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Psaumes 34
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 34

L’Éternel, un sûr refuge

Les suscriptions des Psaumes 34 et 56 indiquent qu’ils ont été composés tous deux à l’occasion de la tentative désespérée que fit David poursuivi par Saül, de se réfugier chez les Philistins (1 Samuel 21.10-15). Il eût péri à Gath, si Dieu n’eût incliné le cœur du roi à la pitié envers un malheureux qui semblait d’ailleurs atteint de folie. Le Psaume 56 reproduit la prière de David au sein du danger ; le Psaume 34 exprime sa reconnaissance après la délivrance. Le ton calme et didactique du Psaume 34 semble indiquer qu’il ne fut composé qu’un certain temps après les événements auxquels il se rapporte. L’invitation du verset 12 : Venez, enfants, écoutez-moi…, ainsi que l’ordre alphabétique auquel est soumis le psaume en vue de la mémorisation, montrent que l’auteur a eu pour but de graver dans le cœur des nouvelles générations ce qu’il avait appris lui-même de Dieu en cette grave circonstance. Tel a été peut-être aussi le but du Psaume 25, qui, comme le 34, a un caractère plus méditatif et sentencieux que ce n’est généralement le cas des psaumes attribués à David. Pour les autres ressemblances entre ces deux psaumes, voir l’introduction au Psaume 25.

On ne trouve généralement pas dans les psaumes alphabétiques de divisions bien marquées. Tout au plus distingue-t-on dans celui-ci deux parties, dont la première exprime la reconnaissance de David envers l’Éternel (versets 2 à 11), tandis que, dans la seconde, l’enseignement devient prédominant (versets 12 à 23).

1 De David, lorsqu’il contrefit l’insensé en présence d’Abimélec, qui le chassa, et il s’en alla.

Abimélec. Ce nom parait avoir été un titre commun à tous les rois philistins (Genèse 20.2 ; Genèse 26.1). Le récit 1 Samuel 21.1-15 nous apprend que le roi dont il s’agit s’appelait Akis.

2 Aleph.
Je bénirai l’Éternel en tout temps,
Sa louange sera continuellement dans ma bouche.

L’Éternel, Dieu des délivrances (2-11)

3 Beth.
Mon âme se glorifiera en l’Éternel ;
Les malheureux l’entendront et s’en réjouiront.

Les malheureux. On traduit aussi : les débonnaires, les humbles. Ce sont ceux qui ont appris à souffrir avec patience et humilité.

4 Guimel.
Magnifiez l’Éternel avec moi,
Exaltons son nom tous ensemble. 5 Daleth.
J’ai cherché l’Éternel, et il m’a répondu,
Et il m’a délivré de toutes mes frayeurs. 6 Hé. Vav.
L’a-t-on regardé ? On en est illuminé,
Et la honte ne couvre pas le visage.

L’a-t-on regardé ? David généralise son expérience, pour revenir ensuite (verset 7) à son cas spécial.

On en est illuminé. Quelque chose de la gloire de Moïse se reproduit, spirituellement du moins, en tous ceux qui regardent à l’Éternel (Exode 34.29 ; comparez Marc 9.3).

7 Zaïn.
Ce malheureux a crié, et l’Éternel l’a entendu
Et l’a délivré de toutes ses détresses. 8 Heth.
L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent,
Et les délivre.

L’ange de l’Éternel. Ce terme désigne souvent dans l’Ancien Testament l’envoyé par excellence de Dieu, qui préside aux destinées d’Israël, en attendant qu’il vienne lui-même accomplir l’œuvre de la rédemption. Voir à ce sujet les explications données à la suite de Genèse, chapitre 21. Nous ne pensons pas que dans ce verset, ainsi que dans Psaumes 35.5, il y ait lieu d’insister sur ce sens spécial. L’ange de l’Éternel désigne plutôt ici un envoyé de Dieu quelconque.

Campe : voir Genèse 32.1-2 ; 2 Rois 6.14-23.

9 Teth.
Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon. Heureux l’homme qui cherche en lui son refuge !

Goutez et voyez… Les témoignages de la bonté de Dieu sont pour l’âme une nourriture (Psaumes 4.8). À mesure qu’il se l’assimile, le croyant progresse en connaissance… Si tu ne goûtes pas, tu ne verras pas, a dit saint Bernard.

