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Scythes
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Peuple barbare du nord de l’Asie. Ce nom vague s’appliquait à tous les peuples qui Habitaient au nord du Pont-Euxin, de la mer Caspienne et même l’Inde. Faute de savoir leur nom ou plutôt de connaître les localités qu’ils habitaient, on les comprenait tous sous une dénomination générale. Magog aurait, suivant l’opinion commune, été leur père ; ils appartiendraient donc aux races japhétiques. Presque tous ces peuples, vivant au milieu de steppes immenses, sans avoir de demeuré fixe, errants et vagabonds, nomades en un mot, avaient naturellement contracté cette rudesse de mœurs et de caractère, qui frappent si fort les nations civilisées. Anjourd’hui, les habitants du même sol mènent à-peu-près le même genre de vie. Ptolémée partage la Scythie d’Asie ; car il y avait aussi des Scythes en Europe, en Scythie en deçà et Scythie au delà de l’Imaüs.

L’Imaüs est cette chaîne de montagnes qui occupe le centre de l’Asie, forme le Belur-Tag et l’Indou-Kouch actuels, et à laquelle se rattachent les gigantesques monts Himalaya. Un parti considérable de ces peuples, sorti des Palus-Méotides en Europe, se jeta à travers les défilés du Caucase, dans l’Asie, poursuivit ses conquêtes au midi et au centre, laissa quelques-uns des siens sur le bord du Jourdain, dans la ville de Bethsan, qui reçut de là le nom de Scythopolis, et domina en maître, dans la Médie, pendant vingt-huit ans. Cyaxare, premier roi de Médie ; parvint enfin à se défaire de leurs principaux cliefs et à les chasser de son royaume (Barbié du Bocage).

J’ai trouvé la note suivante dans un recueil historique et littéraire ; Dans le septième siècle avant l’ère chrétienne, lorsque les Scythes, après avoir ravagé une grande partie de l’Asie, arrivèrent à Ascalon, et pillèrent le temple de Vénus-Uranie (Voyez Ascalon), cette déesse, ainsi que le rapporte Hérodote, leur envoya, pour les punir, la maladie des femmes ; qui, depuis, s’est maintenue chez eux parmi les Enares. Cette maladie a été souvent étudiée ; mais personne n’en a encore mieux approfondi la nature que le docteur C. G. Skart. Il a comparé l’opinion qu’Hippocrate a émise sur cette maladie avec tous les passages des auteurs anciens qui en font mention : Un nouvel examen lui a démontré que la maladie avait consisté en une incapacité absolue de procréer, et que, la perte de la barbe et des forces physiques en avaient été la suite. Il a cité la remarque que Larrey a faite de l’incapacité de procréer, dont les Français furent atteints en Égypte, non pour avoir pillé le temple de Vénus Uranie, mais pour avoir trop sacrifié à cette déesse. Nous sommes surpris que l’auteur ait passé sous silence les rapports si dignes de foi que Pallas, Georgi et Lesseps ont faits sur des maladies analogues, qu’ils ont observées chez des peuplades nomades de la Sibérie, et se soit borné à citer à cet égard MM. Reineggs et J. Klaporth, qui ne méritent pas la même confiance.