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Genèse 24
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Genèse 24

Mariage d’Isaac

Isaac est devenu un homme ; il a maintenant quarante ans (Genèse 25.20). Son père songe à le marier. En cette occasion, comme auparavant, Isaac se montre un fils soumis et respectueux ; il s’abandonne aux volontés de son père avec une confiance entière.

En raison des promesses divines, Abraham est parfaitement fixé sur deux points : Isaac n’épousera pas une Cananéenne ; il ne retournera pas s’établir en Chaldée (Genèse 24.3-8). Abraham ne sait-il pas en effet que les Cananéens sont voués à la destruction à cause de leur corruption croissante et que sa patrie et celle de sa postérité est désormais le pays de Canaan. Ne pas se conformer à ces deux conditions, ce serait donc renoncer aux promesses de Dieu.

1 Et Abraham était vieux, avancé en âge, et l’Éternel avait béni Abraham en toutes choses.

Abraham charge son serviteur de chercher une femme pour Isaac (1-9)

Abraham près de sa fin, comblé des bénédictions de Dieu, n’a plus qu’une chose à désirer, c’est de voir Isaac marié, de manière à assurer la transmission des promesses divines.

2 Et Abraham dit à son serviteur, l’intendant de sa maison, qui avait la direction de tout ce qui était à lui : Place ta main sous ma cuisse,

L’intendant, littéralement l’ancien ; ce qui ne signifie pas nécessairement le plus âgé, mais le plus élevé en dignité. On identifie généralement ce serviteur privilégié, dont le nom n’est nulle part indiqué, avec Éliézer, mentionné en Genèse 15.2.

Comme il s’agit d’un acte très important, Abraham exige de lui un serment. L’acte symbolique, mentionné à la fin du verset, signifie que la mort même de celui à qui le serment est prêté, ne déliera pas celui qui l’a prêté ; celui-ci demeure responsable en face des descendants du premier. On trouve encore des traces de cet usage en Égypte et chez les Cafres.

3 et je te ferai jurer par l’Éternel, Dieu des cieux et Dieu de la terre, que tu ne prendras pas pour mon fils une femme d’entre les filles des Cananéens, au milieu desquels j’habite ;

Éternel, Dieu des cieux et Dieu de la terre. Cette énumération solennelle des noms de Dieu fait ressortir la gravité du serment.

4 mais ce sera dans mon pays et dans le lieu de ma naissance que tu iras prendre une femme pour mon fils, pour Isaac.

Lieu de ma naissance : d’après la suite du récit, Charan, qu’Abraham s’était accoutumé à appeler ainsi, parce que toute sa famille s’y était fixée. Comparez Genèse 12.4, note.

5 Et le serviteur lui répondit : Peut-être que cette femme ne voudra pas me suivre dans ce pays-ci ; faudra-t-il que je ramène ton fils dans le pays d’où tu es sorti ?

Garde-toi bien de ramener là mon fils. C’est uniquement la question du serviteur qui amène Abraham à formuler ce second point. Quant à lui, il croit au succès de la démarche, parce que l’ange de l’Éternel accompagnera son serviteur.

Pour les faits rappelés au verset 7, comparez Genèse 12.1 ; Genèse 12.7 ; Genèse 13.15 ; Genèse 15.18 ; Genèse 22.16-18.

6 Et Abraham lui dit : Garde-toi bien de ramener là mon fils ! 7 L’Éternel, le Dieu des cieux, qui m’a pris de la maison de mon père et du pays de ma naissance, et qui m’a dit et qui m’a juré : Je donnerai ce pays à ta postérité, l’Éternel enverra son ange devant toi, et tu prendras là une femme pour mon fils. 8 Que si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé du serment que je te fais faire ; seulement tu ne ramèneras pas là mon fils. 9 Alors le serviteur plaça sa main sous la cuisse d’Abraham son maître et lui jura ce qu’il demandait. 10 Le serviteur prit dix des chameaux de son maître et s’en alla ; or il disposait de tous les biens de son maître. Il partit et alla en Mésopotamie, à la ville de Nachor.

