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Ecclésiaste 5 Auguste Crampon
1 Ne sois pas pressé d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre : que tes paroles soient donc peu nombreuses ! 2 Car de la multitude des occupations naissent les songes, et de la multitude des paroles, des propos d’insensé. 3 Lorsque tu fais un vœu à Dieu, ne tarde pas à l’accomplir, car il n’y a pas de faveur pour les insensés : ce que tu voues, accomplis-le. 4 Mieux vaut pour toi ne pas vouer, que vouer et ne pas accomplir. 5 Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne dis pas en présence de l’envoyé de Dieu que c’est une inadvertance : pourquoi Dieu s’irriterait-il au sujet de tes paroles, et détruirait-il les œuvres de tes mains ? 6 Car, comme il y a des vanités dans la multitude des occupations, il y en a aussi dans beaucoup de paroles ; c’est pourquoi crains Dieu. — Princes et Rois —
Incertitude des richesses
7 Si tu vois dans une province le pauvre opprimé, le droit et la justice violés, ne t’étonne point de la chose ; car un plus grand veille sur un grand, et de plus grands encore veillent sur eux. 8 Un avantage pour le pays à tous égards, c’est un roi qui donne ses soins à l’agriculture. — Troubles divers dans la jouissance des richesses. — 9 Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent, et celui qui aime les richesses n’en goûte pas le fruit ; c’est encore là une vanité. 10 Quand les biens se multiplient, ceux qui les mangent se multiplient aussi ; et quel avantage en revient-il à leurs possesseurs, sinon qu’ils les voient de leurs yeux ? 11 Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger ; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir. 12 Il est un mal grave que j’ai vu sous le soleil : des richesses conservées pour son malheur par celui qui les possède : 13 Ces richesses se perdent par quelque fâcheux événement, et, s’il a engendré un fils, il ne lui reste rien entre les mains. 14 Tel qu’il est sorti du sein de sa mère, il s’en retournera nu, comme il était venu ; et il ne recevra rien pour son travail, qu’il puisse emporter dans sa main : 15 C’est encore là un grave mal, qu’il s’en aille comme il est venu : et quel avantage lui revient-il d’avoir travaillé pour le vent ? 16 De plus, toute sa vie il mange dans les ténèbres ; il a beaucoup de chagrin, de souffrance et d’irritation. 17 Voici donc ce que j’ai vu : c’est qu’il est bon et séant pour l’homme de manger et de boire, et de jouir du bien-être dans tout son travail, auquel il se livre sous le soleil, durant les jours de vie que Dieu lui donne ; car c’est là sa part. 18 De plus, pour tout homme à qui Dieu donne richesses et biens, avec pouvoir d’en manger, d’en prendre sa part et de se réjouir de son travail, c’est là un don de Dieu. 19 Car alors il ne songe guère aux jours de sa vie, parce que Dieu répand la joie dans son cœur.