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Job 2
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Il arriva, un jour où les fils de Dieu vinrent se présenter devant l’Éternel, que Satan aussi vint au milieu d’eux se présenter devant l’Éternel.

La seconde épreuve, Job est atteint dans sa santé (1-10)

Versets 1 à 6 — Scène céleste

Les versets 1 à 3 sont la répétition aggravante de Job 1.6-8. Les derniers mots se présenter devant l’Éternel, sont ajoutés ici à bon escient : il y avait pour Satan une raison spéciale de faire rapport à Dieu.

2 Et l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Satan répondit à l’Éternel :
De parcourir la terre et de m’y promener. 3 L’Éternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Car il n’y a personne comme lui sur la terre, intègre et droit, craignant Dieu et s’écartant du mal ; il persévère toujours dans son intégrité, et tu m’as excité, contre lui pour que je le perde sans motif.

L’Éternel constate l’insuccès de la tentative accomplie par Satan.

Sans motif. Le soupçon émis par Satan Job 1.9 s’est trouvé erroné.

4 Satan répondit à l’Éternel et dit : Peau pour peau ; un homme donnera pour sa vie tout ce qui lui appartient.

Satan ne se tient pas pour battu et prétend que l’épreuve n’est pas décisive.

Peau pour peau : locution proverbiale. La peau, c’est l’enveloppe sensible de la personne. Elle a une valeur unique. Tout ce qui est en dehors d’elle n’est pas partie intégrante de la personnalité ; la peau seule vaut la peau. Job a perdu tout ce qu’il avait ; mais il possède encore ce qu’il est ; il est intact. Aussi longtemps qu’il en sera ainsi, il restera pieux pour conserver ce bien qui vaut plus que tout ce qu’il a perdu. C’est ainsi que Satan prétend ne voir que calcul d’intérêt, là où il y a eu parfaite soumission.

5 Mais étends donc la main, frappe ses os et sa chair ; on verra s’il ne te renie pas en face !

Ses os, littéralement : son os, c’est-à-dire sa propre personne, suivant la valeur du mot os en hébreu où mon os signifie moi-même.

On verra. Comparez Job 1.11.

6 L’Éternel dit à Satan : Voici, il est en ton pouvoir ; seulement respecte sa vie. 7 Satan sortit de la présence de l’Éternel ; il frappa Job d’un ulcère malin, de la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête.

L’épreuve elle-même (7-8)

D’un ulcère malin. D’après les symptômes mentionnés, dans la suite du livre (Job 2.8 ; Job 7.5 ; Job 16.16 ; Job 19.17-20 ; Job 30.17-18 ; Job 30.27-30), il s’agit d’une variété terrible de la lèpre, appelée éléphantiasis à cause de la couleur grise que prend la peau et à cause de l’enflure qui donne aux jambes la grosseur de celles de l’éléphant. Cette maladie, extrêmement douloureuse et repoussante, est presque toujours incurable ; la mort ne survient cependant parfois qu’au bout de longues années. Souvent les doigts des mains et des pieds et même les mains et les pieds sont rongés et tombent, phalanges après phalanges ; aussi les Arabes appellent-ils quelquefois la lèpre le mal qui mutile. Encore aujourd’hui c’est la maladie la plus redoutée de l’Orient. Même quand un chef puissant en est atteint, on l’éloigne au moins d’une demi-lieue du camp ; on lui dresse dans la solitude une petite tente et on lui donne pour le soigner jusqu’à sa mort une vieille femme n’ayant plus de tenants et d’aboutissants. Nul ne le visite, pas même ses plus proches. Comparez 2 Chroniques 26.21.

On évite de prononcer le nom de la lèpre et l’on se sert de périphrases pour la désigner.

8 Job prit un tesson pour se gratter, et il était assis sur la cendre.

Un tesson. Dans le principe les démangeaisons sont terribles. Plus tard il s’agit de se débarrasser, autant que possible, du pus.

