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Neco
Dictionnaire Biblique Bost Westphal

L’un des Pharaons, roi d’Égypte, et contemporain de Josias (2 Rois 23.29 ; 2 Chroniques 35.20). Fils de Psamméticus, il était le sixième roi de la 26e dynastie, celle des Saïtes. Il est connu dans l’histoire profane par l’entreprise qu’il fit d’un canal de communication entre le Nil et la mer Rouge, entreprise qu’il dut abandonner après que 20000 ouvriers eurent péri dans ce travail gigantesque, et par le voyage de circumnavigation qu’il fit faire autour de l’Afrique par des Phéniciens qu’il avait à son service ; partis de la mer Rouge, ils revinrent au bout de trois ans par la Méditerranée, racontant à leur retour qu’en faisant voile autour de l’Afrique, ils avaient vu le soleil levant à leur droite, ce qui, ajoute Hérodote, ne me paraît nullement probable.

Ce qui est raconté de son histoire dans la Bible, présente plusieurs petites difficultés chronologiques qui laissent dans le vague la marche générale de son expédition, et ne permet pas d’en indiquer les détails d’une manière sûre. Jaloux peut-être de la grandeur naissante du royaume de Babylone, il résolut de l’affaiblir avant qu’il s’élevât davantage, et se mit en route pour Circésium sur les bords de l’Euphrate. Deux chemins se présentaient devant lui ; en prenant le plus court, il violait le territoire de Juda et risquait de trouver sur son passage un obstacle qui l’eût arrêté en même temps qu’il eût donné l’éveil à son ennemi. La voie plus longue était sous ce rapport préférable à l’autre ; il s’embarque donc pour Ptolémaïs sur la frontière de Syrie ; mais ses calculs de prudence et de ménagements sont déjoués ; Josias, soit qu’il crût son territoire violé, soit que tributaire du roi de Babylone, il crût devoir refuser le passage à son ennemi, marche contre l’armée égyptienne. Neco cherche à le détourner de son opposition : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda ? Ce n’est pas contre toi que je viens aujourd’hui, mais contre la maison avec laquelle je suis en guerre, et Dieu m’a dit de me hâter ». Nonobstant ces propositions de paix, il est forcé de combattre, la bataille s’engage dans la plaine de Méguiddo et le roi d’Égypte remporte une éclatante victoire, tandis que Josias, blessé à mort, expire bientôt après.

Neco continue sa marche sans se laisser arrêter plus longtemps, il s’empare de Circesium, y met une garnison et réunit dans ses intérêts contre les Chaldéens, presque toutes les peuplades des environs, la Syrie, les Ammonites, les Moabites, peut-être aussi les Édomites et quelques peuplades arabes. À son retour en Palestine, au bout de trois mois, il dépose et fait prisonnier Joakhaz fils de Josias, que les Juifs avaient élu quoiqu’il ne fût pas l’aîné, le remplace par Éliakim ou Jehoïakim, l’héritier naturel du trône de son père, impose au pays une contribution en le rendant son vassal, et retourne en Égypte.

D’autres auteurs pensent que Neco ne marcha contre la Chaldée qu’après s’être entièrement vengé sur Juda ; mais cette manière de voir présente plus de difficultés que celle que nous adoptons. Quoi qu’il en soit, le roi d’Égypte ne jouit pas longtemps du fruit de ses conquêtes, car nous voyons (Jérémie 46.2), que la quatrième année de Jehoïakim, Circesium lui fut reprise par Nebucadnetsar, malgré l’appui que Juda prêta à Neco en cette occasion.

Hérodote parle du conflit qui eut lieu en Méguiddo, mais il le place à Migdol ou Magdola, sans doute parce qu’il connaissait cette dernière ville, et qu’il savait qu’elle était située sur le chemin naturel d’Égypte en Palestine ; il a pu se tromper facilement, tandis qu’on ne peut supposer que les historiens juifs aient commis une erreur de cette nature.

Quant au message de Dieu que Neco dit avoir reçu, l’on suppose généralement que c’est par le moyen de Jérémie que la volonté divine lui a été manifestée ; on pourrait croire que ces paroles du roi d’Égypte n’étaient qu’une ruse pour se débarrasser plus vite du pieux Josias en en appelant à son Dieu, si l’historien sacré n’ajoutait aussitôt : « Josias n’écouta point les paroles de Neco qui procédaient de la bouche de Dieu » (2 Chroniques 35.22). Et quoiqu’il paraisse étrange que les oracles célestes aient été révélés à un païen, ce fait n’est pas le seul de son espèce dans l’histoire sainte.

La durée de son règne a été de six ans d’après Manéthon, de seize d’après Hérodote, de quarante-six enfin d’après Gesenius qui trouve les termes précédents trop courts pour cadrer avec les dates de la dodécarchie égyptienne contemporaine d’Ézéchias.