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Jérémie 48
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 À Moab. Ainsi parle l’Éternel des armées, Dieu d’Israël : Malheur à Nébo, car elle est saccagée ! Kiriathaïm a la honte d’être prise, la citadelle a la honte d’être abattue.

Le désastre de Moab (1-10)

Nébo n’est pas la montagne, mais la ville de ce nom ; voir Ésaïe 15.2, note.

Kiriathaïm, ville très ancienne, mentionnée déjà Genèse 14.5 ; d’après Burckhardt, Et-Teim, à une demi-heure à l’ouest de Médeba et à cinq quarts d’heure au sud de Hesbon. Si l’on en croit Eusèbe, ce serait plutôt Kureyat, sur les pentes du mont Attarus. On doit probablement entendre par la citadelle la ville de Kir-Moab ou Kir-Hérès, verset 31.

2 Moab n’a plus à se glorifier ; à Hesbon on médite sa ruine : Allons, et retranchons-le ; qu’il ne soit plus une nation ! Toi aussi, Madmen, tu seras réduite au silence, l’épée te poursuivra.

Hesbon : voyez Ésaïe 15.4, note. Cette ville est sur la frontière entre Moab et Ammon (comparez Jérémie 49.3). C’est là que le conquérant venu du nord combine son plan de campagne contre Moab.

Madmen, ville dont l’emplacement est inconnu. Le prophète joue ici sur les noms de Hesbon (méditation) et Madmen (de damam, être réduit au silence).

3 Des cris viennent de Horonaïm : Saccage et grande ruine !

Horonaïm : voir Ésaïe 15.5, note.

Saccage… Ce sont les paroles des fuyards qui apportent la nouvelle de l’invasion ennemie.

4 Moab est en ruines. On entend les cris de ses enfants.

Moab est ici soit le nom du pays, soit plutôt celui de la ville de Ar-Moab, appelée simplement Ar (la ville), Nombres 21.15 ; voir Ésaïe 15.1, note.

Les enfants peuvent désigner les petites villes, ou les petites gens, à moins qu’on ne veuille, comme les LXX, trouver dans ce mot le nom de la ville de Tsoar et traduire : On a ouï ses cris (les cris de Moab) jusqu’à Tsoar ; comparez Ésaïe 15.5.

5 Car à la montée de Luchith on pleure, on monte en pleurant ; car à la descente de Horonaïm on entend la détresse, des cris de désastre.

Luchith. Voyez Ésaïe 15.5, note.

6 Fuyez, sauvez vos vies ! Qu’elles soient comme des bannis dans le désert !

Fuyez… Appel ironique à la fuite, car la fuite est inutile (verset 7).

Comme des bannis : ils ne peuvent songer à sauver que leur vie. Il y a proprement dans le texte : Soyez comme Aroër dans le désert. Mais comme Aroër ne se trouve pas dans le désert, il faut supposer qu’il y a ici une faute de copiste et lire (en retranchant une lettre) : arar, des bannis ; comparez Jérémie 17.6.

7 Car, puisque tu as mis ta confiance en tes ouvrages et en tes trésors, toi aussi tu seras conquis, et Camos s’en ira en exil, et ses sacrificateurs et ses princes, tous ensemble.

Toi aussi : Moab subira le même sort qu’Israël et s’en ira, comme lui, en captivité ; comparez verset 13.

Camos, la grande divinité de Moab, son dieu national (1 Rois 11.7 ; 2 Rois 23.13). La statue de ce lieu sera emportée comme butin par les vainqueurs. Les chefs de Moab sont appelés les princes de Camos, comme les Moabites le peuple de Camos (verset 16 ; Nombres 21.29), car ils se considèrent comme étant sous la puissance et la protection de ce dieu.

8 Et le dévastateur viendra contre toutes les villes, et pas une ville n’échappera ; la plaine basse sera ruinée et la plaine haute saccagée, comme l’Éternel l’a dit.

La plaine basse et la plaine haute constituent tout le pays de Moab. La plaine basse désigne d’une manière générale les bas lieux du pays, ses vallées, particulièrement la partie de la vallée du Jourdain habitée par les Moabites ; la plaine haute comprend les plateaux qui s’étendent de l’Arnon au nord jusqu’à Hesbon et Rabbath-Ammon.