Sur la cendre : en signe de deuil à cause de la mort de ses enfants (Job 42.6 ; Jérémie 6.26 ; Jonas 3.6). On a pensé aussi à un de ces monceaux de décombres comme on en trouve en dehors des villages de l’Orient et qui servent de refuge aux malheureux atteints de maladies contagieuses. On y met le feu de temps en temps ; de là peut-être la cendre dont il est ici parlé.

9 Et sa femme lui dit : Tu persévères encore dans ton intégrité ? Renie Dieu et meurs !

Résignation de Job (9-10)

Le texte hébreu ne dit pas combien il s’écoula de temps jusqu’à l’intervention de la femme de Job. Les Septante ajoutent au commencement du verset 9 : Assez longtemps après. Job parle Job 7.3 de mois de malheur.

Renie Dieu. Ce conseil, s’il eût été suivi, aurait procuré le triomphe de Satan (Job 1.11 ; Job 2.5).

Et meurs ! Cesse donc de louer Dieu (Job 1.21) et prépare-toi à la mort : tu n’as rien d’autre à attendre.

10 Et il lui dit : Tu parles comme parle une femme insensée. Quoi ! Nous recevrions les biens de la main de Dieu, et nous n’en recevrions pas les maux ? En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres.

Comme parle une femme insensée, littéralement : comme parle une des insensées. Par la position que tu prends maintenant, tu te ranges au nombre de ces personnes malavisées… L’insensé, c’est celui qui veut ignorer Dieu et qui renie sa foi (Psaumes 14.1).

Par ses lèvres. Ces mots ne s’opposent nullement à de mauvais sentiments qu’il aurait éprouvés, mais qu’il n’aurait pas exprimés ; ils sont écrits en prévision des chapitres 3 et suivants où il lui échappera des paroles qu’il aura lieu de regretter.

11 Trois amis de Job apprirent tous ces malheurs qui lui étaient arrivés. Ils vinrent, chacun de son pays, Éliphaz de Théman, Bildad de Suach et Tsophar de Naama, et se concertèrent pour aller le plaindre et le consoler.

Arrivée des trois amis (11-13)

Théman : en Idumée (Genèse 36.11 ; Genèse 36.15). Les habitants de Théman étaient renommés pour leur sagesse (Jérémie 49.7).

Éliphaz est un ancien nom iduméen (Genèse 36.4 ; Genèse 36.10 ; Genèse 36.12).

Suach, tribu arabe descendant de Kétura (Genèse 25.2 ; voir aussi verset 6) et, d’après les inscriptions cunéiformes, établie à un moment donné près de la rive droite de l’Euphrate.

Naama, contrée inconnue, peut-être en Arabie.

Le plaindre, littéralement : Faire aller devant lui leurs têtes de droite et de gauche : geste de profonde condoléance.

12 Ayant levé les yeux de loin, ils ne le reconnurent pas ; et ils élevèrent la voix et pleurèrent ; ils déchirèrent chacun leur manteau et jetèrent vers le ciel de la poussière pour qu’elle retombât sur leurs têtes.

De loin. Job n’était donc pas dans sa maison, mais en plein air, sous quelque abri.

Ils ne le reconnurent pas : tant la maladie l’avait changé. Il devait s’être écoulé un certain temps avant leur arrivée.

Déchirèrent leur manteau : comme Job lui-même (Job 1.20).

De la poussière. Jeter de la poussière vers le ciel, de manière à ce qu’elle vous retombât sur la tête, c’était reconnaître qu’on était, par une dispensation céleste, abaissé jusque dans la poudre.

13 Ils restèrent assis sur la terre près de lui, sept jours et sept nuits ; aucun d’eux ne lui disait une parole, parce qu’ils voyaient que sa douleur était très grande.

Il ne faut pas citer ici 1 Samuel 31.13 ou Genèse 50.10 et voir dans ces sept jours de silence un signe de deuil. Ils ne trouvent rien à dire, parce que la réalité dépasse de beaucoup leur attente. Ce silence se prolongeant sept jours et sept nuits devient pour Job une nouvelle tentation ajoutée aux précédentes.

Sa douleur, littéralement : la douleur. C’était un cas terrible.