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Cantique 7
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Que tes pas sont gracieux dans ta chaussure, fille de prince ! Les contours de tes hanches sont comme des colliers, œuvre de mains d’artiste.

Ici commence, à l’occasion de cette danse, un nouvel éloge de la beauté de Sulammith ; mais il est cette fois dans la bouche des jeunes filles et non de Salomon. C’est ce que prouve ce mot du verset 5 : Un roi est enchaîné. Il est douteux que Salomon parlât ainsi de lui-même à la troisième personne. Et la description détaillée qui suit, de la beauté de Sulammith, se comprend mieux dans la bouche des jeunes filles que dans celle de Salomon.

Tes pas, ta chaussure. Les jeunes filles commencent par ce qui les frappe en ce moment, à la vue de la démarche cadencée de Sulammith, qu’elles comparent à une danse d’anges.

Ta chaussure. Ce mot désigne les légères sandales qui laissent voir la partie supérieure du pied.

Fille de prince. Cette apostrophe exprime l’impression que fait sur les jeunes filles la noblesse innée et la marche majestueuse de Sulammith. La description remonte des pieds à la tête.

Tes hanches… S’agit-il de la tournure gracieuse ou des mouvements agiles du corps ?

2 Ton nombril est une coupe arrondie où le vin mixtionné ne doit pas manquer. Ton ventre est un tas de froment entouré de lis.

Ton nombril : comparez Ézéchiel 16.4. On traduit ce mot très différemment.

Ton ventre : il est comparé à un tas de grain de froment. La couleur du froment arrivé à maturité est une comparaison fréquente chez les Orientaux, pour exprimer ce qu’ils envisagent comme la plus belle couleur de la peau humaine. Il ne faut pas oublier que ces paroles sont dans la bouche de jeunes filles, louant la beauté de leur compagne, qu’elles ont sans doute eu l’occasion d’admirer. Le Cantique suppose fréquemment des circonstances non mentionnées que le lecteur doit deviner. Ainsi avant le premier acte, puis entre cet acte et le second et entre le second et le troisième.

3 Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux de gazelle. 4 Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux, comme des étangs à Hesbon, près de la porte de Bath-Rabbim ; ton nez, comme la tour du Liban qui regarde du côté de Damas.

Ton cou : il est comparé à une tour fameuse, toute revêtue d’ivoire ; comparez 1 Rois 22.39 ; 1 Rois 10.18. Il s’agit de la forme élancée et de la blancheur éclatante du cou.

Tes yeux. Ils avaient été comparés précédemment à des colombes (Cantique 4.1 ; Cantique 5.12) ; ils le sont ici à des étangs. Leur éclat les fait ressembler à une nappe d’eau reflétant l’azur du ciel.

Hesbon. D’après Nombres 21.26, c’était la capitale d’un royaume amorrhéen situé à l’est du Jourdain et que Moïse avait conquis. On y a découvert tout récemment les ruines d’antiques bassins.

La porte de Bath-Rabbim. Ce mot signifie fille d’une foule, soit que cette porte tirât son nom des foules qui entraient dans la ville et en sortaient, ou de sa direction vers quelque endroit voisin du nom de Rabbina.

Ton nez… Les jeunes filles le comparent à une tour d’observation s’élevant fièrement au sommet de l’Anti-Liban, comme poste d’observation du côté de Damas. Ou bien serait-ce la tour à laquelle David avait suspendu les boucliers d’or, pris sur Hadadézer, roi de Syrie (2 Samuel 8.7) ?

5 Ta tête est sur toi comme le Carmel, et la chevelure qui retombe de ta tête, comme le pourpre : un roi est enchaîné par tes boucles !

Ta tête… Elle couronne le corps par l’éclat de sa chevelure couleur pourpre, comme le Carmel par l’abondance de ses riches forêts couronne la partie septentrionale de la Palestine.

Un roi est enchaîné. Cette chevelure féminine est pour le roi comme un filet dans lequel il est enlacé. Il est plus naturel de mettre cette exclamation dans la bouche des jeunes filles que dans celle du roi lui-même.

Le mot qu’Ostervald traduit par galeries et qu’avec beaucoup nous traduisons par boucles, est d’un sens peu certain. Le second sens est le plus probable.

6 Que tu es belle et que tu es agréable, ô mon amour, au milieu des délices !

Ici, c’est évidemment Salomon qui reprend la parole et qui, dans un mouvement passionné, exprime sa ferme résolution de satisfaire son amour.

7 Ta taille est semblable à un palmier, et tes seins à des grappes.

Semblable à un palmier. La stature élancée de cet arbre est l’image de la taille svelte de la jeune fille. On voit par la fin du verset que le roi pense au palmier à dattes, dont les fruits pendent en grappes au haut du tronc.

8 J’ai dit : Je monterai sur le palmier, j’en saisirai les branches !
Et que tes mamelles [me] soient comme les grappes de la vigne, et le souffle de tes narines, comme [le parfum des] pommes,

J’ai dit, proprement : Je me suis dit ; expression d’une résolution intérieure bien arrêtée.

Tes mamelles : il les compare aux grappes de vigne qui pendent le long du cep.

9 et ton palais comme le meilleur vin …

Sulammith

Qui coule droit à mon bien-aimé, qui glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment.

Ton palais comme le meilleur vin. Ces mots sont encore dans la bouche de Salomon, mais ici Sulammith l’interrompt subitement et achève la phrase dans un sens absolument opposé à la pensée du roi, en ajoutant : Qui coule droit à mon bien-aimé. Malgré ce que vient de se promettre si résolument Salomon, elle réserve son amour à son bien-aimé, seul. Nous avons déjà vu deux interruptions semblables, Cantique 1.12 et Cantique 4.16.

10 Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi.

Cette parole est comme un cri de triomphe de Sulammith appartenant tout entière à son bien-aimé et sûre également de l’attachement inébranlable qu’il a pour elle.

11 Viens, mon bien-aimé, nous sortirons dans la campagne, nous passerons la nuit au milieu des plantes de henné.

Dans cette douce assurance, elle se livre à une ravissante rêverie ; elle s’imagine être libre et pouvoir l’inviter à venir s’ébattre avec elle dans les campagnes environnantes, afin d’admirer ensemble les richesses de la végétation printanière.

12 Dès le matin nous irons aux vignes, nous verrons si la vigne bourgeonne, si les fleurs s’ouvrent, si les grenadiers fleurissent. Là, je te donnerai mon amour.

Les derniers mots du verset ont été appliqués à l’union conjugale. Dans ce cas-là, il faudrait les rapporter à un moment à venir qu’elle espère encore. Sulammith ne veut-elle pas dire plutôt simplement : Là, je pourrais te témoigner toute ma tendresse, te caresser, sans scandaliser personne ?

13 Les mandragores répandent leur parfum, et [nous avons] à nos portes toute sorte de fruits excellents, des nouveaux et aussi des anciens ; mon bien-aimé, je les ai réservés pour toi !

Ainsi se rattache naturellement ce qui suit, où elle décrit comment, le conduisant dans la maison de sa mère, elle pourrait lui offrir tous les fruits excellents, mis en réserve par elle en vue de lui.

Les mandragores. Comparez Genèse 30.14. Les fruits de cette plante mûrissent au mois de mai et répandent un parfum agréable, mais douceâtre.

À nos portes, probablement : au-dessus de nos portes ; c’est-à-dire suspendus sur les corniches des portes.

Des nouveaux et aussi des anciens : les uns, de nouvelle venue ; les autres, gardés pour lui dès l’année précédente.