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Exode 30
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Exode 30

L’autel des parfums

Ordonnances diverses

1 Et tu feras un autel pour faire fumer l’encens : tu le feras de bois d’acacia,

L’autel des parfums (1-10)

Il semble que ce sujet aurait dû être traité au chapitre 25, qui contient la description du mobilier du Tabernacle. Mais peut-être l’auteur a-t-il voulu rattacher ce qui concerne l’autel des parfums à la consécration des sacrificateurs, seuls chargés d’officier à cet autel. Ajoutons que les prescriptions suivantes se rapportent non pas seulement à la confection de l’autel, mais aussi à l’emploi qu’on en doit faire (versets 7 à 10) ; ce qui n’était pas le cas à l’égard des meubles du Tabernacle décrits au chapitre 25.

Le parfum que l’on brûlait sur l’autel, représentait l’adoration du peuple. L’encens est souvent dans la Bible le symbole de la prière : comparez Psaumes 141.2 ; Luc 1.9-10 ; Apocalypse 5.8

Ce parfum rituellement pur, symbole parfait de l’adoration humaine toujours imparfaite, couvrait les défectuosités de celle-ci. L’usage d’offrir du parfum à la divinité se retrouve chez les Égyptiens, les Babyloniens et d’autres peuples anciens.

Un autel. Le mot employé est le même que celui qui désigne dans ce qui précède, l’autel des holocaustes ; il signifie proprement : lieu d’immolation. C’est aussi le même verbe qui est employé pour dire : brûler les victimes et brûler l’encens. L’holocauste quotidien dans le parvis et le parfum dans le Lieu saint s’offraient en même temps (Exode 29.38 et suivants). Cette simultanéité représentait sans doute la relation étroite qu’il y a dans le cœur de la créature entre l’acte par lequel elle adore le Créateur et celui par lequel elle se consacre à son service.

2 d’une coudée de long et d’une coudée de large ; il doit être carré et de deux coudées de hauteur ; ses cornes feront corps avec lui,

Ses cornes… : comme pour l’autel des holocaustes.

3 et tu le revêtiras d’or pur, le dessus, les parois tout autour et les cornes, et tu le garniras d’une guirlande d’or tout autour,

Tu le revêtiras d’or. L’autel des holocaustes, qui était dans le parvis, était revêtu d’airain, Plus l’on s’éloigne du Lieu très saint, moins les métaux employés sont précieux.

Guirlande : voir Exode 25.11

4 et tu y adapteras deux anneaux d’or, au-dessous de la guirlande, sur les deux arêtes : tu les mettras aux deux côtés, et ils serviront à recevoir les barres pour le porter ;

Deux anneaux d’or… : un sur chacune des deux arêtes du côté droit ; et autant sur celles du côté gauche : ainsi en tout quatre anneaux. Voir figure.

5 et tu feras les barres de bois d’acacia et les revêtiras d’or. 6 Tu placeras l’autel devant le voile qui cache l’arche du témoignage et le propitiatoire qui est sur le témoignage, là où je me rencontrerai avec toi.

L’autel des parfums était donc placé au fond du Lieu saint et n’était séparé du Lieu très saint que par le voile intérieur. C’est ce qui explique sans doute comment il peut être considéré Hébreux 9.3-4 comme appartenant au Lieu très saint ; comparez aussi Exode 40.5

7 Et Aaron y fera fumer l’encens : chaque matin, quand il arrangera les lampes, il fera cet encensement ;

On comprend que cette prescription n’aurait pu être donnée au chapitre 25 ; elle supposait celle de Exode 27.20-21

C’était le soir (verset 8) que le sacrificateur remettait en place sur le chandelier les sept lampes allumées.

8 et dans la soirée, quand Aaron mettra les lampes en place, il le fera encore. C’est un encensement perpétuel que vous ferez devant l’Éternel de génération en génération. 9 Vous n’y offrirez pas de parfum profane, ni d’holocauste et d’oblation, et vous n’y ferez pas de libation.

Aucun parfum profane : aucun parfum d’une autre composition que celle prescrite (versets 22 à 24).

Nulle offrande d’aucun genre ne devait accompagner l’offrande du parfum sur l’autel d’or ; c’était l’emblème de l’adoration pure et simple.

10 Aaron fera une fois l’an propitiation sur les cornes de l’autel avec le sang de la victime pour le péché offerte en propitiation. Une fois l’an il fera propitiation pour l’autel de génération en génération. Cet autel sera très saint à l’Éternel.