Voyage et arrivée du serviteur (10-14)

Dix chameaux. C’est une caravane, comme il convient à l’ambassadeur d’un grand chef, chargé d’une mission aussi importante.

Or il disposait… , littéralement : Et tous les biens de son maître étaient en sa main. Lors même que ces mots se trouvent après : il s’en alla, il ne faut pas les appliquer uniquement aux présents qu’emporte le serviteur ; l’expression serait trop forte dans ce sens. Cette remarque est destinée à expliquer l’entière liberté avec laquelle le serviteur avait disposé des biens de son maître dans l’exécution de la mission à lui confiée.

Mésopotamie ; en hébreu, Aram naharaïm : Syrie des deux fleuves. L’élohiste emploie le terme : Paddan-Aram, Plaine d’Aram. Ces deux noms désignaient la contrée qui s’étend entre l’Euphrate et le Tigre et plus spécialement la partie septentrionale de cette contrée, qui est bornée à l’est par le fleuve Chaboras, affluent de l’Euphrate.

Le nom Naharina, qu’on rencontre très souvent dans les récits égyptiens des 18e et 19e dynasties, semble désigner ce même pays. Il est possible que le mot Paddan-Aram ait désigné primitivement une partie seulement d’Aram-Naharaïm et ait été appliqué plus tard à toute cette contrée.

Ville de Nachor : Charan, d’après Genèse 27.43 ; Genèse 28.10. Voir sur cette localité Genèse 11.31, note. Conformément à l’ordre d’Abraham (verset 4), le serviteur est allé, directement à la ville d’où son maître était sorti et il est décidé à s’y arrêter.

11 Et il fit ployer les genoux aux chameaux en dehors de la ville, près du puits, sur le soir, à l’heure où les femmes sortent pour puiser l’eau.

Fit ployer les genoux : comme lorsqu’on se propose de faire un arrêt prolongé.

12 Et il dit : Éternel, Dieu d’Abraham mon maître, veuille me faire rencontrer aujourd’hui ce que je désire, et use de bonté envers mon maître Abraham.

Le serviteur remet à Dieu le choix de celle qui doit être la femme d’Isaac. Le signe demandé n’est pas arbitraire ; il est propre à révéler le caractère de la jeune fille.

13 Voici je me tiens près de la source, et les filles des gens de la ville vont sortir pour puiser de l’eau. 14 Que la jeune fille à qui je dirai : Penche ta cruche pour que je boive, et qui répondra : Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur Isaac ; et par là je connaîtrai que tu as usé de bonté envers mon maître. 15 Il n’avait pas encore fini de parler, et voici Rébecca, fille de Béthuel, fils de Milca, femme de Nachor, frère d’Abraham, sortait avec sa cruche sur l’épaule.

Rencontre du serviteur avec Rébecca (15-27)

Fils de Milca. Milca est peut-être mentionnée ici à côté de son mari pour faire ressortir le fait frappant que Rébecca n’a pas de sang étranger à la famille d’Abraham, Milca était nièce de Nachor. Comparez Genèse 11.29.

16 Et la jeune fille était fort belle ; elle était vierge, nul homme ne l’avait connue. Elle descendit à la source, remplit sa cruche et remonta. 17 Et le serviteur courut au-devant d’elle et dit : Donne-moi, je te prie, un peu d’eau de ta cruche. 18 Et elle dit : Bois, mon seigneur ; et elle se hâta d’abaisser sa cruche sur sa main, et lui donna à boire.

Abaisser sa cruche sur sa main. La cruche étant sur l’épaule, elle la penche en la soutenant de la main.

19 Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit : J’en puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient fini de boire. 20 Et elle se hâta de vider sa cruche dans l’abreuvoir, courut encore au puits pour puiser, et puisa pour tous ses chameaux. 21 Et cet homme la considérait en silence pour savoir si l’Éternel avait fait réussir son voyage ou non.

Avait fait réussir son voyage ou non. Le signe demandé s’étant réalisé, il ne reste plus qu’à savoir si cette jeune fille appartient réellement à la parenté d’Abraham. De là la première question qu’il lui posera (verset 23) : De qui es-tu fille ?

