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Pacore
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Fils d’Orodes, roi des Parthes, étant entré en Syrie à la tête d’une puissante armée, alla assièger Cassius dans Antioche ; mais Cassius s’y défendit si bien, que Pacore fut obligé de lever le siège. Il alla former celui d’Antigonin, qui n’en était pas loin ; mais les Parthes entendaient si peu à attaquer les places, qu’ils échouèrent encore à ce siège, et furent obligés de se retirer. Cassius leur dressa une embuscade, dans laquelle ils donnèrent, et furent entièrement défaits ; le reste repassa l’Euphrate.

Pacore repassa de nouveau l’Euphrate après la mort de Jules César avec Labiénus, qui avait été envoyé par Brutus et Cassius à la cour du roi des Parthes, pour y demander du secours. Après la défaite de ces deux chefs des conjurés, Labiénus demeura chez les Parthes jusqu’à ce que les Aradiens, les Palmyréniens et les tyrans, ou petits rois de Syrie, les invitèrent de venir à leur secours contre les exacteurs qui les opprimaient. Pacore avec ses troupes réduisit toute la Syrie et la Phénicie ; mais il lui fut impossible d’emporter la ville de Tyr, où les débris de l’armée romaine s’étaient jetés.

Après avoir pris Sidon et Ptolémaïde, il envoya un détachement en Judée, avec ordre de mettre sur le trône Antigone, fils d’Aristobule ; ce parti était commandé par son grand échanson, nommé Pacore comme lui. Antigone avait promis aux Parthes mille talents et cinq cents femmes juives ; et ayant ramassé quelques troupes, soutenues de celles des Parthes qui le suivaient, il entra en Judée, battit les premiers qui se présentèrent, et les poursuivit, jusqu’à Jérusalem ; il entra dans la ville, et se retrancha dans le temple. Hérode et Phasael, qui soutenaient le parti d’Hircan, se saisirent du palais.

La fête de la Pentecôte étant arrivée, les deux partis, pour prévenir le désordre que la multitude des étrangers, venus de toute part, aurait pu causer, songèrent à s’accommoder. Antigone proposa à Hérode et à Phasael de prendre pour arbitre Pacore, grand échanson, qui était campé près de la ville, et on l’accepta. Il entra dans Jérusalem avec ses troupes, persuada à Hircan et à Phasael de se rendre auprès de Barzapharnez, qui gouvernait la Syrie au nom des Parthes, dans l’espérance d’obtenir les règlements les plus avantageux pour la province. Ils s’y rendirent. Pacore les y escorta, puis revint à Jérusalem.

Lorsque Barzapharnez crut que Pacore était arrivé à Jérusalem, il se saisit de Phasael et d’Hircan, et les mit dans les fers. Pacore avait ordre d’en faire autant d’Hérode ; mais celui-ci, ayant eu vent de son dessein, se sauva à Massada. Les Parthes pillèrent Jérusalem, mirent Antigone sur le trône, et lui livrèrent Phasael et Hircan enchalnés. Phasael se donna la mort, et Antigone fit couper les oreilles à Hircan, pour le rendre par là incapable d’exercer les fonctions de la grande sacrificature ; après cela il le livra aux Parthes, pour l’emmener au delà de l’Euphrate.

Les Parthes ne conservèrent pas longtemps l’empire de la Syrie. Ventidius, général des troupes romaines, ayant battu leurs armées, obligea l’acore de repasser l’Euphrate. L’année suivante Pacore ayant remis sur pied une grande armée, se rendit de nouveau en Syrie ; mais il y fut défait, et mis à mort par Ventidius.