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Bibliothèque
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

On appelle quelquefois Bibliothèque sacrée, le corps des saintes Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ainsi l’on dit la Bibliothèque sacrée de saint Jérôme, pour dire le Recueil des livres sacrés qu’il a traduits. Nous ne lisons pas qu’il y ait eu des bibliothèques formées chez les anciens Hébreux, avant le temps de Néhémie et de Judas Machabée. Mais on peut considérer comme des bibliothèques, les Annales des rois de Juda et d’Israël, dont il est parlé si sommairement dans les livres des Rois et dans les Paralipomènes. Salomon se plaignait déjà, de son temps, qu’il n’y avait point de fin de faire des livres (Ecclésiaste 12.2) ; lui-même en avait écrit un grand nombre (1 Rois 4.32-33) ; et parmi les effets de sa magnificence, il est très-probable qu’il n’avait pas manqué de composer une riche bibliothèque.

Esdras, qui a retouché et rédigé la plupart des livres historiques de l’Écriture, avait sans doute un grand nombre de Mémoires, d’Annales, de Registres généalogiques et autres, qu’il cite lui-même, principalement dans les Paralipomènes. Il est remarqué expressément dans le second livre des Machabées (2 Machabées 3.13), que Néhémie amassa dans Jérusalem une bibliothèque composée des livres des Rois, des Prophètes, de David ou des Psaumes et des Mémoires des offrandes que l’on avait faites au temple. Judas Machabée imita la diligence de Néhémie (2 Machabées 2.14). Il ramassa ce que la guerre d’Antiochus Épiphane avait dispersé, et il répara ce qu’elle avait ruiné. Il est aussi parlé dans le livre des Proverbes (Proverbes 25.1), du Recueil des Sentences morales, qui avait été fait par Ézéchias. Benjamin de Tudèle, voyageur juif très-célèbre, dit que sur le bord de l’Euphrate, près du sépulcre du prophète Ézéchiel, il y a une grande bibliothèque qui contient les livres qui étaient sous le premier et sous le second temple. On y voit entre autres le volume du prophète Ézéchiel, écrit de sa propre main. Il y a aussi plusieurs autres livres ; et tous ceux qui n’ont point d’enfants ont accoutumé d’y léguer leurs livres, dit cet auteur.