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Baruc
Dictionnaire Biblique Bost Westphal

1°. prince ou grand seigneur juif, fils de Nérija, frère de Séraïa, l’un des courtisans de Sédécias (Jérémie 32.12 ; 51.59ss). Ami, et peut-être parent de Jérémie, il fut pendant quelque temps son secrétaire ou scribe (36.4), et écrivit sous sa dictée les paroles que l’Éternel prononça contre Juda, la quatrième année du roi Jéhoïakim. Puis il fut chargé par son maître de les lire au peuple dans le temple, en un jour de jeûne, qui avait été ordonné tout récemment en commémoration, dit-on, de la prise de Jérusalem par Nebucadnetsar. D’après nos versions, il semblerait que Baruch en fît la lecture par deux fois, ainsi que le veulent Prideaux et Ussérius, mais il faut lire au verset neuvième : « Et cela arriva », etc. et verset 10 : « ce fut ce jour-là que Baruc lut » etc. Le texte, en effet, ne parle que d’une seule lecture, et si le moment où furent rédigés les discours du prophète, est éloigné de celui où ils furent lus au public, c’est qu’il fallait un certain temps pour le travail même de la rédaction, et qu’il importait, dans l’intérêt de la lecture, qu’on la fît en un jour solennel où une foule de Juifs, de toutes les parties du royaume, rempliraient le temple. Plus tard, Baruch fut encore appelé par devant les principaux officiers du roi, qui lui demandèrent de leur relire ce même rouleau dont il avait donné lecture au peuple. Effrayés des menaces qu’ils entendirent alors, et ayant appris qu’elles avaient été prononcées par le prophète Jérémie, ils résolurent d’en instruire le roi, et conseillèrent à Baruc de se cacher ainsi que son maître ; précaution qui ne leur fut pas inutile, car Jéhoïakim ayant entendu la lecture de ces oracles, les mit en pièces et les jeta dans le brasier qui brûlait devant lui, puis il donna l’ordre qu’on recherchât ces deux hommes et qu’on s’en rendît maître, mais « l’Éternel cacha Baruch et Jérémie ». Baruch fut chargé d’écrire, sous la dictée de son maître, un second rouleau semblable au premier qui avait été détruit, et sans doute plus sévère encore. Mais ce fidèle serviteur, attaché à Jérémie par l’harmonie des sentiments religieux et patriotiques, partageant avec lui les persécutions et les peines qu’il avait à endurer, affligé des nouvelles menaces qu’il devait écrire contre sa patrie, et craignant peut-être de voir encore augmenter ses douleurs par cette publication, s’écria : « Malheur à moi ! car l’Éternel a ajouté la tristesse à ma douleur ! » Pour le consoler (45.1-5) Jérémie lui annonça la protection divine durant toute sa vie, mais lui représenta que si Dieu lui-même, qui voudrait voir ce peuple heureux, était obligé de le punir, lui, Baruch, ne pouvait prétendre à recueillir la gloire et la prospérité. Nous retrouvons Baruch dans la dixième année de Sédécias. pendant le siège de Jérusalem (32.12). Jérémie lui confie le contrat de l’acquisition qu’il a faite du champ de Hanaméel, son parent. Plus tard encore (43.3), dans l’année qui suivit la prise de Jérusalem, nous le voyons injustement soupçonné d’animer Jérémie contre les déplorables et impies débris de Juda ; ses accusateurs se saisissent de lui et l’entraînent de force en Égypte, ainsi que Jérémie, comme s’ils voulaient encore, dans leur rébellion, conserver au milieu d’eux les représentants de ce Dieu auquel ils ne craignaient pas de désobéir.

C’est à ce Baruc que la fable attribue le livre apocryphe qui porte son nom ; mais on peut voir à l’article Apocryphes ce que nous en avons dit.

2°. Baruch, fils de Zabbaï (Néhémie 3.20), releva une partie des murs de Jérusalem, sous la direction de Néhémie.