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Ammon
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ammon (1)

Ou No-Ammon, ville d’Égypte. Le Chaldéen et l’auteur de la Vulgate traduisent ordinairement ce terme par Alexandrie. Ils n’ignoraient pas sans doute qu’Alexandrie est beaucoup plus récente que Jérémie (Jérémie 49.25) Ézéchiel (Ézéchiel 30.14-16) et Nahum (Nahum 3.8), qui parlent de No-Ammon, que ces interprètes ont rendu par Alexandria ; mais ils pouvaient croire que cette dernière ville était au même endroit, ou à-peu-près au même endroit où l’on avait depuis bâti Alexandrie, ce qui toutefois ne parait nullement par l’histoire ; car il n’y avait que le bourg de Rachotis sur la mer, vers le même lieu où l’on bâtit depuis la ville d’Alexandrie. Voyez Alexandrie.

Les caractères que les prophètes donnent à No-Ammon, sont qu’elle est bâtie au milieu des fleuves, et tout environnée d’eaux ; que la mer est son trésor, et ses eaux son rempart, et sa force. Ce qui nous fait juger que No-Ammon n’est autre que Diospolis, ou la ville de Jupiter, située dans le Delta, sur un bras du Nil, entre Busiris, au midi, et Mendèse, au nord, à une assez petite distance de la mer Méditerranée ; elle avait autour de soi des lacs que l’on pouvait appeler des mers, dans le style des Hébreux. La ruine de cette ville, qui est prédite et marquée si distinctement par les prophètes, arrive sous Assaraddon et sous Nabuchodonosor, et peut-être sous Sennachérib. Voyez notre Commentaire sur les prophètes Ézéchiel (Ézéchiel 30.14-15, 16 ; Nahum 3.8). Voyez Diospolis.

Nonobstant tout ce que nous avons dit en faveur de Diospolis, et ce que nous avons rapporté dans le Commentaire sur Jérémie (Jérémie 46.25 ; Ézéchiel 30.14-15 ; Nahum 3.8), pour appuyer ce sentiment, nous avouons de bonne foi que la chose n’est nullement certaine, et qu’on peut entendre No-Ammon de Thèbes, capitale de la HauteÉgypte. On peut voir ce que nous disons, en faveur de cette opinion, dans l’article de Thèbes.

Ammon (2)

Ou Hammon, ou Jupiter Ammon, célèbre dieu des Égyptiens, que nous croyons être le même que Cham (Voyez Cham), qui peupla l’Afrique, et qui fut père de Mizraim, auteur des Égyptiens. Ammon avait un temple fameux dans l’Afrique, où il était adoré sous la figure d’un bélier. Les Égyptiens donnaient ainsi à leurs dieux la forme de certains animaux. Le temple d’Ammon était situé dans un lieu délicieux, tout environné d’un affreux désert. Il y avait là un fameux oracle, qu’Alexandre le Grand alla consulter. Cet oracle toutefois, comme les autres, tomba insensiblement dans le mépris. Du temps de Strabon, il n’avait déjà plus tant de vogue, et du temps de Plutarque on n’en faisait presque aucun cas. Enfin, on n’en parlait plus du temps de Théodose, suivant le témoignage de Prudence. L’Écriture ne dit rien de cette fausse divinité en particulier, mais elle parle de Cham et de la ville d’Ammon, ou de No-Ammon, qui lui était principalement dévouée. Le dieu Hammon des Égyptiens était le même que Jupiter des Grecs ; d’où vient que ceux-ci appellent Diospolis, ville de Jupiter, la ville que les Égyptiens nommaient No-Ammon, la demeure d’Ammon.

Ammon (3)

Fils de Loth, né de ce patriarche et de la plus jeune de ses filles (Genèse 19.34-38), l’an du monde 2107, avant Jésus-Christ 1893, avant l’ère vulgaire 1897. On ne sait aucune particularité de la vie d’Ammon. Il demeura à l’orient de la mer Morte et du Jourdain, dans les montagnes de Galaad, et fut père des Ammonites, peuple fameux, qui fut toujours ennemi des Israélites.