22 Quand les chameaux eurent fini de boire, il prit un anneau d’or du poids d’un demi-sicle et deux bracelets du poids de dix sicles d’or.

Le présent qu’il lui fait n’est pas encore celui des fiançailles (verset 53), mais une récompense du service rendu ; cependant la valeur de ce cadeau montre qu’il commençait à espérer que cette jeune fille était bien celle qu’il cherchait. D’après le verset 47, il l’orne lui-même de ces bijoux.

23 Et il dit :
De qui es-tu fille ? Apprends-le-moi, je te prie. Y a-t-il chez ton père une place pour nous où passer la nuit ? 24 Et elle lui dit : Je suis fille de Béthuel, le fils de Milca, qu’elle a enfanté à Nachor. 25 Et elle ajouta : Il y a chez nous paille et fourrage en quantité et aussi une place où passer la nuit. 26 Et cet homme s’inclina et se prosterna devant l’Éternel.

Après la réponse de la jeune fille, il n’y a plus de doute possible ; il ne reste plus qu’à rendre grâce.

27 Et il dit : Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Abraham mon maître, qui n’a pas manqué à sa bonté et à sa fidélité envers mon maître. Et moi, l’Éternel m’a conduit par le chemin chez les frères de mon maître.

Et moi oppose le serviteur à Abraham ; c’est en conduisant le serviteur que l’Éternel a montré sa bonté et sa fidélité envers Abraham.

Par le chemin ; soit : dans mon voyage ; soit : par le chemin qui menait droit au but. Comparez verset 48.

28 Et la jeune fille courut et fit chez sa mère le récit de ce qui s’était passé.

Le serviteur d’Abraham chez Béthuel (28-61)

Chez sa mère : dans la partie de la maison réservée aux femmes.

29 Or Rébecca avait un frère nommé Laban. Et Laban courut dehors vers cet homme, près de la source. 30 Quand il vit l’anneau et les bracelets aux mains de sa sœur et qu’il entendit les paroles de Rébecca sa sœur, qui disait : Voilà ce que cet homme m’a dit, il vint vers cet homme ; et voici il se tenait près des chameaux, vers la source.

L’auteur revient en arrière sur ce qui avait été dit au verset 29, évidemment dans le but d’expliquer l’empressement de Laban. Celui-ci est présenté dès le premier moment comme un homme fort intéressé ; cependant il est mû aussi par le désir de voir cet homme qui dit venir de chez un parent (verset 27).

31 Et il dit : Entre, béni de l’Éternel ; pourquoi te tiens-tu dehors ? J’ai préparé la maison et une place pour les chameaux.

Béni de l’Éternel. Laban voit sans doute une preuve manifeste de la bénédiction de Dieu dans cette richesse dont témoignent les présents du serviteur puis aussi dans sa relation étroite avec un serviteur de Dieu tel que son parent Abraham.

32 Et l’homme entra dans la maison, et Laban débâta les chameaux et donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et de l’eau pour laver ses pieds et les pieds des gens qui étaient avec lui. 33 Puis il lui présenta à manger ; mais il dit : Je ne mangerai point que je n’aie dit ce que j’ai à dire. Et Laban dit : Parle.

La politesse orientale interdit d’interroger les hôtes que l’on reçoit avant qu’ils soient restaurés. Mais le serviteur juge son message trop important pour qu’il diffère même un moment de s’en acquitter.

34 Et il dit : Je suis serviteur d’Abraham.

Ce récit du serviteur a pour but d’appuyer sa demande : il laisse parler les faits ; car ceux-ci montrent suffisamment comme tout a été providentiellement conduit.