Sur les cornes de l’autel. Cette propitiation se faisait sur l’autel pour l’autel lui-même ; c’était la seule exception à la règle précédente. L’autel était participant de la souillure des sacrificateurs qui y officiaient et du peuple qui environnait le sanctuaire et dont il représentait l’adoration ; comparez Lévitique 16.16-18

Les cornes sont la partie la plus sainte de l’autel ; elles sont en quelque sorte à l’autel ce que l’autel lui-même est au sol, la partie qui monte vers Dieu. C’est pourquoi c’était sur elles que devait se faire la propitiation pour l’autel entier. On peut traduire aussi pour les cornes.

11 Et l’Éternel parla à Moïse en ces termes :

L’ordonnance relative à la taxe personnelle (11-16)

Il est difficile de comprendre ce qui motive ta mention de cette ordonnance en cet endroit. Mais le verset 16 fournira la réponse à cette question.

12 Lorsque tu feras le compte des fils d’Israël, en les dénombrant, chacun d’eux donnera à l’Éternel la rançon de sa personne, quand on les dénombrera, afin qu’il n’y ait point sur eux de fléau quand on les dénombrera.

Il n’est pas à supposer que l’on eût fait en Égypte des dénombrements du peuple ; l’estimation donnée Exode 12.37 n’était sans doute qu’approximative. Mais il était à prévoir non seulement qu’un dénombrement prochain aurait lieu, mais encore qu’il serait suivi de recensements plus ou moins réguliers, comme c’est le cas chez toute nation organisée ; c’est à ces recensements futurs que se rapporte l’expression : Lorsque tu feras… S’il ne s’était agi que du premier, raconté au commencement du livre des Nombres, Dieu eût dit : Tu feras le dénombrement… (Nombres 1.2).

La rançon de sa personne ; littéralement : la couverture de son âme ou de sa vie. Il y avait des sacrifices généraux institués pour la nation collectivement. Mais comme dans le cas dont il s’agit chaque individu est porté individuellement sur le registre des membres du peuple de Dieu, chacun aussi doit s’acquitter d’une redevance personnelle. Cette redevance couvre sa vie, en ce qu’elle rend hommage à la faveur gratuite de Dieu qui non seulement a contracté alliance avec Israël en général, mais qui daigne appliquer le même privilège à chaque Israélite en particulier, tout indigne qu’il soit d’appartenir à un Dieu si saint.

Afin qu’il n’y ait pas sur eux de fléau. Tout dénombrement est accompagné d’une tentation d’orgueil ; on compte sa richesse et un sentiment d’élévation peut facilement résulter de la vue de sa force. Cette redevance avait pour but de faire contrepoids à ce sentiment d’orgueil qui aurait infailliblement attiré sur le peuple un châtiment divin ; voir 2 Samuel 24

13 Voici ce que donnera quiconque sera compris dans le dénombrement : un demi-sicle, selon le sicle sacré qui est de vingt guéras ; un demi-sicle sera la contribution pour l’Éternel.

Le sicle sacré qui est de vingt guéras. Le terme de sicle sacré semble indiquer une différence avec le sicle courant. Cependant rien ne confirme cette distinction. Cette expression signifie donc simplement un sicle de bon poids. Ou bien aurait-on conservé dans la tente du tribunal (voir Exode 33.7, note) une sorte d’étalon des divers poids servant de monnaie ? Car, l’argent monnayé n’existant pas, la valeur se mesurait au poids.

14 Quiconque sera compris dans le dénombrement, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, donnera la contribution de l’Éternel.

Cet âge était celui où commençait l’obligation de porter les armes (Nombres 1.3). Chez, plusieurs peuples c’était l’âge de la majorité.

15 Le riche ne donnera pas plus et le pauvre ne donnera pas moins qu’un demi-sicle, en acquit de la contribution de l’Éternel comme rançon de vos personnes.

Le riche ne donnera pas. Il appartenait à la dignité du peuple de Dieu que chacun de ses membres fût taxé de la même manière. L’âme de l’un valait celle de l’autre. Il ne s’agit pas de l’égalité entre les hommes, mais bien entre les Israélites. C’est l’alliance divine qui est honorée.

16 Tu recevras des fils d’Israël l’argent de cette rançon et tu l’emploieras au service de la Tente d’assignation, et ce sera pour les fils d’Israël le titre de la rançon de leurs personnes, devant l’Éternel.

