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Entrailles
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Les entrailles sont le siège de la miséricorde, la tendresse, la compassion. Les entrailles de Joseph furent émues à la vue de son frère Benjamin (Genèse 43.30) ; il se sentit attendri et touché. La vraie mère de l’enfant que Salomon ordonna que l’on coupât en deux, sentit ses entrailles émues à cette proposition, et consentit qu’on le donnât à celle qui n’en était pas la mère (1 Rois 3.26). Elle fut touchée de compassion. Le Seigneur nous a visités par les entrailles de sa miséricorde (Luc 1.78), en nous envoyant le Messie. Saint Paul recommande aux fidèles d’avoir des entrailles de miséricorde pour leurs frères (Colossiens 3.12). Il loue Philémon d’avoir donné le repos aux entrailles des saints (Phm 1.7) ; et il le prie de recevoir Onésime comme ses entrailles (phm 1.12).

Job, décrivant un riche dur et impitoyable, dit que ses entrailles sont chargées de graisse (Job 21.24) ; et Salomon, dans les Proverbes (Proverbes 12.10), que les entrailles des impies sont cruelles. Et saint Paul (2 Corinthiens 6.12) fait une espèce de reproche d’amitié aux Corinthiens, en leur disant : Mes entrailles ne sont point resserrées pour vous, mais les vôtres le sont pour moi.

Les Hébreux mettent aussi quelquefois dans les entrailles la sagesse et l’intelligence : Qui a mis la sagesse dans les entrailles de l’homme ? dit Job (Job 38.36). Et le Psalmiste (Psaumes 50.12) : Mettez un esprit de droiture dans mes entrailles. Et Isaïe (Isaïe 19.3) : L’esprit des Égyptiens sera dissipé, anéanti dans ses entrailles, et je dissiperai son conseil. Il tombera dans le trouble et dans l’égarement d’esprit, dans l’incertitude. Et Jérémie (Jérémie 31.33) : Je graverai ma loi dans leurs entrailles. Et Abacuc (Abdias 2.19) : L’idole n’a point d’esprit dans ses entrailles. Il n’a ni esprit, ni âme, ni intelligence.

La Sagesse parle des chananéens qui mangeaient des entrailles d’hommes (Sagesse 12.5), des mangeurs de chair humaine. Voyez chair. Autrefois on sacrifiait un homme à Bacchus, dans l’Île de Chio, et on le déchirait tout vivant. On en faisait autant dans l’Île de Ténédos. Encore au neuvième siècle, on vendait de la chair humaine à la Chine, dans les places publiques. Pour ce qui est de manger de la chair et des entrailles des animaux tout vivants, cela était commun dans les Bacchanales.