolue à la tribu d’Asser.
De la fin du verset 10 au verset 15, le prophète mentionne dix villes, presque toutes de Juda et plus spécialement de la plaine judéenne d’où il était lui-même originaire ; cinq avant, cinq après la mention de Jérusalem, verset 12 ; mais non, comme on l’a cru, cinq au nord et cinq au sud de la capitale. L’intention n’est pas, comme dans Ésaïe chapitre 10 d’indiquer la marche qui pourrait être réellement suivie par l’armée ennemie. Le nombre dix représente la totalité du pays qui sera ravagé par l’ennemi.
Beth-Aphra : maison d’Aphra (lé, dans l’hébreu Beth-Léaphra, remplace le génitif), est sans doute identique avec Ophra de Beniamin (Josué 18.23) ; d’après Eusèbe, voisine de Béthel. Ce qui suit : je me roule…, fait allusion au sens du nom de Aphra, très voisin de aphar, poussière : Dans la maison de poussière je me roule dans la poussière. Se couvrir de poussière est, comme on sait, le signe du plus grand deuil (Jérémie 6.26). Le prophète dit : je, au nom du peuple qui, tout entier, sera bientôt plongé dans la douleur.
Saphir signifie beauté. C’est probablement le nom, quelque peu modifié de Schamir. La nudité honteuse de celle qui est menée en exil (Ésaïe 3.17) sera substituée aux brillantes parures. Cette ville doit sans doute être identifiée soit avec Schamir, au sud-ouest de Juda, près d’Eleuthéropolis (Josué 15.48 ; Eusèbe), soit avec Schamir, dans la montagne d’Éphraïm, au nord de Jérusalem (Juges 10.1).
Tsaanan signifie sortie. Cette ville ne méritera plus son nom. Car ses habitants ne pourront plus sortir, à cause de l’invasion ennemie et resteront renfermés derrière leurs murailles.
Beth-ha-Etsel désigne sans doute la localité d’Atsal, près de Jérusalem, à l’est du Mont des Oliviers (Zacharie 14.5).
Etsel signifie côté ; Beth-ha-Etsel aurait donc le sens de maison du voisinage ou du séjour. Le deuil de Beth-ha-Etsel (causé par la présence de l’ennemi) ne permet plus de tenir dans ce poste (poste, dans le sens de poste militaire) ; c’est une position perdue !
On pourrait entendre aussi : Le malheur ne s’arrête pas à Beth-ha-Etsel. Ce qui expliquerait le car du verset suivant : Il va plus loin, jusqu’à…
Maroth : ville inconnue ; sans doute voisine de Jérusalem, vu le car qui suit et peut-être identique à Maarath, Josué 15.59. Elle méritera bien son nom : amertume. Littéralement :L’habitante des amertumes est malade pour…
Lakis : forteresse de Juda, dans la plaine de Séphéla, à l’ouest d’Eleuthéropolis, aujourd’hui Um-Lâkhis (ruines) ; voir Ésaïe 36.2 ; Josué 15.39 ; Jérémie 34.7. Le prophète joue sur l’assonance de Lakisch et rékesch, cheval.
Attelle : pour fuir au plus vite devant l’ennemi.
Ce fut le commencement… Cette ville, qui appartenait peut-être au nombre de celles où l’on gardait les chevaux du roi (1 Rois 10.26 ; 1 Rois 9.19), devait avoir joué un rôle prépondérant dans l’introduction en Juda de l’idolâtrie des dix tribus (les infidélités d’Israël, le veau d’or). Les livres historiques ne nous donnent aucun renseignement sur ce fait.
Moréseth-Gath, c’est-à-dire Moréseth près Gath : la patrie de Michée (voir à Michée 1.1).
Tu renonceras à tes droits sur… Il y a sans doute ici un jeu de mots, le nom de Moréseth rappelant le mot morasa : fiancée. Plusieurs traduisent : Tu donneras la lettre de divorce à Moréseth-Gath ; c’est-à-dire : Tu avais fait un riche mariage avec Moréseth (la fiancée), en la possédant, tu devras (malgré toi) te séparer d’elle (la céder à l’ennemi). Mais l’hébreu a un autre terme pour désigner la lettre de divorce (sepher cherithouth). Le mot schillouchim (éloignement, renvoi), employé ici, se dit des présents que les parents de la fiancée lui donnent au moment où elle les quitte pour joindre son mari ; ainsi 1 Rois 9.16, il désigne la dot de la fille de Pharaon, femme de Salomon. Le sens est donc : Tu donneras des présents à Moréseth (la fiancée), c’est-à-dire : Tu devras la céder à un autre, avec des présents pour son nouveau maître ; tu la donneras et bien davantage encore, à l’ennemi.
Un autre jeu de mots serait possible encore : comme moréseth signifie héritage, propriété, le sens pourrait être : Tu devras renoncer à la possession de cette ville qui semblait devoir te rester, puisque son nom signifie propriété.
Aczib : probablement aujourd’hui Kussabeh, ruines au sud-ouest de Beit-Jibrin, dans la plaine de Juda (Josué 15.44). Michée fait allusion au sens du mot aczab : mensonge, déception. Voilà ce que cette ville sera pour les rois d’Israël : elle les trompera, comme un torrent desséché trompe en été le voyageur altéré (comparez Jérémie 15.18 ; Job 6.15-20) ; ils attendront vainement d’elle le secours espéré. Le pluriel les rois désigne sans doute les souverains des deux royaumes de Juda et d’Israël, dont le conquérant païen est l’ennemi commun.
Marésa signifie possession, héritage. Le premier possesseur qui lui a été amené, c’est Israël, qui l’a conquise sur les Cananéens ; le nouveau, c’est l’ennemi qui va s’en emparer. Le nom de Marésa (Josué 15.44) se retrouve aujourd’hui dans celui de la ruine de Marasch, dans la plaine de Juda.
La noblesse, littéralement : la gloire, d’Israël, la fleur de la nation (Ésaïe 5.13).
À Adullam : pour y chercher un refuge dans la caverne qui s’y trouve, comme jadis David fuyant devant Saül (1 Samuel 22.4). La situation d’Adullam est inconnue ; mais cet endroit devait être voisin de Bethléem (2 Samuel 23.13 et suivants). C’est à Jérusalem que résident les grands, ils fuient vers le sud. L’ennemi vient du nord.
Ce verset clôt le développement versets 8 à 15, en revenant à l’idée du verset 8, celle du deuil provoqué par la captivité. Le prophète s’adresse à Sion (la terre personnifiée, comme à la mère du peuple (les fils qui font tes délices).
Arrache…, coupe… C’était, en dépit de la défense Deutéronome 14.1, l’usage de se raser entièrement la tête et spécialement le devant de la tête, en signe de grand deuil (Job 1.20 ; Ésaïe 15.2).
Comme le vautour : il s’agit du vultur percnopterus, ou vautour d’Égypte, très commun en Égypte et en Syrie et qui a le front et le sommet de la tête complètement nus.
Ils s’en vont… Le peuple entier étant emmené en exil, Sion reste seule, pleurant ses enfants déportés. Comparez Ésaïe 3.26.
Le prophète n’a pas en vue dans ce tableau telle ou telle invasion en particulier, mais toute la série des châtiments dans lesquels s’est consommée la punition d’Israël.