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Satrape
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Satrape est un nom persan, qui dans son origine signifie proprement un général d’une armée navale ; mais depuis il a été communément donné aux gouverneurs des provinces et aux principaux ministres des rois de Perse. Nous le trouvons même bien longtemps avant les rois de Perse, dans les Satrapies des Philistins, qui subsistaient dès le temps de Josué, ou des juges. Il est vrai que les Satrapes des Philistins sont appelés dans l’Hébreu Seranim (Juges 3.3) ; d’où vint le nom de Surènes, qui était aussi un nom de dignité chez les Perses. Le général de l’armée des Parthes qui tua Crassus, se nommait Surena. Pour ce qui est du nom de Satrape, dont il s’agit ici, je le trouve dans le Chaldéen de Daniel (Daniel 2.1), dans Esdras et dans Esther, sous le nom d’Achasparné, d’où les Grecs ont fait Satrapoe, par l’élision de quelques lettres du commencement et de la fin du mot. Ce terme, selon son étymologie, signifie un grand qui voit la face du roi, ou les portiers de la majesté. Voyez les auteurs de dictionnaires hébreux et chaldéens, et les commentateurs sur Daniel (Daniel 3.2). On trouve aussi dans Jérémie (Jérémie 51.27) et dans Nahum le nom de Tapsar, que les interprètes traduisent par Satrapes.

Les satrapes des Philistins étaient comme des rois qui gouvernaient avec un pouvoir absolu les cinq satrapies, c’est-à-dire, les cinq villes principales des Philistins. Ces peuples avaient aussi quelques rois dans d’autres villes. Par exemple, Abimélech, roi de Gérare, et Achis, roi de Geth, étaient Philistins, mais différents des Surines ou Satrapes des cinq satrapies dont il est souvent parlé dans le livre des Juges et dans le premier livre des Rois. Mais les satrapes des Perses étaient de simples gouverneurs de provinces envoyés de la part du roi, ou des officiers de ses troupes. Saint Jérôme traduit quelquefois par satrapcc (2 Rois 18.24 2 Chroniques 9.14), l’Hébreu pachat, qui signifie un chef de troupes, un gouverneur de province ; d’où vient le nom de Bacha ou Pacha, qui est encore aujourd’hui en usage chez les Turcs. Mais le vrai nom de Satrape est caché sous le terme Achasdrapné, qu’on lit dans Daniel, dans Esdras et dans Esther, qui sont des livres écrits pendant ou depuis la captivité.