(Psaumes 106.34-36, Actes 13.20, Jérémie 50.6)./p>
Le terme « Juges » désigne des hommes ou des femmes saisis par l’Esprit de Dieu, chargés de gouverner les Israélites et de délivrer une ou plusieurs tribus des ennemis permanents que sont les peuples voisins.
Ce sont les exploits de ces héros qui donnent à ce livre son titre. Il s’agit pour la plupart de grands guerriers charismatiques, sauveurs que Dieu suscite pour son peuple repentant. On traite donc de quelques actions notoires de certaines tribus d’Israël, et non pas de l’histoire de ses douze tribus prises dans leur ensemble.
Les chapitres 1.1 à 2.10 évoquent les événements qui ont marqué l’installation des Israélites en Canaan jusqu’à la mort de Josué. « Toute cette génération fut recueillie auprès de ses pères, et il s’éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l’Éternel, ni ce qu’il avait fait en faveur d’Israël » (2.10). Josué est mort, certes (1.1), mais avant, il y a eu des conquêtes sur plusieurs fronts (1.1–2.5). Josué renvoya chacun dans son héritage et le peuple servit l’Éternel (2.6-9). L’avertissement de 2.6–3.6 développe une théologie de l’histoire. Il dénonce les errements du peuple saint qui n’en finit pas de se laisser séduire par les idoles. Le livre des Juges raconte surtout la période qui va donc de la mort de Josué à l’établissement de la royauté.
Les chapitres 2.11 à 16.31 relatent les récits de la libération périodique du peuple repentant par le Dieu de ses pères. Cette libération suit l’articulation suivante : « Les enfants d’Israël firent alors ce qui déplaît à l’Éternel, et ils servirent les Baals… La colère de l’Éternel s’enflamma contre Israël. Il les livra entre les mains des pillards. Les enfants d’Israël crièrent à l’Éternel, et l’Éternel leur suscita un libérateur qui les délivra. » C’est ce cycle de péché – châtiment, repentance – libération qui constitue la toile de fond du livre. Les chapitres 17 à 21 mettent en évidence le désordre qui régnait en Israël avant l’instauration de la royauté. C’est une sorte d’anarchie caractérisée par l’idolâtrie, la débauche et les guerres tribales. « En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon » (21.25). Ces juges viennent de plusieurs tribus d’Israël : Othniel de Juda, Éhud et Jaël de Benjamin, Schamgar et Barak de Nephthali, Gédéon, dit Jerubbaal de Manassé, Débora, Abimélec et Abdon d’Ephraïm, Thola d’Issacar, Jaïr et Jephthé de Galaad, Ibtsan et Elon de Zabulon, et Samson de Dan.
Le livre des Juges expose les vicissitudes d’une vie sans loi ni roi et loin du vrai Dieu. L’anarchie sous toutes ses formes conduit aux désordres dans le domaine social et en politique, ainsi qu’à l’idolâtrie. Cet état de choses occasionne le châtiment divin ; mais toute repentance sincère ouvre la porte à la libération, au pardon et à l’envoi d’un libérateur.