Appuyez sur Entrée pour rechercher ou ESC pour annuler.

Accaron
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ou Acron, on lit aussi Ekron. Ville et Satrapie des Philistins (Josué 13.3 ; 1 Samuel 6.16-18). Elle échut à la tribu de Juda, dans le premier partage que fit Josué (Josué 15.45) ; mais ensuite elle fut cédée à la tribu de Dan (Josué 19). Elle est située assez près de la Méditerranée, entre Azoth et Jamnia. Accaron était une ville puissante ; et il ne paraît pas par l’histoire que les Juif en aient jamais été seuls paisibles possesseurs. Les Accaronites furent des premiers qui dirent qu’il fallait renvoyer l’arche du Dieu d’Israël, pour se délivrer des maux que sa présence causait dans leur pays (1 Samuel 5.10). L’idole du dieu Mouche, ou Béelsébub, était principalement adorée à Accaron (2 Rois 1.2-3, 2 Rois 1.6, 2 Rois 1.16).

Quelques-uns ont prétendu mal à propos confondre Accaron avec la tour de Straton, où Hérode le Grand bâtit dans la suite la ville de Césarée de Palestine. Césarée était beaucoup plus septentrionale qu’Accaron [Suivant Barbié du Bocage, Accaron était située à deux lieues de la mer, sur la limite méridionale de la tribu de Dan. Je ne garantis pas que cela soit entièrement vrai. J’hésite aussi à croire, avec dom Calmet, que cette ville, échue d’abord à Juda (Josué 15.11-45, 46), ait été ensuite cédée à Dan (Josué 19.43). Je trouve bien un village mentionné aussi deux fois, comme Accaron, dans les mêmes circonstances ; c’est Thamna ou Thamnata : la première fois (Josué 15.57), lorsqu’il s’agit du partage de Juda ; la seconde (19.43), lorsqu’il est question de celui de Dan. Quand même Accaron et Thamna auraient été situés sur la limite des deux tribus, ce que je n’admets ni ne rejette, il resterait toujours à résoudre la question de savoir pourquoi ils sont attribués en même temps, pour ainsi dire, et à Juda et à Dan. Thamnata est-il bien le même que Thamna ? et n’y aurait-il pas eu deux Accaron ou Ekron, l’une ville, l’autre faubourg ou village, tenant à la ville ou en étant séparé ? Quoi qu’il en soit, je suis persuadé que la ville d’Accaron ne fut point cédée à la tribu de Dan, puisque, après le partage, c’est la tribu de Juda, et non celle de Dan, qui prit Accaron avec son territoire (Juges 1.18).

Les Philistins, profitant du désordre qui régna chez les Israélites, reprirent sans doute cette ville. Nous la voyons plus tard en leur pouvoir (1 Samuel 5.10 ; 6.16-18). Puis ils sont forcés de la rendre aux Israélites (1 Samuel 7.14). Il est donc inexact de dire, avec Barbié du Bocage et d’autres, qu’elle dépendit constamment des Philistins, ou que les Israélites ne la possédèrent jamais. S’ils ne l’habitèrent pas, elle fut au moins, et à deux ou trois époques différentes, leur tributaire. Goliath ayant été tué, l’armée de David poursuivit les Philistins jusqu’à Accaron (1 Samuel 17.52), ce qui semble montrer qu’à cette époque, Accaron était retournée à ces éternels ennemis du peuple de Dieu.

Déjà objet des vengeances divines (Jérémie 25.20), elle en est encore menacée (Amos 1.8 ; Sophonie 2.4 ; Zacharie 9.5-7). Le roi Alexandre Bala, pour reconnaître les services qu’il avait reçus de Jonathas, l’illustre frère de l’illustre Judas Machabée, lui donna en propriété Accaron avec tout son territoire (1 Machabées 10.89). Accaron a été divinement punie, comme toute les villes philistines. Il est fort difficile aujourd’hui de reconnaître les lieux où était assise cette ville, jadis riche et puissante. Parti d’Ibna, « après une heure de marche, toujours vers le midi, j’ai vu, dit M. Poujoulat, à droite du chemin, sur un terrain élevé, des ruines ; je me suis un instant détourné de ma route, pour visiter ces débris qui ne sont rien de plus que des pans de murs et des citernes : un aqueduc, qui s’étend du chemin à ces ruines, est la seule chose digne d’un regard du voyageur. Je ne trouve dans nos Vieilles chroniques aucun château dont la position corresponde à la position de ces débris, et je ne sais quel nom leur donner. Ces vieux restes correspondent assez à la position de l’ancienne cité d’Ekron. Une demi-heure plus loin, j’ai passé le torrent de Sorrec. » Barbié du Bocage dit qu’on donnait le nom d’Accaron à la vallée qui l’avoisinait. La Vulgate, il est vrai, traduit (1 Samuel 17.52), en ces termes : Les Israélites poursuivirent les Philistins jusqu’à la vallée et aux portes d’Accaron ; mais l’Hébreu dit : jusqu’à la vallée de Gaï et jusqu’aux portes d’Ekron. Y avait-il une vallée d’Accaron ou d’Ekron ?]

El