35 L’Éternel a béni abondamment mon maître, et il est devenu grand ; il lui a donné du menu et du gros bétail, de l’argent et de l’or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. 36 Et Sara, femme de mon maître, a enfanté un fils à mon maître étant déjà vieille, et il lui a donné tout ce qu’il possède. 37 Et mon maître m’a fait jurer en disant : Tu ne prendras pas une femme pour mon fils parmi les filles des Cananéens dans le pays desquels j’habite. 38 Mais tu te rendras dans la maison de mon père et dans ma parenté et tu prendras une femme pour mon fils. 39 Et je dis à mon maître : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre. 40 Et il me dit : L’Éternel, devant lequel j’ai marché, enverra son ange avec toi et fera réussir ton voyage, et tu prendras une femme pour mon fils, de ma parenté et de la maison de mon père. 41 Tu seras dégagé du serment que je te fais faire une fois que tu te seras rendu dans ma parenté ; si on ne te la donne pas, tu seras dégagé du serment que je te fais faire. 42 Et quand je suis arrivé aujourd’hui à la source, j’ai dit : Éternel, Dieu de mon maître Abraham, s’il te plaît de faire réussir le voyage que je fais, 43 voici je me tiens près de la source ; qu’il arrive que la jeune fille qui sortira pour puiser et à qui je dirai : Donne-moi à boire, je te prie, un peu d’eau de ta cruche, 44 et qui me répondra : Bois, et j’en puiserai aussi pour tes chameaux, soit la femme que l’Éternel a destinée au fils de mon maître. 45 Je n’avais pas encore achevé de parler en moi-même que voici Rébecca sortait avec sa cruche sur l’épaule, et elle est descendue et a puisé, et je lui ai dit : Donne-moi à boire, je te prie. 46 Et elle s’est hâtée d’abaisser sa cruche de dessus son épaule, et elle m’a dit : Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux. J’ai donc bu, et elle a aussi donné à boire aux chameaux. 47 Et je l’ai interrogée, et j’ai dit :
De qui es-tu fille ? Elle a répondu : Je suis fille de Béthuel, fils de Nachor, que Milea lui a enfanté. Alors j’ai mis l’anneau à ses narines et les bracelets à ses mains. 48 Puis je me suis incliné et je me suis prosterné devant l’Éternel, et j’ai béni l’Éternel, le Dieu de mon maître Abraham, qui m’a conduit dans le vrai chemin pour prendre la fille du frère de mon maître pour son fils. 49 Et maintenant, si vous voulez user de bonté et de fidélité envers mon maître, déclarez-le-moi ; si non, déclarez-le, et je me tournerai à droite ou à gauche.

Je me tournerai à droite ou à gauche : En cas de refus, il s’adressera à d’autres membres de la famille d’Abraham.

50 Et Laban et Béthuel répondirent et dirent : La chose vient de l’Éternel ; nous ne pouvons te dire ni mal ni bien.

Laban et Béthuel. On est étonné de voir Laban jouer le rôle prépondérant quand son père est encore vivant. Mais partout où règne la polygamie, le frère est le protecteur naturel de sa sœur. Comparez des traces de cette même coutume dans Genèse 34.5 ; Genèse 34.31 ; 2 Samuel 13.20 et suivants.

51 Voici, Rébecca est devant toi ; prends-la et t’en va, et qu’elle soit la femme du fils de ton maître, comme l’Éternel l’a dit.

Devant toi : à ta disposition. Selon la coutume du temps, l’affaire est réglée sans qu’on ait consulté la jeune fille.

L’a dit : par les faits.

52 Et lorsque le serviteur d’Abraham eut entendu leurs paroles, il se prosterna en terre devant l’Éternel. 53 Et le serviteur sortit des objets d’argent et des objets d’or et des vêtements, et les donna à Rébecca ; et il fit de riches présents à son frère et à sa mère. 54 Et ils mangèrent et burent, lui et les gens qui étaient avec lui, et ils passèrent là la nuit. Et au matin ils se levèrent, et il dit : Renvoyez-moi à mon maître. 55 Et son frère et sa mère dirent : Que la jeune fille demeure avec nous quelques jours, une dizaine ; puis tu partiras. 56 Et il leur dit : Ne me retardez point, puisque l’Éternel a fait réussir mon voyage ; renvoyez-moi, que je m’en retourne chez mon maître.

Ne me retardez point. Le serviteur ne veut pas laisser se prolonger l’inquiétude de son maître un moment de plus qu’il n’est nécessaire.