10 Iod.
Craignez l’Éternel, vous ses saints,
Car rien ne manque à ceux qui le craignent.

Craignez… La joie d’une communion intime avec Dieu ne dispense pas de la crainte ; sans elle, au contraire, elle dégénère et s’évanouit promptement.

Ses saints : ceux qui s’envisagent comme la propriété de Dieu (Psaumes 16.3).

Rien ne manque… ce qui n’exclut ni pour David ni pour personne l’épreuve momentanée. Comparez Psaumes 23.1 ; Matthieu 6.32-33.

11 Kaph.
Les lionceaux ont disette et ont faim,
Mais ceux qui cherchent l’Éternel ne sont privés d’aucun bien.

Les lionceaux : les créatures les mieux en état de subvenir à leurs besoins par la violence et les plus différentes de ces débonnaires qui semblent faits pour souffrir (verset 3, note).

12 Lamed.
Venez, enfants, écoutez-moi :
Je vous enseignerai la crainte de l’Éternel.

Exhortation à rechercher la justice (12-23)

Venez, enfants… L’homme de Dieu, riche en expériences, éprouve le besoin d’enseigner à la jeune génération ce qu’il a appris à l’école de la vie. Comparez Proverbes 1.4, Proverbes 1.10 ; Proverbes 2.1, etc.

13 Mem.
Qui est l’homme qui prend plaisir à la vie,
Qui souhaite des jours pour goûter le bonheur ?

Qui est l’homme ?… La même forme d’interrogation se retrouve et à la même place, au Psaume 25.

Prendre plaisir à la vie : le psalmiste fait appel à l’amour de la vie et au besoin de bonheur qui est particulièrement fort chez les jeunes gens. Les versets 13 à 17 sont cités 1 Pierre 3.10-12.

14 Nun.
Garde ta langue du mal,
Et tes lèvres de paroles trompeuses ;

Garde ta langue…, ou : qu’il garde sa langue. C’est la réponse à la question qui vient d’être faite. Il faut aux jeunes gens des conseils précis et pratiques. La langue trahit infailliblement les dispositions du cœur (Jacques 3.2 et suivants). David, qui a souffert de la calomnie et de l’envie, s’élève spécialement contre les paroles trompeuses (comparez Psaumes 15.3) et recommande l’amour de la paix (verset 15).

15 Samech.
Détourne-toi du mal et fais le-bien ;
Recherche la paix et la poursuis. 16 Aïn.
Les yeux de l’Éternel sont sur les justes,
Et ses oreilles sont attentives à leur cri.

À partir de ce verset, l’exhortation se transforme en promesse.

17 .
La face de l’Éternel est contre ceux qui font le mal,
Pour retrancher de la terre leur souvenir. 18 Tsadé.
Ils crient…, l’Éternel les entend
Et les délivre de toutes leurs détresses. 19 Koph.
L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé,
Et il sauve ceux qui ont l’esprit froissé.

Le cœur brisé. Ici, comme ailleurs (voir Psaumes 24.5, note), le juste n’apparaît pas la tête haute. C’est un suppliant (verset 18), qui souffre en son esprit, dans la lutte contre le monde et contre lui-même. Mais sa délivrance est certaine, car l’Éternel est près de lui. Comparez Ésaïe 42.3.

20 Hesch.
Nombreux sont les maux du juste,
Mais de tous l’Éternel le délivre. 21 Schin.
Il garde tous ses os,
Aucun d’eux ne sera brisé.

Il garde tous ses os… Il est rernarquable qu’au moment du supplice du Seigneur, Dieu ait voulu que cette promesse s’accomplît à la lettre (Jean 19.36). Il n’en est pas toujours de même en ce qui concerne les fidèles, dont la justice est d’ailleurs imparfaite. La sollicitude de l’Éternel ne s’en étend pas moins à tout ce qui appartient à ses enfants, puisque même les cheveux de leur tête sont comptés (Matthieu 10.30).

22 Thav.
Le mal fait mourir le méchant,
Et ceux qui haïssent le juste sont sous la condamnation. 23 .
L’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs,
Et aucun de ceux qui l’ont pour refuge ne sera condamné.

Aucun… ne sera condamné. Comparez Jean 3.18.