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Sardes
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal Bost

Ville de l’Asie Mineure, autrefois capitale de Croesus, roi des Lydiens. Saint Jean dans l’Apocalypse (Apocalypse 3.1-3), écrivant de la part de Jésus-Christ à l’ange, c’est-à-dire à l’évêque de Sardes, lui dit : Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu : Je connais vos œuvres ; vous êtes en réputation de vivre, mais vous êtes mort. Soyez vigilant, et affermissez le reste, qui est près de mourir : car je ne trouve pas que vos œuvres soient pleines devant mon Dieu. Souvenez-vous de quelle manière vous avez reçu et entendu la parole de vérité ; gardez-la et faites pénitence ; car si vous ne veillez, je viendrai à vous comme un larron, lorsque vous y penserez le moins. Vous avez néanmoins à Sardes quelque peu de personnes qui n’ont point souillé leurs vêtements. Ceux-ci marcheront avec moi, habillés de blanc ; car ils en sont dignes. Celui qui sera victorieux sera ainsi vêtu d’habits blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

On ignore le nom de l’évêque qui était alors à Sardes. Quelques modernes ont voulu dire que c’était saint Méliton, célèbre évêque de cette ville et apologiste de notre religion, qui écrivait sous Marc-Aurèle, vers l’an 170 ou 175 de Jésus-Christ. Si cela était, il faudrait dire qu’il aurait été évêque plus de soixante-quinze ans ; ce qui n’est pas aisé à croire, aucun des anciens n’ayant dit qu’il ait été disciple des apôtres, ni qu’il ait vécu extraordinairement longtemps. On ne doit donc pas lui attribuer sans preuve une antiquité, qui d’ailleurs ne lui serait nullement honorable, puisque saint Jean parle de l’ange de Sardes en des termes peu avantageux [« Sardes, dont l’importance était grande au moyen âge, dit M. Poujoulat (Correspondances d’Orient), n’offre plus maintenant que des ruines. » Parmi ces ruines il y a quelques habitations, mais ces habitations, rapporte Keith (Accomplissement des prophéties, chapitre 8), « servent de misérables gîtes aux pâtres turcs qui en sont les seuls habitants. Comme siège d’une Église chrétienne, Sardes a perdu tout ce qu’elle avait à perdre, le nom même de chrétien ; Nul chrétien ne réside en ce lieu. »]