57 Et ils dirent : Appelons la jeune fille et voyons ce qu’elle dira. 58 Ils appelèrent donc Rébecca et lui dirent : Veux-tu partir avec cet homme ? Et elle répondit : Je partirai.

Veux-tu partir ?… D’après ce qui précède, ces mots ne peuvent signifier que : Veux-tu partir tout de suite avec lui ?

59 Alors ils congédièrent Rébecca leur sœur et sa nourrice, et le serviteur d’Abraham et ses gens.

Leur sœur. Laban est toujours le personnage principal.

Sa nourrice : elle s’appelait Débora, d’après Genèse 35.8. Les nourrices étaient chez les anciens des domestiques d’un ordre supérieur ; elles demeuraient jusqu’à leur mort attachées à leur maîtresse.

60 Et ils bénirent Rébecca et lui dirent : Toi, notre sœur, puisses-tu devenir des milliers de myriades, et puisse ta postérité posséder la porte de ses ennemis !

Comme ils n’assisteront pas au mariage, ils lui donnent maintenant leur bénédiction, en lui souhaitant une nombreuse et puissante postérité. Comparez Genèse 22.17.

61 Et Rébecca et ses servantes se levèrent et montèrent sur les chameaux et suivirent cet homme. Et le serviteur prit Rébecca et s’en alla. 62 Et Isaac était revenu du puits de Lachaï-Roï, et il habitait dans le pays du Midi.

Rencontre d’Isaac et de Rébecca (62-67)

Le texte hébreu présente ici un mot presque inintelligible. La traduction littérale la plus probable est : Était venu d’aller au puits, c’est-à-dire : d’une excursion qu’il avait faite au puits. D’autres pensent que ce mot difficile doit être retranché et ils arrivent ainsi à un sens opposé au nôtre : Isaac était venu au puits…

Lachaï-Roï : le puits d’Hagar, situé bien loin vers le sud. Comparez Genèse 16.14.

Dans le pays du Midi. Notre chapitre ne donne aucune indication précise sur le lieu d’habitation d’Abraham et d’Isaac en ce moment-là. Ce peut être encore Hébron ou Béerséba ; car ces localités sont toutes deux dans le pays du Midi. Voir Genèse 12.9, note.

Il est tout naturel que ce soit d’abord à Isaac que le serviteur rende compte de sa mission, puis c’est lui qu’il rencontre le premier. C’est donc à tort qu’on a vu ici la trace d’un document différent de celui d’où est tiré le commencement du chapitre.

63 Et Isaac était sorti pour méditer dans les champs à l’approche du soir ; et, levant les yeux, il vit des chameaux qui arrivaient.

Pour méditer. Le mot hébreu (siach) ne se retrouve nulle part ailleurs ; il a été traduit de bien des manières différentes : se lamenter (de la mort de sa mère) ; prier ; se parler à soi-même ; se promener ; ramasser du bois. Notre sens, qui est celui de la plupart des versions et des commentateurs, nous paraît être le plus naturel dans le contexte.

64 Et Rébecca leva aussi les yeux, et elle vit Isaac et sauta à bas du chameau.

Sauta à bas du chameau. On descend de chameau pour saluer, en se prosternant, les personnes de haute condition que l’on rencontre. Rébecca discerne, à l’extérieur d’Isaac, qu’elle a affaire à un personnage considérable et peut-être a-t-elle déjà le pressentiment que c’est là son futur époux.

65 Et elle dit au serviteur : Qui est cet homme-là, qui vient dans les champs au-devant de nous ? Et le serviteur répondit : C’est mon maître. Et elle prit son voile et se couvrit.

Se couvrit. Encore aujourd’hui, chez les Arabes, la fiancée doit être présentée voilée à son fiancé.

66 Et le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu’il avait faites. 67 Et Isaac mena Rébecca dans la tente de Sara sa mère ; et il prit Rébecca, et elle fut sa femme, et il l’aima. Et Isaac se consola de la mort de sa mère.

Se consola de la mort de sa mère : littéralement : se consola après sa mère. Si l’on compare les données chronologiques de Genèse 23.1 ; Genèse 15.20, on voit qu’en ce moment Sara devait être morte depuis trois ans.