9 Donnez des ailes à Moab ; car il faut qu’il s’envole. Ses villes seront dévastées et dépeuplées.

Donnez… Même injonction que verset 6, avec un accroissement d’ironie. Comme la fuite à pied a été reconnue impossible, il ne faudrait rien moins à Moab que des ailes pour s’échapper ; mais alors même rien ne serait changé à son malheur. Car (verset 10) il est voulu de Dieu, qui excite lui-même l’ardeur guerrière des adversaires de Moab et leur défend de l’épargner.

10 Maudit celui qui fait mollement l’œuvre de l’Éternel ! Maudit celui qui refuse le sang à son épée ! 11 Moab a été tranquille depuis sa jeunesse ; il a reposé sur sa lie ; il n’a pas été vidé d’un vase dans un autre, et il n’est pas allé en captivité ; aussi il a conservé son goût, et son odeur n’a pas changé.

Contraste avec la gloire passée de Moab (11-25)

Depuis sa jeunesse. Depuis le temps où les Moabites dépossédèrent les Emim (Deutéronome 2.10) et commencèrent à avoir une existence nationale, ils étaient restés les possesseurs du pays ; non pas qu’ils n’eussent jamais été vaincus, mais comme le prophète l’explique lui-même plus loin, ils n’avaient pas été emmenés en captivité.

Sa lie : l’esprit d’orgueil et d’incrédulité était le trait saillant du caractère de Moab et s’était montré surtout dans ses relations avec Israël. Un vin laissé sur lie garde, en s’en imprégnant de plus en plus, le goût qu’il perdrait s’il était transvasé.

12 C’est pourquoi, voici, dit l’Éternel, des jours viennent, que je lui enverrai des transvaseurs qui le transvaseront ; ils videront ses vases et briseront ses cruches.

Des transvaseurs : des ennemis qui emmèneront les Moabites en exil. De tels hommes n’agiront pas avec les précautions que l’on met au transvasage du vin ; mais dans leur brutalité ils verseront et briseront tout, cruches et vases.

13 Et Moab sera honteux de Camos, comme la maison d’Israël a été honteuse de Béthel en qui était sa confiance

Moab rougira de l’impuissance de son dieu. Ce sera le commencement de sa purification par l’épreuve.

Béthel. Là se trouvait le sanctuaire principal du culte des veaux d’or institué par Jéroboam (1 Rois 12.26-33 ; Amos 3.14).

14 Comment direz-vous : Nous sommes des guerriers, des hommes vaillants au combat ? 15 Moab est ravagé ; ses villes montent en fumée ; l’élite de ses jeunes gens descend à la boucherie, dit le Roi, dont le nom est l’Éternel des armées.

Il y a un contraste voulu entre la fumée des villes incendiées qui monte au ciel et l’élite de l’armée qui descend, pour se faire massacrer, dans la plaine.

16 La perte de Moab approche ; son malheur s’avance rapidement. 17 Faites-lui vos condoléances, vous tous ses voisins ; et vous tous qui connaissez son nom, dites : Comment a été brisé un bâton si fort, un sceptre si brillant ?

Vos condoléances. La chute de Moab sera si profonde que malgré son insolence passée, les peuples ne pourront s’empêcher de sympathiser avec lui.

18 Descends de ta gloire, assieds-toi dans la soif, habitante, fille de Dibon ! Car le dévastateur de Moab est monté contre toi ; il a détruit tes remparts.

Descends : comparez Ésaïe 47.1.

Dans la soif, non la faim ; Moab était célèbre par ses vins excellents ; Ésaïe 16.8-10.

Dibon, ville fortifiée à une lieue au nord de l’Arnon, aujourd’hui Dibân ; Ésaïe 15.2, note.

19 Tiens-toi sur le chemin, aux aguets, habitante d’Aroër ; interroge celui qui fuit et celle qui s’échappe ! Dis : Qu’est-il arrivé ?

Habitante, fille de… La population qui habite Dibon et qui en est la fille ; c’est-à-dire qu’elle a toujours habité et habite encore son propre pays (verset 11).