Le produit de cette taxe qui sera payée à chaque dénombrement sera employé au service du sanctuaire. Ce mot ne se rapporte pas, comme on l’a cru, à l’érection du Tabernacle. Les dons volontaires avaient plus que suffi pour cela (Exode 25.3 ; Exode 35.5-24). Le mot avoda : service, ici employé, se rapporte toujours (Exode 27.19 ; Exode 28.35) à l’entretien du culte célébré dans le sanctuaire une fois construit, c’est-à-dire à la fourniture des objets nombreux réclamés par ce culte (huile, parfum, vin, bois, holocaustes quotidiens, etc.). C’est certainement en raison de cet emploi que cette ordonnance a été placée ici où il s’agit précisément de tous ces objets d’un usage journalier dans le sanctuaire de sorte qu’il n’est point nécessaire de penser que cette ordonnance ait été donnée, en même temps que tout ce qui suit et précède, sur la montagne de Sinaï ; comparez ce que nous avons dit relativement aux ordonnances Exode 12.15-20 ; Exode 12.43-51.

Il est fait allusion à cette ordonnance 2 Chroniques 24.6-9, lorsque le roi Joas désire réparer le temple qui était resté désolé sous le règne d’Athalie. Ce fut aussi sur cette ordonnance que se fonda sans doute Néhémie après le retour de la captivité (Néhémie 10.32), lorsqu’il réclama de tous les Israélites un tiers de sicle dans le même but. Au temps de Jésus, on voit par Matthieu 17.21 que cette taxe était une redevance annuelle.

Sur le rapport entre le taux de cette capitation et la somme de l’argent remis par le peuple comme offrande volontaire, voir à Exode 38.25 et suivants.

17 Et l’Éternel parla à Moïse en ces termes :

La cuve d’airain (17-21)

Il semble que la mention de cette cuve serait mieux placée au chapitre 27, à côté de celle de l’autel des holocaustes puisque, comme celui-ci, elle était placée dans le parvis. Cette circonstance s’explique sans doute par le fait que ce n’est pas la cuve elle-même qui est décrite, mais que c’est son emploi seulement qui est indiqué. Dans le temple de Salomon elle porta le nom de mer d’airain. Celle du Tabernacle fut faite avec les miroirs de métal que les femmes Israélites offrirent en dons volontaires (Exode 38.8).

18 Tu feras aussi une cuve d’airain et son piédestal d’airain pour les ablutions ; tu la placeras entre la Tente d’assignation et l’autel et tu y mettras de l’eau.

Pour les ablutions. Il fallait de l’eau pour les ablutions des sacrificateurs (versets 19 à 21), pour laver certaines parties de la victime (Lévitique 1.9-13), sans doute aussi pour laver l’autel lui-même. C’est pourquoi la cuve d’airain devait être rapprochée de l’autel des holocaustes et aussi de l’entrée du Tabernacle. La tradition juive dit qu’elle se trouvait entre l’autel et le Tabernacle un peu au sud.

19 Et Aaron et ses fils en prendront pour laver leurs mains et leurs pieds.

Pour laver leurs pieds. Comme les sacrificateurs officiaient nu-pieds, de fréquentes ablutions étaient nécessaires.

20 Lorsqu’ils entreront dans la Tente d’assignation, ils se laveront d’eau et ils ne mourront pas ; et aussi lorsqu’ils approcheront de l’autel pour officier en faisant fumer un sacrifice fait par le feu à l’Éternel, 21 ils laveront leurs mains et leurs pieds, et ils ne mourront pas : ordonnance perpétuelle pour eux, pour Aaron et sa postérité, de génération en génération.

Comparez Exode 28.43. Le devoir ici prescrit était si simple qu’il n’y avait pas d’excuse à sa négligence ; de là la sévérité de la punition indiquée.

22 Et l’Éternel parla à Moïse en ces termes :

L’huile d’onction (22-33)

Il a déjà été parlé de cette huile Exode 29.7-21

23 Et toi, prends des aromates exquis : de myrrhe vierge, 500 sicles ; de cinnamome, la moitié, soit 250 ; de roseau odorant, 250 ;

Aromates exquis : d’espèces supérieures.

La myrrhe découle d’un arbuste qui se trouve dans l’Afrique orientale et dans l’Arabie Heureuse. C’était un des parfums les plus appréciés dans l’antiquité. Les Égyptiens s’en servaient pour embaumer leurs momies et en usaient, aussi dans le culte. Elle parait avoir été employée chez les Juifs encore au temps de Jésus (Jean 19.39). La myrrhe vierge est celle qui découlait d’elle-même sans que l’on pratiquât des incisions à l’arbre ; comparez Exode 29.40

500 sicles : un poids d’environ 7 kilogrammes un quart.

