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Asçaël
Dictionnaire Biblique Bost

1°. Fils de Tseruïa, la sœur de David, et par conséquent neveu de ce monarque et frère de Joab (1 Chroniques 2.16 ; 2 Samuel 2.18). Il était « léger du pied comme un chevreuil qui est par les champs » ; l’Écriture relève cette circonstance, comme font tous les poètes et même les historiens de l’antiquité, parce que dans ces combats à l’arme blanche la légèreté à la course était un grand avantage, soit pour la fuite, soit pour la facilité des mouvements (Achille aux pieds légers, Diomède, Ajax, Dolon). Asçaël prit le parti de son roi contre Abner qui voulait appeler au trône le fils de Saül ; Abner ayant été défait, Asçaël le poursuivit, et l’atteignit ; Abner reconnaissant en lui le neveu de David, soit mépris, soit ménagement, soit pitié, refusa de se battre avec lui, et l’engagea à s’adresser à quelque autre ennemi moins habile et moins redoutable ; mais Asçaël refusa de se détourner à droite ou à gauche, et Abner finit par le frapper de sa hallebarde, presque à regret, semble-t-il, et l’étendit raide mort à ses pieds non loin de Gabaon. La mort de ce jeune et présomptueux héros fut vengée par son frère le général, qui frappa le meurtrier à la cinquième côte, comme celui-ci avait frappé sa victime (2 Samuel 3.27). Asçaël se trouve dans les deux listes qui nous sont conservées des héros de l’armée de David (2 Samuel 23.24 ; 1 Chroniques 11.26) ; il y est nommé comme le chef des 30 guerriers qui formaient le troisième ordre.

2°. Officier de Ben-Hadad roi de Syrie. Il fut désigné de Dieu pour succéder à son maître, en même temps que Jéhu pour régner sur Israël, et Élisée pour remplacer Élie (1 Rois 19.15) ; mais le prophète Élie à qui fut d’abord révélée l’usurpation d’Asçaël, et qui fut même chargé de l’oindre pour roi, ne paraît pas avoir pu exécuter cet ordre. Plus tard Élisée étant à Damas reçut la visite d’Asçaël, qui vint accompagné de quarante chameaux chargés du tout ce qu’il y avait de plus précieux, le consulter de la part du roi qui était malade. Élisée lui annonça la mort de son maître, puis il fondit en larmes en voyant dans l’avenir d’Asçaël tous les maux qu’il ferait souffrir au peuple de Dieu, et lui déclara en pleurant qu’il serait un jour roi de Syrie ; Asçaël, effrayé de la peinture hideuse que le prophète lui faisait de sa future domination, s’écria : « Qui est ton serviteur, qui n’est qu’un chien, pour faire de si grandes choses ? » Mais au lieu de rentrer en lui-même, il vit dans les paroles du prophète une consécration de son crime, comme si l’annonce d’un fait en était la justification, et le lendemain il étouffa son maître sous le poids d’une épaisse couverture trempée d’eau (2 Rois 8).

À peine fut-il monté sur le trône qu’il déclara la guerre à Joram roi d’Israël, à cause de la ville de Ramoth de Galaad qui était toujours dans la possession des Syriens, mais sur laquelle les rois d’Israël ne cessaient d’élever des prétentions ; Joram, quoique secondé par Achazia roi de Juda, fut vaincu et lui-même grièvement blessé (2 Rois 8.28 ; 9.15 ; 883 ou 884 avant Jésus-Christ). Asçaël se tourna ensuite sous Joas contre Juda, menaça Jérusalem, et lui imposa un fort tribut (12.17). Il fut plus heureux encore dans ses entreprises contre le gouvernement de l’usurpateur Jéhu ; il inonda de ses troupes les contrées transjourdaines, et se distingua par ses cruautés comme par ses victoires (2 Rois 10.32 ; 13.7 ; cf. Amos 1.3-4), accomplissant ainsi les prophéties d’Élisée, et faisant des choses dont il ne se serait pas cru capable avant son premier crime. Il asservit également Israël sous Joachaz, successeur de Jéhu (2 Rois 13.3). Sa mort seule mit un terme à ses succès et à ses barbaries (13.25).