Aroër : sur l’Arnon (Wady-Modjib) ; aujourd’hui ruines de Araïr ; autrefois ville frontière entre Moab et les Amorrhéens, puis les Rubénites. Mais depuis que les Moabites, refoulant les Rubénites, étaient rentrés en possession du pays au nord de l’Arnon, cette ville occupait une position centrale dans le pays. Sa population est représentée comme arrêtant au passage les Moabites du nord, hommes et femmes, qui fuient en désordre devant l’ennemi et les interrogeant avec anxiété sur les causes d’une telle débandade. Comparez Ésaïe 16.2.

20 Moab est confus ; car il est renversé ! Lamentez-vous et criez ! Annoncez sur l’Arnon que Moab est ravagé !

Ce verset est la réponse des fuyards ; ils apportent la nouvelle d’une défaite terrible.

21 Un jugement est venu sur la plaine, sur Holon, sur Jahtsa, sur Méphaath,

Cette énumération de villes des hauts plateaux (verset 8) doit illustrer la nouvelle apportée par les fuyards : que tout Moab est ravagé. Parmi ces villes, plusieurs ne sont mentionnées que dans ce passage : Holon, verset 21 ; Beth-Diblathaïm, verset 22 (peut-être identique avec Almon-Diblathaïm, au nord de Dibon, Nombres 33.46) et Beth-Gamul, verset 23. D’autres sont déjà connues par ce qui précède : Dibon, verset 18 ; Nébo et Kiriathaïm, verset 1. Jahtsa ou Jahats, verset 34, était au sud-est de Hesbon, vers le désert (Ésaïe 15.4, note). Méphaath ne devait pas être éloignée de Jahats avec laquelle elle est toujours nommée. Beth-Méon ou Baal-Méon (Nombres 32.38), ou encore Beth-Baal-Méon (Josué 13.17) : à trois kilomètres au sud de Hesbon sur l’emplacement des mines actuelles de Myoûn. Kérioth, d’après verset 41 et surtout Amos 2.2, où elle apparaît comme la capitale du pays, est peut-être un autre nom de Ar-Moab, qui sans cela ne serait pas mentionnée ici. Voyez verset 4, note ; Ésaïe 15.4, note. Botsra en Moab doit être distinguée de Botsra en Édom (Jérémie 49.13 ; Ésaïe 34.6) et de Botsra dans le Hauran ; elle doit être identifiée avec Betser qui, d’après Deutéronome 4.43 ; Josué 20.8, était située sur le haut plateau, dans la tribu de Ruben.

22 sur Dibon, sur Nébo, sur Beth-Diblathaïm, 23 sur Kiriathaïm, sur Beth-Gamul, sur Beth-Méon, 24 sur Kérioth, sur Botsra et sur toutes les villes du pays de Moab, éloignées et proches.

Éloignées et proches : à la frontière ou au centre du pays.

25 La corne de Moab est rompue, et son bras est brisé, dit l’Éternel.

Ce verset résume dans une image vive tout le passage versets 11 à 25. Le bras et la corne sont les symboles de la puissance intellectuelle et de la force brutale.

26 Enivrez-le ; car il s’est élevé contre l’Éternel ! Que Moab se vautre dans son vomissement ! Qu’il devienne un objet de risée, lui aussi !

L’orgueil de Moab, cause de son châtiment (26-30)

Enivrez-le… du cru de la colère vengeresse de Dieu. Voyez Jérémie 13.13 ; Jérémie 25.15 ; comparez Ésaïe 51.17-23.

27 Est-ce qu’Israël n’a pas été pour toi un objet de risée ? Est-ce qu’il a été trouvé avec des voleurs, pour qu’à chaque fois que tu parles de lui, tu hoches la tête ?

Avec des voleurs. Jérémie compare bien son peuple à un voleur (Jérémie 2.26), mais il ne peut tolérer cette accusation de la part de Moab qui se réjouit de l’humiliation d’Israël (Habakuk 2.8-10).

Tu hoches la tête. Signe de dédain et de raillerie.

28 Abandonnez les villes ; allez demeurer dans les rochers, habitants de Moab ! Soyez comme la colombe qui niche par delà le précipice béant !

Abandonnez les villes. La détresse est telle qu’il n’y a plus de refuge que sur les rochers les plus inaccessibles.

La colombe sauvage, qui se tient dans les fentes des rochers (Cantique 2.14), était très répandue autrefois en Palestine ; on la trouve encore aujourd’hui en quelques endroits, entre autres dans le désert d’Enguédi.