La cinnamome était l’écorce d’une espèce de laurier, le laurus cinnamomum, qui se trouve dans les pays situés au sud-est de l’Asie. C’était un parfum très rare, mentionné seulement dans quelques passages.

Roseau odorant : voir Ézéchiel 27.19, note.

24 de casse, 500, pesé en sicles sacrés, et d’huile d’olives, un hin.

Casse : voir Ézéchiel 27.19, note.

Un hin : de trois à quatre litres (Exode 29.10).

25 Tu en feras une huile d’onction sainte, un parfum composé selon l’art du parfumeur ; ce sera une huile d’onction sainte.

Ce fut Betsaléel qui composa cette huile (Exode 37.20). Plus tard elle le fut par les fils des sacrificateurs (1 Chroniques 9.30).

26 Tu en oindras la Tente d’assignation et l’arche du témoignage,

Comparez Lévitique 8.10-11

27 la table avec tous ses ustensiles, le candélabre avec ses ustensiles, l’autel des parfums, 28 l’autel des holocaustes avec tous ses ustensiles et le bassin avec son piédestal. 29 Tu les consacreras, et ils seront très saints. Tout ce qui les touchera sera saint. 30 Tu oindras aussi Aaron et ses fils et tu les consacreras pour me servir comme sacrificateurs,

Tu oindras… Voir Lévitique 8.12. L’onction était le signe de la consécration ; elle avait pour effet, à l’égard des objets inanimés, de les soustraire à tout usage profane (ordinaire), et, quant aux hommes, de leur imprimer le sceau de la charge, et, à la condition de dispositions convenables, de leur communiquer l’esprit de la charge. On oignait non seulement les sacrificateurs, mais aussi les rois (1 Samuel 9.16 ; 1 Samuel 16.13 ; 1 Rois 1.39 ; 1 Rois 19.15-16, etc.) et quelquefois les prophètes (1 Rois 19.16).

31 et tu parleras ainsi aux fils d’Israël : Ce sera l’huile d’onction sainte, elle m’appartiendra de génération en génération. 32 Elle ne doit pas couler sur le corps d’un homme, et vous n’en ferez pas une pareille, de même composition. C’est chose sacrée : ce doit être pour vous chose sacrée.

Sur le corps d’un homme : d’aucun autre homme que les sacrificateurs.

Vous n’en ferez pas… Défense de s’en servir comme d’un parfum ordinaire. C’est à tort que les rabbins ont vu ici la défense de faire de nouveau de cette huile, comme si toute celle dont on se servit dans la suite avait été fabriquée alors.

33 Celui qui en composera une pareille et celui qui en mettra sur un profane sera retranché du milieu des siens. 34 Et l’Éternel dit à Moïse : Prends des aromates, résine, coquille odorante, galbanum. Arômes et encens pur seront par doses égales.

Le parfum sacré (34-38)

Les parfums sont très estimés en Orient (Proverbes 27.9) ; on en fait un usage beaucoup plus grand que chez nous. On en brûle pour toutes les personnes que l’on veut honorer, pour les rois en particulier. L’encens était employé dans le culte de presque tous les peuples anciens.

Résine : la résine découlant de la styrax officinale, arbre qui croît en Palestine et en Égypte.

Coquille odorante : différents coquillages qui se trouvent dans la mer Rouge et qui brûlés répandent un parfum fort et agréable.

Galbanum : gomme-résine qu’on tirait d’un arbre de Syrie nommé ferula galbanifera, gomme blanche d’une odeur âcre, que l’on mêle à d’autres parfums.

L’encens pur : la plus importante des résines aromatiques ; les Hébreux la recevaient de l’Inde par les caravanes arabes (Ésaïe 60.6 ; Jérémie 6.20).

Par doses égales, c’est-à-dire : moitié d’encens, moitié des trois aromates nommés avant.

35 Et tu en feras un parfum pour l’encensement, composé selon l’art du parfumeur, un parfum salé, pur, saint.

Salé. Le sel, qui empêche la corruption, favorise aussi la combustion du parfum.

36 Tu le réduiras en poudre et tu en mettras devant le témoignage dans la Tente d’assignation où je me rencontrerai avec toi. Ce sera pour vous une chose très sainte ;

Comparez versets 31 à 33.

37 et le parfum que tu feras, vous n’en ferez pas pour vous de même composition : il sera pour toi chose sacrée appartenant à l’Éternel. 38 Celui qui en fera un pareil pour en respirer l’odeur sera retranché du milieu des siens.