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Cidaris
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Bonnet du grand-prêtre des Hébreux l’Hébreu lit toujours miznépheth (Exode 28.4, miznepheth, cidaris, pileus), quand il s’agit de la mître du grand-prêtre ; et mygbaoth, quand il parle du bonnet des simples prêtres. Les rabbins disent que ces deux termes signifient la même chose, et que le bonnet des prêtres en général était composé d’une bande de toile longue de seize aunes, qui enveloppait la tête des prêtres comme un casque ou un turban ; et toute la différence qu’ils mettent entre le bonnet des simples prêtres et celui du souverain pontife, est que celui-ci était plus plat et plus approchant de la forme d’un turban ; au lieu que celui des simples prêtres allait un peu plus en pointe. Je ne parle pas ici de la lame d’or, qui était un ornenement particulier au bonnet du grand-prêtre.

Josèphe dit que le bonnet des simples prêtres est composé de plusieurs tours d’une bande de lin repliée et cousue, en sorte qu’il paraît comme une couronne épaisse faite d’un tissu de lin. Par-dessus ce bonnet il y a une toile qui l’enveloppe tout entier, et qui descend jusque sur le front, pour cacher la difformité des coutures. À l’égard du bonnet du grand-prêtre, il dit qu’il est semblable à celui que nous venons de décrire, mais que par-dessus on met un autre bonnet de couleur d’hyacinthe, qui couvre le derrière de la tête et les deux tempes, et est environné d’une triple couronne d’or, où il y a de petits boutons de fleurs de jusquiame. Le contour de ces fleurs est interrompu par devant la tiare, à l’endroit où la lame d’or, qui est chargée du nom de Dieu, se rencontre.

Saint Jérôme assure que le bonnet des prêtres était rond, semblable à celui que l’on met sur la tête d’Ulysse, comme si l’on coupait une sphère en deux, et que l’on en prît la moitié pour servir de bonnet. Il n’avait point de pointe en haut, et ne couvrait pas toute la chevelure, mais en laissait le tiers à découvert par devant ; et afin qu’il ne tombât pas, il était attaché par un ruban qui se nouait par derrière. Le bonnet était de fin lin et couvert d’un linge, avec tant de propreté, qu’il en cachait toutes les coutures. Il croit que c’est là ce que les Hébreux appelaient miznepheth, et que cette sorte de bonnet était à l’usage des simples prêtres et du grand-prêtre : Pileo de quo diximus, tam sacerdotes quam pontifices utebantur.

Par tout ce que nous venons de dire, il paraît que la forme, des bonnets des prêtres hébreux n’est pas bien connue, puisqu’il y a tant de diversité entre les descriptions qu’on nous en donne. Moïse nous dit expressément que la tiare du grand-prêtre était de schesch, c’est-à-dire de coton ; et celle des simples prêtres, seulement de lin. La tiare et les bonnets des simples prêtres étaient liés d’un ruban qu’Ézéchiel appelle couronne (Ézéchiel 29.17) ; mais celle du grand-prêtre était plus précieuse, et remarquable par une lame d’or chargée du nom de Dieu, qui était par devant la tiare, et qui, couvrait une partie du front du grand-prêtre ; le ruban, se nouait par derrière la tête : enfin le terme hébreu migbaoth, qui désigne le bonnet des simples prêtres, et que saint Jérôme traduit par mitra, insinue que ce bonnet ressemblait à un casque. Et celui de miznepheth, qui marque la tiare du grand-prêtre, et que saint Jérôme a rendu par cidaris, était apparemment d’une autre forme, et peut-être semblable à ces tiares droites que portaient les rois de Perse. Nous voyons dans Isaïe que les rois de Juda portaient sur la tête un bonnet nommé zenuph, qui vient de la même racine que miznepheth. Au reste, les prêtres hébreux ne paraissaient que la tête couverte dans le temple. Encore aujourd’hui, dans l’Orient, c’est une incivilité et une marque de mépris de se découvrir et de montrer sa tête nue devant quelqu’un.

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