29 Nous avons entendu l’orgueil de Moab, le très orgueilleux, sa hauteur, son orgueil, sa fierté et son cœur superbe.

Amplification du passage Ésaïe 16.6. Il y a accumulation de termes pour dépeindre un état de choses qui depuis Ésaïe avait encore empiré. Le verset 29 veut dire d’une manière générale que l’orgueil de Moab est connu de tous ses voisins, le verset 30 qu’il est connu de Dieu, qui va y mettre un terme.

30 Je connais, moi, dit l’Éternel, son outrecuidance : et il n’y a rien ; sa jactance : et il n’a rien fait ! 31 C’est pourquoi je me lamente sur Moab ; sur tout Moab je pousse des cris ; on gémit sur les gens de Kir-Hérès.

Cette complainte, qui exprime la sympathie du prophète aux maux de Moab et qui forme un beau contraste avec le morceau précédent, est une reproduction libre de plusieurs passages d’Ésaïe, entre autres Jérémie 16.7-10 ; Jérémie 15.2-4.

Je me lamente. Voir Ésaïe 15.5.

Kir-Hérès. Voir verset 1 ; Ésaïe 15.4 ; Ésaïe 16.7. L’expression gâteaux de raisins dans ce dernier passage d’Ésaïe est remplacée ici par une tournure moins pittoresque, les gens.

32 Vigne de Sibma, plus encore que sur Jaézer, je pleure sur toi ; tes sarments passaient la mer ; ils touchaient à la mer de Jaézer. Le dévastateur s’est jeté sur ta récolte et sur ta vendange.

Voir Ésaïe 16.8-9, notes. Si l’on ne veut pas admettre que le texte soit fautif, il faut croire que le prophète désigne la mer que dépasse le vignoble de Sibma, les grands étangs voisins de Hesbon et par la mer de Jaézer qu’il atteint, la grande plaine desséchée El-Betsché (plus au nord, sur le chemin de Salt) qui paraît être un ancien fond de mer.

33 La joie et l’allégresse ont disparu des vergers et de la terre de Moab ; j’ai fait tarir le vin des cuves ; on ne le foule plus en criant hourra ! Le hourra n’est plus un hourra.

Voyez Ésaïe 16.10. Il y a bien un hourra, mais c’est la clameur sauvage des envahisseurs. Ce n’est plus le cri joyeux des vendangeurs.

34 Les cris de Hesbon parviennent jusqu’à Eléalé, jusqu’à Jahats ; les cris qui s’élèvent de Tsoar jusqu’à Horonaïm, retentissent à Eglath-Schelischia ; car même les eaux de Nimrim seront desséchées.

Voir Ésaïe 15.4-6.

35 Et je ferai, dit l’Éternel, que Moab cessera de monter à son haut-lieu et d’encenser ses dieux.

Réminiscence d’Ésaïe 16.12.

36 Aussi mon cœur gémira sur Moab comme gémissent les flûtes ; oui, mon cœur soupire comme les flûtes sur les gens de Kir-Hérès ; car ce qu’ils avaient amassé est perdu.

Voir Ésaïe 15.5 ; Ésaïe 16.11. Ésaïe parle de la harpe, qui désigne plutôt l’émotion intérieure du prophète ; Jérémie, de la flûte, qui était l’instrument employé dans les funérailles (Matthieu 9.23) et qui représente plutôt le deuil extérieur.

Moab est peut-être encore ici la ville de Ar-Moab.

Tout ce qu’ils ont pu amasser. Comparez Ésaïe 15.7.

37 Car toute tête est rasée et toute barbe coupée ; il y a sur toutes les mains des incisions et sur les reins des sacs.

Comparez Ésaïe 15.3.

Incisions, comparez Jérémie 16.6 ; Jérémie 41.5 ; Jérémie 47.5.

38 Sur tous les toits de Moab et sur ses places ce ne sont que lamentations ; car j’ai brisé Moab comme un vase dont on ne se soucie pas, dit l’Éternel.

Sur les toits… où ils invoquaient leurs dieux ; voir Jérémie 19.13.

Pour l’image du potier et du vase, comparez chapitre 19.

39 Comme il a été brisé ! Gémissez ! Comme il a tourné le dos, tout confus, Moab ; et comme Moab est devenu la risée et l’épouvante pour tous ses voisins !

Moab perdu pour le présent (39-46)

Les Moabites seront ou anéantis, ce qui excitera l’épouvante, ou mis honteusement en fuite, ce qui provoquera les moqueries.

40 Car ainsi parle l’Éternel : Voici, il plane comme l’aigle ; il étend ses ailes sur Moab.

Comme l’aigle qui plane un instant sur sa proie, puis s’abat brusquement sur elle, ainsi le conquérant, après avoir médité à Hesbon ses plans de conquête (verset 2), va fondre sur Moab.

Cyrus, dans Ésaïe 46.11 et Nébucadnetsar, dans Ézéchiel 17.3, sont comparés à des aigles. Ici, comme dans Jérémie 46.18, Nébucadnetsar n’est pas nommé. Cette image est reproduite Jérémie 49.22, à propos d’Édom.

41 Kérioth est prise, les forteresses sont emportées, et le cœur des guerriers de Moab est en ce jour comme le cœur d’une femme en travail.

Kérioth : probablement un autre nom de Ar-Moab. Voir verset 4 ; comparez Amos 2.2.

42 Moab est exterminé, ce n’est plus un peuple, parce qu’il s’est grandi contre l’Éternel.

Ce n’est plus un peuple : non pas que tous les Moabites soient exterminés ; mais ils n’auront plus à l’avenir d’existence nationale. Moab paraît en effet s’être fondu avec les Arabes.

43 Frayeur, fosse et filet sur toi, habitant de Moab ! Dit l’Éternel.

Citation presque textuelle d’Ésaïe 24.17-18. Ce qui est dit là du jugement du monde, est appliqué ici au châtiment de Moab.

Frayeur, fosse et filet : voir Ésaïe 24.17, note.

44 Celui qui fuit devant l’objet de sa frayeur tombera dans la fosse, et celui qui remontera de la fosse sera pris au filet ; car je ferai venir sur lui, sur Moab, l’année de leur visitation, dit l’Éternel. 45 À l’ombre de Hesbon se sont arrêtés des fuyards à bout de force ; car un feu est sorti de Hesbon et une flamme du milieu de Sihon, et elle a dévoré les tempes de Moab et le crâne des fils du tumulte.

Jérémie fait usage dans ce verset d’un fragment du chant populaire (Nombres 21.8-30) qui avait été composé après la défaite des Moabites par Sihon, roi des Amorrhéens ; puis d’un passage de la prophétie de Balaam contre Moab (Nombres 24.17).

À l’ombre de… : à l’abri. Les Moabites vont chercher un refuge chez les Ammonites à Hesbon ; mais ils n’y sont point à l’abri ; car le même jugement a déjà atteint cette ville où les ennemis viennent d’entrer et d’où ils vont poursuivre leur expédition vers le sud (versets 2 et 40).

Du milieu de Sihon : Hesbon, qui à l’époque de Jérémie était au pouvoir des Ammonites, avait été autrefois la capitale du roi amorrhéen Sihon (Nombres 21.26). Jérémie rappelle ici la prophétie de Balaam Nombres 24.17, mais en changeant l’image et en substituant au sceptre qui transperce, le feu qui brûle.

Les tempes et le crâne : la tête entièrement dépouillée, comme image de la dépopulation entière du pays.

Les fils du tumulte : les Moabites avaient mérité ce titre par leur esprit belliqueux et turbulent (verset 29).

46 Malheur à toi, Moab ! Le peuple de Camos est perdu, car tes fils sont emmenés captifs et tes filles captives.

Citation de Nombres 21.29 : Moab est appelé le peuple de Camos (verset 7), comme Israël le peuple de l’Éternel.

47 Mais je ramènerai les captifs de Moab à la fin des jours, dit l’Éternel. Jusqu’ici le jugement de Moab.

Promesse de rétablissement, comme pour l’Égypte (Jérémie 46.26), Ammon (Jérémie 49.6), Elam (Jérémie 49.39). Le patriotisme ardent du prophète ne rétrécit point l’élan de son cœur vers le salut universel.

La fin des jours : les temps de salut universel, où les Moabites aussi se convertiront ; comparez Ésaïe 24.13-16 ; Ésaïe 25.6 ; Jérémie 12.15-17.

Les mots : Jusqu’ici…, paraissent être une addition postérieure.